2004

De quoi j’me mêle ?

Un information de prese nous apprend que le commissaire européen à l'industrie et aux entreprises, Gunter Verheugen, a lancé, jeudi 30 décembre, une mise en garde au conseiller fédéral Christoph Blocher. Interrogé par la radio alémanique DRS, il a déclaré que les relations entre la Suisse et l'Union européenne pourraient se détériorer si au niveau gouvernemental, on continuait "à casser du sucre sur le dos de l'UE", ajoutant que cette remarque ne visait qu'une personne.

Gunter Verheugen a également rappelé que les Etats membres de l'UE n'apprécieront peut-être bientôt plus que la Suisse emprunte son propre chemin avec des accords bilatéraux. 

Monsieur Gunter Vermachin, de quoi j’me mêle ?

Nous ne vous disons pas comment régler vos affaires avec vos industries, vos entreprises, vos nouveaux Européens. Fichez-nous la paix avec notre liberté !

Vos propos frisent l’insulte à l’encontre d’un dirigeant de notre pays. La manière dont vous nous menacez ("les membres de l’UE n’apprécient pas l’attitude de la Suisse"… autrement dit du peuple suisse).

Alors, Monsieur Gunchose Vertruc, sachez que les Suisses vont, une fois de plus manifester leur indépendance. Qu'ils votent ou non pour Schengen, les Suisses le feront par choix et pas pour obéir aux menaces d'un commissaire européen, dont la légitimité démocratique peut se discuter.

F.A.L. 31 décembre 2004

Pour demander des formulaires de signatures pour le référendum contre Schengen :
http://www.schengen-nein.ch/fr/download/041221unterschrift.pdf

Schengen : quelques informations de fin d’année

Les opposants à Schengen/Dublin et à l'extension de la libre circulation ont jusqu'au 31 mars pour récolter les 50’000 signatures nécessaires pour le référendum. L'UDC, l'ASIN et les Démocrates suisses se sont lancés dans la bataille. 

Le délai référendaire, annoncé vendredi dernier par le Conseil fédéral, a été publié mardi 21 décembre dans la «Feuille fédérale». La votation populaire devrait avoir lieu le 5 juin déjà. 

Pas de comité référendaire rose-vert

Le camp rose-vert ne créera pas de comité référendaire contre l'accord Schengen/Dublin sur la sécurité et l'asile. Mais si ce volet des bilatérales bis est soumis à votation, les sceptiques au sein des Verts informeront de manière critique, annoncent-ils, mercredi 22 décembre.. 

Schengen apporte selon eux un système de surveillance qui soulève les plus grands doutes concernant la protection des données. Quant à l'accord de Dublin sur l'asile, il entraîne de nouveaux durcissements pour les requérants, estiment-ils.

La majorité des Verts a adopté un «oui» critique à Schengen/Dublin. Le refus de l'accord par les personnes critiques entraînera sans doute des querelles au sein du parti.

Pas d’adhésion à l’horizon

L'entrée de la Suisse dans l'UE n'est pas un "sujet à l'ordre du jour", a déclaré, dimanche 26 décembre, Pierre Mirabaud, le président de l'Association suisse des banquiers, dans une interview publiée par l'hebdomadaire SonntagsZeitung. Il a ajouté qu'avec les accords bilatéraux II, "un modus vivendi a été trouvé". 

La Suisse est le deuxième partenaire commercial de l'Union européenne, derrière les Etats-Unis, mais devant le Japon. 

Le Conseil fédéral uni

Selon Pascal Couchepin, lundi 27 décembre, «l'ensemble du Conseil fédéral» va oeuvrer l'an prochain pour l'accord de Schengen/Dublin et l'extension de la libre circulation des personnes. 

En revanche, il a confirmé la suppression par le Conseil fédéral de son intention d’adhésion à l'Union européenne. Le conseiller fédéral radical estime qu'il aurait été irréaliste de croire qu'on peut discuter aujourd'hui de l'adhésion de la Suisse. Ce n'est pas encore le moment, d'un point de vue politique, pour la faire passer auprès du peuple. «Je ne crois pas que la Suisse adhérera à l'UE avant que les problèmes avec la Turquie ne soient réglés», a-t-il dit.

Rien à ajouter à tout cela, sinon pour souhaiter à tous une excellente année 2005… avec ou sans Schengen !

F.A.L. 28.12.2004

Et maintenant ?

Ce vendredi, en votations finales, les Chambres ont approuvé Schengen. A part la proposition Stähelin, d’exempter les tireurs, les chasseurs et les collectionneurs d’annoncer un motif, pour l’achat d’une arme, le projet du Conseil fédéral a été accepté sans retouche.

Les tireurs s’annoncent satisfaits (voir le dernier article dans Tir Suisse – en allemand) et ne soutiendront pas – officiellement – le référendum. Les milieux des chasseurs se font plutôt discrets, ces temps-ci et les collectionneurs ne semblent pas avoir encore décidé de quelle manière ils vont envisager de décider de réagir.

Pourtant, malgré tous les sourires et les caresses dans le sens du poil ("Voyez ce que nous avons fait pour vous, voyez à quel point nous avons désamorcé Schengen, pour l’helvétiser"), il faut soutenir le référendum

C’est vrai (il faut le reconnaître) que Berne a fait des efforts : sur le plan des armes militaires, de la déclaration, même de l’héritage (un seul permis quel que soit le nombre d’armes), sur le plan du contrôle de la détention (tout ce qui a été acquis légalement est légal). 

Nous devons soutenir le référendum pour trois raisons principales :

1. Les restrictions à notre liberté restent inadmissibles
Prenons le seul exemple du permis entre particuliers. Nous savons tous que le seul effet de cette mesure sera de générer un extraordinaire marché noir, dans un pays qui connaissait peu ce phénomène. En effet, qui acceptera de payer 70 fr. (20 fr. d’extrait de casier judiciaire, plus 50 fr. de permis) et d’attendre, des jours, voire des semaines, pour acheter à une connaissance un pistolet à moins de 100 fr. ? Nous aurions peut-être accepté de le déclarer… nous ne nous donnerons certainement pas la peine de remplir toutes les formalités euro-onusiennes, pour ce petit 6.35, qui vient d’émerger d’une table de nuit bourgeoise. De même, qui se souciera de courir le risque d’un refus – et donc de démarches longues et éventuellement chères – pour acquérir un engin accompagné « d’accessoires ». Tant qu’à lâcher un billet de plus, il ira plus facilement au vendeur qu’à l’autorité !

2. Schengen évolue
On nous demande d’accepter Schengen tel qu’il est aujourd’hui. Mais on se garde bien de rappeler que Schengen… et surtout la Directive 91/477/CEE, qui régit le droit des armes n’ont rien d’éternels. Nous savons que la Directive est déjà en discussion à Bruxelles, en vue de sa révision dans un sens plus onu-compatible. Donc, quand nous aurons accepté de nous soumettre à l’ordre européen, on viendra nous dire (pas tout de suite : dans quelques années seulement, le temps de nous laisser digérer la couleuvre), que la Directive a changé et que notre droit doit donc encore s’adapter aux nouvelles restrictions… puis à d’autres nouvelles restrictions… puis aux interdictions.

Les eurofondus ont raison de dire qu’en dehors de l’Europe, nous n’avons pas de possibilité pour influer sur les décisions. C’est à Bruxelles que se fera désormais le droit des armes suisse. Et si nous entrons dans l’Europe, il se fera aussi à Bruxelles et nous n’aurons rien à dire de plus, car seuls nos "représentants" euroconvaincus (j’hésite sur les parties de ce mot à enlever : vaincus ou … ?)- qui représentent tout ce qu’on veut sauf nous – auront droit à la parole. Schengen accepté, la Suisse, européenne ou pas, suivra le droit écrit par nos grands voisins.

3. La voix de la minorité
C'est vrai que le référendum contre Schengen a peu de chances d'aboutir. Mais une des particularités du système politique suisse est la manière dont on tient compte de la minorité : en fonction de son degré de résistance, on lui accordera plus ou moins de concessions.

Si nous laissons aller, nous n’obtiendrons rien d’autre que ce que les vainqueurs voudront bien accorder aux atavismes que nous sommes, selon le mot d’un ancien conseiller fédéral (atavisme = réapparition, chez un sujet, de certains caractères ancestraux disparus depuis une ou plusieurs générations – le mot était d’Arnold Koller lors de l’adoption de la loi fédérale actuelle). 

En revanche, si nous nous battons jusqu’au bout, nous montrerons à nos adversaires que nous représentons une force avec laquelle il faut compter. Et notre avis pourra être pris en compte, lors des discussions sur l’ordonnance d’application de la LArm révisée. Nous sommes en effet en discussions constantes, pour tenter des aménagements encore possibles au niveau de l'ordonnance… un document dont personne ne sait encore quand il sera finalisé et quel en sera le contenu.

Nous attendons beaucoup de cette ordonnance. Mais en attendant sa publication, la confiance ne règne pas. Trop de coups de Jarnac restent possibles (rappelez vous l’arrêté "munitions" de Metzler)

Pour chacune de ces raisons – et pour toutes les trois – nous devons nous battre. Seuls ceux qui tentent quelque chose ont droit au respect de leurs opinions. Ceux qui crient au voleur et à l’assassin, après coup, alors qu’auparavant, ils se sont contentés de se fourrer la tête sous les draps.. tout en laissant la porte ouverte, ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes

Et n’oublions pas nos propres hoplophobes
En Suisse non plus, les milieux anti-armes n’ont pas désarmé, sous prétexte que, cette fois-ci, on ne pouvait rien ajouter ou retrancher à Schengen. Ils ont essayé, une fois au cours des débat, de placer des restrictions sur les carabines à plomb… pour voir, mais ils ont vite renoncé… pour cette fois.

Christoph Blocher lui-même leur a fait passer le message : "Si vous voulez changer quelque chose à la loi sur les armes, demandez une révision". Ils le feront, n’en doutez pas.

Pour eux, il était important de faire passer la restriction de Schengen, aussi insuffisante soit-elle à leurs yeux. Car ils savent que d'autres viendront de Bruxelles. Et ils ajouteront les leurs une prochaine fois… des prochaines fois.

Demain, nous aurons en face de nous les anti-armes européens ET les nôtres. La lutte sera encore un pu plus dure. Mais, si nous ne luttons pas, nous renonçons à notre droit de protester contre l’injustice. Si nous résistons, nous ne pouvons sans doute pas gagner totalement, mais nous pouvons peut-être encore freiner, voire arrêter cette spirale (Souvenez-vous de notre victoire, en 2003). 

Donc, Schengen ou pas, nous devrons continuer à nous battre.

F.A.L. Vendredi 17 décembre 2004

Vendredi 17 décembre 2004
La Suisse vendue par ses politiciens

Ce matin du vendredi 17 décembre 2004, les Chambres fédérales ont procédé aux votations finales sur les 17 objets mis sous toit au cours de la session d'hiver.

Et en particulier, le Parlement a approuvé l'accord Schengen/Dublin par 129 voix contre 60 au Conseil national et par 36 voix contre 3 au Conseil des Etats

Les politiciens s'engagent dans la campagne 

A peine cet acte de trahison achevé, les mêmes politiciens, en fait les groupes parlementaires du Conseil national, ont appelé à se mobiliser contre les opposants à Schengen/Dublin et à l'extension de la libre circulation aux pays de l'Est.

L'UDC et les Démocrates suisses ont de leur côté annoncé le référendum contre ces deux textes.

Swissguns s'engage dans la campagne 

Swissguns s'engage également dans la campagne : il faut signer ce référendum. Il faut voter ce référendum. C'est sans doute là notre dernière chance de conserver la Suisse telle que nous l'aimons.

F.A.L. vendredi 17 décembre 2004

Communiqué de l'UDC
Communiqué du PDC

Schengen est sous toit

Le Conseil des Etats a terminé ce mardi 14 décembre l'examen des Accords Bilatéraux : il s'agissait entre autres de l'accord Schengen-Dublin sur la sécurité et l'asile, de l'accord sur la fraude fiscale et de la fiscalité de l'épargne, ainsi que de l'ouverture à l'est du marché du travail. Les sénateurs ont accepté toutes les modifications proposées par le Conseil National. La libre circulation étendue aux 10 nouveaux pays membres de l'Union Européenne ne pourra pas être séparée des mesures luttant contre la sous-enchère salariale. 

Dernière étape sous la coupole fédérale: le vote final des deux Chambres, prévu pour vendredi-matin.

14.12.2004

Libre circulation : référendum des Démocrates suisses

Les Démocrates suisses lanceront un référendum contre l'élargissement de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux Etats membres de l'Union européenne. Leurs délégués l'ont décidé, ce samedi à Berne, à l'unanimité. 

«L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) et la Lega nous ont déjà assurés de leur soutien» et une quinzaine d'autres «organisations anti-UE» devraient en faire de même. 

11.12.2004

Deux tiers des citoyens suisses accepteraient Schengen 

C'est un sondage publié ce vendredi qui le prétend. Pour 46 % des personnes interrogées, les bilatérales bis sont en outre porteuses d'avantages. 

En revanche, 38 % des sondés estiment que les inconvénients sont plus nombreux, tandis que 16 % n'ont pas d'avis à ce sujet. 

Un Suisse sur quatre serait européen

Quelque 23 % des sondés se disent aujourd'hui favorables à une adhésion à l'Union européenne. 

Si le peuple devait se prononcer aujourd'hui sur l'adhésion de la Suisse à l'Union européenne, 50 % des personnes interrogées voteraient non, 39 % pour, alors que 11 % sont indécises. 

10.12.2004

Schengen : l'UDC et l'ASIN lancent le référendum

L'UDC et l'Action pour une Suisse indépendante et neutre confirment leur intention de lancer un référendum contre l'accord de Schengen/Dublin. Ils entendent commencer la récolte de signatures encore avant la fin de l'année. 

Les délégués de l'UDC avaient déjà donné le feu vert à la direction du parti cet été, au cas où le Parlement optaient pour le référendum facultatif, ce qui est le cas. 

Le comité référendaire a aussi le soutien de la Lega tessinoise. Son président, Giuliano Bignasca, avait annoncé le 27 octobre qu'il y était favorable. 

En revanche, la Fédération sportive suisse de tir ne combattra pas Schengen. Pour son directeur Urs Weibel, il s'agit d'un bon compromis, même si les tireurs doivent en partie faire le poing dans la poche. Cette vision n'est cependant pas partagée par l'ensemble des tireurs.

09.12.2004

Sondage 24 H. : répondez !

Un correspondant nous signale un sondage actuellement en cours du journal 24 Heures, à propos des bilatérales. Allez le consulter et votez. Cela permetra peut-être de faire comprendre que nous existons.

http://www.24heures.ch/home/agora/index.php?Page_ID=9680

F.A.L. 10 décembre 2004

Schengen : c’est fait !

Après le Conseil des Etats, le National n’a pas eu plus de peine à voter l’accord de Schengen, ce mercredi 8 décembre 2004. Il a pris sa décision par 126 voix contre 58 et 5 abstentions. Radicaux et libéraux : pas de non, 2 abstentions ; PDC, un non 2 abstentions ; PS, pas de non, une abstention ; UDC et Lega, 4 oui et 50 non ; Verts, 1 non ; UDF, 3 oui et 2 non ; extrême gauche, 4 non, pas de oui.

Ainsi donc, nos élus ont décidé, en leur âme et conscience, comme il est coutume de dire. Notre problème, ce soir, pour décoder ce vote (comme celui du Conseil des Etats la semaine dernière), c’est que nous ne disposons que des débats finaux… ceux qui ont été tenus en assemblée plénière et qui portaient sur "l’avenir de la Suisse dans l’Europe et le monde, etc.".

Quelques députés ont voulu nous rassurer : "vos intérêts ont été pris en compte, ne vous inquiétez pas !" Mais nous ne savons pas comment nos intérêts ont été pris en compte et comment les politiciens ont résolu de désamorcer notre colère. Tout ce qu’il en reste, ce soir, c’est le "statement" de la presse : "comme le Conseil des Etats, le National a maintenu la fleur faite aux tireurs et aux chasseurs"… ce qui veut tout et rien dire.

Schengen est "sous toit" aux Chambres, comme on dit en Suisse. Mais sans connaître les adaptations de la loi sur les armes… et surtout de l’ordonnance d’application qui l’accompagnera, nous n’avons aucun moyen de savoir si nous avons été écoutés et compris ou si nous avons été écoutés et entubés.

Et c’est sur ces bases là qu’on nous dit déjà : "Voyez, ce n’est plus la peine de voter le référendum des eurocraintifs." Mouais !…

Dans le doute, Swissguns reste sur sa position : "Non à Schengen !", tant qu’on ne nous prouve pas que nous avons été entendus, écoutés et compris.

Messieurs les politiciens, la balle est dans votre camp. En attendant, nous préparons l’impression des listes de signatures, qui seront disponibles, le 17 décembre au soir.

F.A.L. 8 décembre 2004

http://www.parlament.ch/ab/frameset/f/n/4706/115594/f_n_4706_115594_115620.htm

Après les Etats, le National entre en matière sur Schengen

Comme la chambre des cantons, celle du peuple a largement rejeté les propositions de non entrée en matière de l'UDC sur le dossier Schengen/Dublin, mais aussi sur les accords concernant la double imposition, la statistique et les médias.

Les modifications nécessaires de la législation fédérale sur les armes ont été l'objet de controverses. Comme le Conseil des Etats avant lui, le Conseil national a précisé que les tireurs sportifs, les chasseurs et les collectionneurs d'armes ne devront pas justifier de leur acquisition. Le rapporteur de la commission, Jacques-Simon Eggly (Lib/GE) a reconnu que le but recherché était de "désarmer" ainsi l'opposition des milieux concernés.

Le Conseil national se penchera ce mercredi sur la proposition de l'UDC de soumettre l'accord de Schengen au référendum obligatoire

F.A.L. 7 décembre 2004

Pour les débats au National : http://www.admin.ch/ch/f/ff/2004/5593.pdf

Le Conseil National empoigne Schengen

 

Il est trop tot pour faire des analyses, sur les discussions  au National , qui, dès le premier soir, semblent assez vives.

Le mieux est de vous inviter à voir par vous même :

http://www.parlament.ch/ab/frameset/f/n/4706/114840/f_n_4706_114840_114956.htm

Le Conseil des Etats donne son aval à Schengen

Les Bilatérales II sont adoptées par le Conseil des Etats. Des huit accords, seul Schengen/Dublin a donné lieu à un véritable débat. Les craintes sécuritaires soulevées par l'UDC n'ont toutefois pas trouvé d'écho. Le dossier passe au Conseil national.

La participation de la Suisse à l'espace de sécurité Schengen a été approuvée par 38 voix contre 3. Seuls deux sénateurs UDC ont dit non. Trois ont approuvé l'accord et autant se sont abstenus. La dernière opposition est venue du démocrate-chrétien Carlo Schmid (AI), qui voit dans Schengen l'antichambre de l'adhésion de la Suisse à l'UE.

Après avoir vainement tenté hier de renvoyer l'accord en commission, l'UDC n'est pas non plus parvenue à convaincre le Conseil des Etats de soumettre Schengen au référendum obligatoire. L'accord touche à la souveraineté de la Suisse et le peuple doit se prononcer, a pourtant argumenté, en vain, l'Argovien Maximilian Reimann. 

L'UDC, l'ASIN et la LEGA tessinoise ont d'ores et déjà annoncé leur intention de lancer un référendum. 

Swissguns soutient le référendum

En effet, nous savons que, sur le plan de la sécurité, dont se gargarisent radicaux et libéraux, Schengen ne sert à rien. Il suffit de voir ce que cela a donné dans les pays qui sont déjà dedans : la France, l’Italie, l’Allemagne sont de véritables paradis sécuritaires, paraît-il ( ?). L’Espagne, l’Italie, la Grèce, la France encore sont débarrassées des faux réfugiés indésirables, des islamistes activistes et de toute crainte du terrorisme.

Nous savons aussi que Schengen, c’est encore un peu de notre liberté qui fout le camp. Notre liberté qui était jusqu’ici l’un des plus grands sujets de fierté des Suisses. Au-delà même de la question des armes, Schengen, c’est ce qui fait de plus en plus ressembler la Suisse aux pays qui nous entourent… jusqu’au point où, comme le craint Carlo Schmid, il n’y aura plus aucune raison de refuser de nous fondre dans l’Europe.

En votant pour Schengen, nos conseillers aux Etats ont préféré bombance et franche lippée à la liberté de courir librement. Comme le chien de La Fontaine (fable du chien et du loup), ils ne remarquent même pas la pelade que leur fait déjà le collier de leur maître. Et, comme un autre chien de La Fontaine (Le chien qui lâche la proie pour l’ombre), ils n’auront sans doute « ni l'ombre ni le corps ».

Soutenir le référendum – et le voter quand il sera temps – c’est préserver notre liberté. Accepter Schengen, c’est espérer une sécurité et un bien être illusoires, que veulent nous vendre des escrocs eurovendus.

Schengen : NON !

F.A.L. 2 décembre 2004

Schengen : entrée en matière aux Etats

Le Conseil des Etats est entré en matière, mercredi 1er décembre, sur l'accord Schengen/Dublin. Par 34 voix contre 6, il a refusé de renvoyer le dossier en commission comme le demandaient plusieurs sénateurs UDC. 

En revanche, après plus de quatre heures de débats, le Conseil des Etats n'a toujours pas terminé l'examen de l'accord. 

Trop de questions restent encore ouvertes, notamment sur la suppression des contrôles à la frontière et leur remplacement par des contrôles volants à l'intérieur du pays, selon l’0UDC, qui craint une dégradation de la sécurité intérieure de la Suisse.

Cependant, pour la grande majorité des sénateurs, la participation de la Suisse aux espaces de Schengen/Dublin permettra de mieux lutter contre la criminalité et de décharger le système d'asile. Les frontières de la Suisse sont déjà ouvertes, ont souligné les membres de la commission ainsi que plusieurs sénateurs des cantons frontaliers. 

Dans la loi sur les armes, la Chambre des cantons a tout de même soutenu l'idée de faire une fleur aux chasseurs, tireurs sportifs et collectionneurs. Ces utilisateurs et amateurs ne seront pas obligés de motiver leur demande pour acquérir une arme.

L'examen de détail se poursuivra jeudi. Le Conseil des Etats devra notamment se prononcer sur la motion de l’UDC Maximilian Reimann, qui veut soumettre l'accord de Schengen/Dublin au référendum obligatoire.

Les groupes parlementaires PS, PDC et Verts disent oui

Les groupes parlementaires socialistes, démocrates chrétiens et verts soutiennent les bilatérales II, synonymes d'ouverture à l'Europe. 

Réunis en marge de la session d'hiver des Chambres fédérales, les parlementaires socialistes ont estimé que les accords bilatéraux bis permettent une meilleure collaboration entre la Suisse et l'Union européenne. 

A propos de Schengen, ils estiment qu'il s'agit d'un instrument efficace pour améliorer la sécurité et lutter contre la traite des femmes et les passeurs.

F.A.L. 1er décembre 2004

Schengen : le débat est lancé !

Ce mardi 30 novembre, le Conseil des Etats a entamé l'examen du second paquet d'accords bilatéraux avec l'Union européenne. En fin de matinée, l’entrée en matière était acquise. Si le résultat d'ensemble des négociations a été unanimement salué, l'examen de détail de l'accord Schengen/Dublin promet toutefois de vives empoignades.

Comme on s’y attendait, Schengen a suscité de vives résistances, au sein de l'UDC, mais aussi du PDC. Philipp Stahelin (PDC/TG) a soulevé la crainte que la Suisse ne soit obligée de reprendre automatiquement toute extension future de la législation Schengen. Pour Carlo Schmid (PDC/AI), l'adhésion à Schengen signifie une perte inacceptable de souveraineté pour la Suisse. La suppression des contrôles aux frontières est un prix trop élevé à payer, a renchéri Maximilian Reimann (UDC/AG).

En fin de matinée, au moment d’entrer dans le vif du sujet, Hans Hofmann (UDC/ZH) a demandé un renvoi à la commission avec mandat : 
- de clarifier les questions encore ouvertes à la suite des discussions au Conseil des Etats; 
- de traiter ce dossier controversé avec la sérénité requise en procédure ordinaire. 

Pour l’instant, la question de l’obligatoire révision de la loi sur les armes n’a pas été abordée. Les débats ont été ajournés jusqu’à demain matin.

F.A.L. Novembre 2004

Quelques liens utiles :
Dossier au Parlement sur les Accords bilatéraux Suisse - UE 
http://www.parlament.ch/f/homepage/do-archiv/do-archiv-bilaterale-vertraege.htm
Bureau de l'intégration DFAE/DFE 
http://www.europa.admin.ch/f/index.htm
Accords bilatéraux I 
http://www.europa.admin.ch/ba/f/index.htm
Accords bilatéraux II 
http://www.europa.admin.ch/nbv/f/index.htm
Portail de l’Union européenne 
http://europa.eu.int/index_fr.htm

Schengen : une lettre aux députés et leurs réponses

Le 24 novembre, j’ai écrit aux 20 députés vaudois, ainsi qu’aux partis suivants : PRD, PLS, PS, PDC, Verts et UDC.

Dans ce message, je demandais à nos élus de tenir compte du point de vue des collectionneurs d’armes, au moment de discuter aux Chambres de Schengen et de la nécessaire adaptation de la loi fédérale sur les armes (LArm). Je rappelais que Swissguns soutiendra le référendum, mais que dans tous les cas, toute amélioration de la loi permettrait aux citoyens de l’accepter plus facilement.

Je faisais également quelques propositions de modifications :

  • une déclaration des armes non à des organismes de l’Etat, mais aux organisations faîtières des tireurs, des chasseurs et des collectionneurs,
  • l’exemption du permis d’achat entre collectionneurs reconnus, pour éviter une inutile expansion du marché noir,
  • la fixation de la date limite pour les armes anciennes à 1899, comme le suggère l’ONU, dans son protocole des Nations unies contre le commerce et la fabrication illicites d’armes, au lieu de 1890, comme c’est le cas actuellement,
  • la libération du permis pour les répliques à poudre noire,
  • l’exemption du marquage de certaines armes de valeur de collection, à l’entrée en Suisse.

Toutes ces mesures ne risquent en aucun cas de mettre en péril la sécurité publique. Elles sont toutes conformes à la Directive 91/477 de l’Union européenne, que Schengen nous force à observer.

Les réponses

Parmi les réponses reçues, certaines nous permettent d’espérer la possibilité d’ouvrir un dialogue.

Deux députés (l’UDC Guy Parmelin et le libéral Charles Favre) ont promis de faire état de nos préoccupations devant leurs groupes. Le conseiller aux Etats socialiste Michel Béguelin, dont le parti n’est généralement pas tendre pour nous, suggère que le problème devrait pouvoir « se régler dans le cadre de l’ordonnance d’exécution de la loi. » C’est vrai que cela sera la dernière étape. Il ajoute que « L’association des collectionneurs d’armes devrait intervenir dans ce sens auprès du Département de justice et police. » Nous ne manquerons pas, le moment venu, de nous recommander de Monsieur Béguelin.

D’autres réponses nous laissent moins d’espoir. L’écologiste Luc Recordon nous montre sa méfiance envers tout ce qui n’est pas l’Etat et reconnaît implicitement que Schengen ne suffira pas à satisfaire sa soif d’interdiction.

A suivre

D’autres réponses nous parviendrons et nous les analyserons au fur et à mesure, en actualisant cet article.

Voici le texte de ma lettre et les réponses reçues : 
- Lettre du 24 novembre
- Réponses reçues

F.A.L. Novembre 2004

Bourse aux armes de Lausanne
Vendredi, samedi et dimanche, 3, 4 et 5 décembre 2004

 

Plus importante que jamais, la Bourse aux armes de Lausanne accueille cette année plus de 90 exposants. La plupart sont des professionnels, du monde entier, mais de nombreuses tables sont louées par des amateurs. Tout cela pour vendre, acheter des armes modernes ou anciennes, de chasse de collection & de sport, de la coutellerie, etc.

Comme chaque année, la Bourse internationale aux armes de Lausanne fera place à plusieurs animations. L'édition 2004 aura le privilège d'accueillir une exposition du musée Clin d'Ailes, de Payerne, qui regroupe plusieurs avions militaires de notre pays avec munitions et matériels. En outre, une importante surface sera consacrée au Pavillon français, qui regroupera de nombreux spécialistes de la Chasse.

 


La Déclaration

Nous tous, propriétaires d’armes, tireurs, chasseurs, collectionneurs ou simples citoyens, nous craignons plus que tout cette idée de déclarer nos armes. Nous avons de bonnes raisons pour cela : déclaration = enregistrement et enregistrement = (à plus ou moins long terme) confiscation ! Tous les exemples historiques confirment ce triptyque : déclaration = enregistrement= confiscation.

Pourtant, le Conseil fédéral semble nous proposer une voie nouvelle. Schengen contraint le gouvernement à nous réclamer une déclaration. Berne connaît notre sentiment (et le partage peut-être). Dans le rapport sur la consultation, on propose ceci :

« … Il est prévu, d'une part, que ces communications aillent à un service de communication désigné par les cantons, ceux-ci pouvant clairement charger des institutions privées de recevoir lesdites communications (art. 11, al. 3 et 4, en relation avec l'art. 38a, LArm) … »

La déclaration ne se ferait donc pas sur le plan fédéral, de manière centralisée, mais resterait l’affaire des cantons, ce qui – au pire – générerait 26 fichiers plus ou moins mal fichus, au lieu d’un seul, central, bien ou mal fait, mais catastrophique pour nous. Et surtout, les cantons pourraient confier cette tâche à des organismes privés.

C’est là que nous devons prendre la balle au bond : nous devons assumer la mise en place d’organismes capables de recevoir ces déclarations et de les conserver (on oublie le mot « fichier », SVP). Peter Schmid, le président de la FST l’écrivait récemment dans « Tir Suisse » (je l’ai lu plusieurs fois, avant de le critiquer) : 

« Nouveau est l'obligation de déclarer une arme soumise à autorisation à une instance cantonale à désigner, en plus du contrat écrit. L'instance de déclaration pourrait aussi être une association (la FST doit-elle s'y intéresser?). »

Peter Schmid a raison : la FST doit se charger des déclarations des tireurs. Les associations de collectionneurs, l’ASEAA en tête, devraient prendre celles des collectionneurs, tandis que l’ASJV (Allgemeiner Schweizerischer Jagdschutzverband), l’organisation des chasseurs, s’occuperait de ceux-ci. Il resterait encore les déclarations des citoyens (et étrangers habitant en Suisse) qui possèdent des armes, sans appartenir pour autant à une des catégories précédentes. Pour ceux-là, les cantons devraient désigner des organisations déjà capables d’assumer la tâche (Swissguns est prêt à le faire pour la Suisse romande).

Cette manière de faire permettrait de satisfaire aux exigences de Schengen, sans mettre en danger la propriété des armes, dans la mesure où les « conservateurs de déclarations » désignés restent en mesure de refuser les pressions de l’Etat. Ce n’est que dans le cadre d’enquête de police sur un crime grave ou à l’encontre d’une personne précise, qu’ils devraient exhumer les renseignements fournis (selon des modalités à définir).

Cette décentralisation des « dépôts de déclarations » (toujours pas de mot « fichier ») serait un expédient économique pour les autorités cantonales. Elle donnerait aux propriétaires d’armes une certaine garantie contre les abus. Et elle satisferait les Européens. Que demander de plus (dans ce domaine) ?

F.A.L. Novembre 2004

La FST se contente de peu

Dans le dernier « Schiessen-Schweiz », « Tir-Suisse » en français, le président de la FST, Peter Schmid, tente de défendre sa position de soumission à Schengen. En gros, selon lui, les exigences les plus importantes des tireurs ont été satisfaites par les dernières propositions du gouvernement, après la consultation, et nous pouvons donc adhérer joyeusement à Schengen. Nos droits sont suffisamment respectés pour que le soutien au référendum probable de l’UDC et de l’ASIN soit non seulement inutile, mais « unfair », déloyal.

Monsieur Schmid admet qu’il reste quelques petits points désagréables, qu’il faudra accepter : 

- Schengen règlemente non seulement l’acquisition, mais également la détention d’arme.
- Si le registre fédéral est évité, il faudra tout de même déclarer ses armes à une instance cantonale.
- Il faudra indiquer une raison pour acquérir une arme.

Selon lui, c’est tout.

Monsieur Schmid est un homme très oublieux ou alors, il éprouve quelques difficultés en lecture. Swissguns avait recensé une quinzaine de points inadmissibles dans le projet initial. Après les efforts – réels, il faut le souligner - de Berne, il en reste tout de même encore 10 et pas 3. Notamment ceux-ci :

- Le permis d’achat entre particuliers est imposé.
- L’héritage est compromis par la nécessité d’un permis.
- Certaines munitions sont interdites, par exemples, toutes celles pour lesquelles on ne peut pas présenter un permis d’achat pour l’arme équivalente.
- Les sociétés de tir devraient assurer un contrôle strict de la remise de munitions.

Le permis entre particuliers

Le permis d’achat entre particuliers est une mesure que l’on nous dit obligatoire pour se conformer à Schengen. Il serait pourtant simple de se contenter d’une déclaration de vente. Nous savons déjà que la question de la sécurité publique n’est pas en jeu : les abus commis actuellement, alors qu’il n’est besoin d’aucune déclaration, sont insignifiants.

Nous savons aussi que toute restriction d'un droit, injustement ressentie, entraîne une réaction de rejet... et donc, chez de nombreux citoyens autrement tout à fait honnêtes, le refus de se plier aux exigences supplémentaires de l'autorité.

L’instauration du permis entre particuliers entraînera donc une extension remarquable du marché noir. En outre, pour tous ceux qui accepteront – ou qui seront obligés – de se plier à cette mesure, cela n’apportera que tracasseries et frais supplémentaires. Imaginez un instant de devoir demander un extrait de casier judiciaire à 20 fr. et un permis à 50 fr., puis d’attendre que tout cela arrive, pour acheter un canon de 6.35 à 30 fr. !

L’héritage

La plupart d’entre nous sont très attachés à l’idée de pouvoir léguer le patrimoine qu’ils ont amassé. Or la vision helvétique de Schengen impose à un héritier de demander un permis, pour hériter des armes de son père. Un permis qui peut lui être refusé, au simple motif que certaines de ces armes ne sont peut-être plus admises par la nouvelle loi suisse.

Si nous acceptons Schengen, nous devons nous faire à l’idée que ce nous possédons… et que nous aimons, nous ne pourrons pas le laisser à nos enfants.


Les munitions

Non seulement le gouvernement se donne le droit d’interdire des munitions, selon des critères farfelus (cela, ce n’est pas nouveau – révision Metzler de février/mars 2002), mais en plus, il veut interdire aux citoyens de détenir certaines munitions, pour le simple motif qu’ils ne possèdent pas l’arme correspondante.

Et, pour s’assurer que personne n’oublie une cartouche au fond de sa poche, il charge les sociétés de tir de faire la police sur les stands et de contrôler « l’ordre des munitions ». Une mesure que la FST avait combattue, lors de la consultation Metzler de 2002, mais que Monsieur Schmid oublie tout simplement aujourd’hui.

Ces quelques points sont d’une certaine importance. Ils sont pourtant totalement ignorés par le président de la FST, si content qu’on lui donne une « carte d’arme européenne », pour le mousqueton que la France et l’Allemagne lui interdiront tout de même d’importer.

Et l’avenir ?

Et puis, Monsieur Schmid oublie le point le plus important : accepter Schengen aujourd’hui, c’est l’accepter demain également. Et on sait que les Européens sont déjà au travail pour modifier leurs lois sur les armes. Le but officiellement déclaré de l’Union étant d’interdire la possession d’armes par des privés. Quand les lois européennes changeront, il faudra changer les nôtres aussi. Et, ce jour-là, quand les tireurs viendront pleurer la mise à ban de leurs armes, il n’y aura plus de référendum à l’ordre du jour.

Se cacher la tête sous la couette, quand on entend un bruit inquiétant à l’intérieur, ne sert à rien, si on a oublié de fermer la porte. Et avec Schengen, elle est grande ouverte, cette porte !

Pour cette raison, nous n’accepterons pas Schengen, quels que soient les efforts de Berne. Et si Schengen devait passer tout de même, il faut absolument que les points qui précèdent soient réglés de manière satisfaisante. 

Autrement, les propriétaires d’armes de ce pays deviendront effectivement des criminels malgré eux… et malgré les assurances patelines de Monsieur Schmid.

F.A.L. Novembre 2004

Schengen : le débat s’annonce vif aux Chambres

Le parlement est prêt à adopter Schengen, lors de la session d’hiver, qui se tiendra du 29 novembre au 17 décembre prochain.

Le 27 octobre, la Commission de politique extérieure du Conseil national s'est prononcée en majorité pour la ratification des accords bilatéraux bis avec l'UE. Le 29 octobre, la Commission de politique extérieure du Conseil des Etats a recommandé d'approuver ces mêmes accords.

La commission des Etats a cependant souhaité trouver une solution optimale concernant la loi sur armes, afin que les milieux des tireurs ne viennent pas gonfler les rangs des opposants à Schengen/Dublin. Elle a donc proposé que la personne qui souhaite acquérir une arme destinée au sport, à la chasse ou à une collection n’ait pas à avancer de motif de justification. 

Le 5 novembre, la Commission de politique extérieure des Etats précisait encore : « Pour éviter que les milieux des tireurs ne viennent gonfler les rangs des opposants, la commission a accepté de légèrement revoir le projet de révision de la loi sur les armes. Ainsi, un tireur sportif, un chasseur ou un collectionneur n'aura pas à avancer de motif pour justifier l'achat d'une arme destinée à sa pratique. Pour le reste, la révision se limite au strict minimum nécessaire pour appliquer l'accord bilatéral. »

En revanche, le 9 novembre, la Commission de politique extérieure du Conseil national s’est démarquée, en refusant de retoucher le projet de révision de la loi sur les armes. « Il n’y a pas à faire de faveur aux collectionneurs, aux chasseurs ou aux tireurs », a estimé la commission. 

Et, au sein de cette même commission, le camp rose-vert a déjà fait plusieurs propositions, visant entre autres à imposer des interdictions supplémentaires. (Toutes ces propositions dans la page du dossier Schengen : « Prises de position de campagne.

Des propositions décoiffantes

On peut donc s’attendre, lors des débats aux Chambres, à des propos intéressants : interdiction de ceci et cela, contrôle de celui-ci ou celui-là, restrictions à la propriété et à la sphère privée… Ceux qui, dans leurs slogans, ne manquent jamais de galvauder le mot de « liberté », sont prêts à nous détruire la nôtre, au nom de leur vision totalitaire de l’Etat (suisse et européen). Staline n’est pas tout à fait mort !

F.A.L. Novembre 2004

P.S.: Bien sûr, Swissguns vous tiendra au courant de ces débats, avec compte-rendu, analyses et commentaires.

La FST nous lâche, pas les tireurs !

Swissguns doit présenter des excuses aux tireurs : le dernier article publié, « La FST nous lâche », pouvait laisser entendre que les tireurs seraient capable de vendre leur âme et leur arme aux euro-sirènes. Mais cet article aurait dû titrer : « Les dirigeants de la FST nous lâchent ».

Le dernier compte rendu de « Schiessen Schweiz » (Tir Suisse, mais j’ai raté le scan de la version française) le montre bien : les dirigeants de la FST, le président Peter Schmid en tête, ont décidé de ne pas soutenir le référendum contre Schengen., parce que ce serait « unfair und unglaubwürdig » (pas correct et sans fondement). Selon Peter Schmid, Berne a donné toutes les assurances nécessaires, de ce que les tireurs ne seraient pas gênés par l’européisation de nos lois.

Mais au moins deux présidents de sociétés cantonales, dont le président de proTell, il faut bien le dire, ont relevé que ce n’était pas si évident que cela et que tous les problèmes ne sont pas réglés… et de loin. Et de reprocher à la FST de donner aux médias une impression d’unanimité qui est loin d’être réelle chez les tireurs.

Swissguns ne le dira jamais assez : même si Berne fait tous les efforts, pour rendre la pilule moins amère, ce ne sera jamais admissible. Accepter Schengen et les lois européennes sur les armes, c’est accepter le début de la fin. Car toutes les assurances qu’on est prêt à nous donner ne tiendront que le temps nécessaire… celui de nous persuader de dire oui.

Comment peut-on croire, dans le climat européen actuel (dans le climat onusien actuel, peut-on même ajouter), que Bruxelles tolèrera longtemps de conserver en son sein étoilé le « supermarché des armes suisse », comme on qualifiait naguère notre système légal. D’autant que l’Europe n’aura aucune peine à persuader de nombreux politiciens suisses de la nécessité urgente de combler des vides juridiques, de répondre aux attentes de la population, de renforcer la sécurité générale, etc. Les Günter, Leutenegger (Suzanne, pas Frank), Christen, Studer, Cuche, Langenberger et autres ne se feront pas prier, pour monter à la tribune, avec des discours généreux et progressistes. Et la presse entonnera son refrain habituel avec un plaisir renouvelé.

Heureusement, la FST, ce n’est pas seulement une poignée de dirigeants très représentatifs dans les dîners de gens bien du pouvoir. La FST, c’est d’abord 160'000 tireurs de ce pays. Oh, petit exemple pour les schengotomisés : la France, avec 10 fois plus d’habitants que la Suisse, n’a que 140'000 tireurs licenciés*… Schengen, c’est bon pour le tir !

Toute la question aujourd’hui, c’est de savoir si les tireurs suisses se laisseront endormir par les euro-baratineurs. Si oui, nous ne serons bientôt plus que 140'000, comme en France… puis 14'000, pour respecter les proportions.

Alors, nous devons choisir : nous croyons les euro-naïfs ( le sont-ils réellement ?) et nous espérons dans l’avenir radieux européen ou nous suivons le vieux proverbe écossais : « Crois en Dieu, mais garde ta poudre sèche ! »

Swissguns votera le référendum contre Schengen, même si tous les fonctionnaires de Berne venaient chanter sous nos fenêtres la berceuse européenne.

F.A.L. Novembre 2004

*J'avais écris 50'000 tireurs, mais un correspondant français a heureusement rectifié. L'exemple reste tout de même frappant, compte tenu des proportions de nos deux pays. (Merci A.R.!)

Bravo les Américains :
Vous donnez l’exemple !

Ce soir, 3 novembre, à la Télévision Suisse Romande, le dessinateur de presse Chappatte disait son dégoût de voir qu’une fois de plus, une campagne mensongère avait fait gagner Georges Bush, comme il y a 4 ans.

A cela, nous répondons qu’une fois de plus, comme il y a 4 ans, les Américains ont su distinguer la campagne mensongère et repousser les fausses promesses du candidat démocrate, qui se prétendait chasseur et amateur d’armes, alors qu’il a toujours voté contre les armes (et qu’ils continuera sans doute), en tant que sénateur.

Car, même si les médias européens ont préféré l’ignorer, c’est l’Amérique des armes qui a donné la victoire à Bush. Les Américains n’ont pas voulu d’un John Kerry, prétendu héros de guerre, qui s’entoure de gardes du corps, tout en leur refusant le droit de se défendre eux-mêmes.

N’oublions pas cette leçon. Si, en Suisse, nous restons unis, nous pouvons faire entendre notre point de vue. Nous avons largement contribué à la défaite de Ruth Metzler, il y a un an. Chaque manifestation semblable de notre force montrera un peu plus aux dirigeants de ce pays que nous en défendons la liberté.

Soyons donc unis, pour refuser Schengen. Si, malgré l’engagement de toutes les autorités, de tous les partis, de toutes les organisations (même les églises !), nous parvenons à peser sur le scrutin, nous aurons gagné. Et cela, même si le référendum devait échouer. Car, en Suisse, les voix de la minorité peuvent aussi compter, si elles savent se faire entendre assez haut et fort.

N’écoutez donc pas les euro-déculottés. Signez et faites signer le référendum, qui sera sûrement lancé le mois prochain. Puis, en juin, votez-le et faites-le voter.

De cette manière seulement, nous avons une chance de conserver nos armes et notre dignité.

F.A.L. Novembre 2004

La FST nous lâche !

 

C’est officiel : le journal hebdomadaire de la Fédération sportive suisse de tir, « Tir Suisse » donne la position de la FST : « L'accord de Schengen est un bon compromis pour le moins acceptable, les tireurs ne doivent pas s'y opposer par un référendum. »

Le journal, qui se veut objectif, donne ensuite la position de proTell, sous la plume de son président Willy Pfund , qui relève les différentes exigences de la révision schengo-compatible de la loi et qui confirme le durcissement manifeste et inutile de la loi. Et pour conclure, - toujours impartial, Tir suisse - un article de Daniel Heller, administrateur de la Société de politique de sécurité et de défense nationale… qui n’est en fait qu’une reprise servile du discours ronronnant que nous servent depuis le début, les fonctionnaires euro-formatés. (Lire ces articles : en françaisen allemand)

Ce qu’il faut retenir, de tout cela est très simple : nous irons au référendum, parce que Schengen, c’est la porte ouverte à tous ceux qui veulent notre disparition. « Mais non, la porte reste encore fermée », nous assure-t-on, pour nous endormir, comme on le fait pour les enfants. La battant est rabattu, certes, mais la serrure est dévissée. Ce qui n’empêche pas les dirigeants de la FST d’écouter désormais les berceuses et de sourire béatement, avant de fermer les yeux, en tétant un canon de Fass 90. Nous ne pouvons qu’espérer que les tireurs de la base, ceux qui savent déjà que le « privilège » (un mot haïssable qui remplace aujourd’hui celui de « droit ») de garder leur fass risque de disparaître à tout moment, que ces citoyens suisses sauront dire non.

Malheureusement, les médias ont déjà fait leur travail, en association avec les partis de gauche (dont le PDC et le PRD, semble-t-il). Le sondage publié ce samedi 30 octobre par la Radio Suisse romande est clair : 

4 Suisses sur 5 sont pour une adhésion de la Suisse à l'accord de Schengen-Dublin. Alors que les travaux parlementaires ont débuté cette semaine à Berne en vue de la ratification des accords bilatéraux bis, un sondage SSR idée suisse indique une majorité claire de 69% de OUI contre 17% de NON et 14% d'indécis.

 

Nous devons le répéter, jusqu’à la nausée, s’il le faut : si nous acceptons ce « compromis acceptable », Schengen, nous acceptons, entre autres :

 

  • que la détention d’armes devienne un privilège, accordé par l’Etat bienveillant,

  • que nous devions déclarer nos armes, donc – quoi qu’on en dise – les enregistrer, donc accepter de nous les faire un jour confisquer (car il n’est pas d’exemple, dans l’histoire de l’occident, d’un enregistrement des armes, qui n’ait été suivi, à plus ou moins long terme, de confiscation),

  • que nous devions donner des gages, pour acheter de la munition,

  • que nous ignorions si nos héritiers pourront – ou non – profiter du patrimoine que nous recueillons,

  • que nous demandions un permis d’achat à 50 fr., pour tout achat d’un canon de 6.35 à 20 fr.,

  • que les responsables des sociétés de tir deviennent des auxiliaires de polices, chargés de compter les douilles, après un tir en stand.

Bien sûr, nous pouvons accepter ces « petits » inconvénients, en nous disant que cela vaut bien le coup pour acquérir une sécurité « à l’européenne » (genre de sécurité que je ne convoite pas, quand je vois ce qui se passe dans les pays voisins). Nous pouvons accepter ces « restrictions raisonnables » de notre liberté, si nous croyons les politiciens qui nous jurent que ce sont les dernières.. comme ils l’ont juré la dernière fois… et la fois d’avant… et la fois d’avant…

Nous pouvons aussi – et nombreux le ferons sans doute – accepter cela, en se disant que c’est inévitable et que, s’il faut que cela passe, il faut que cela soit le moins douloureux possible (je suis grossier et je le sais). Mais ceux qui baisseront ainsi leur pantalon ne pourront jamais plus protester, en demandant ce que nous avons fait pour défendre la liberté. Nous ne défendons d’ailleurs pas leur liberté, mais celle de ceux qui sont prêts à l’assumer et à la défendre.

Le mois prochain, donc, nous signerons le référendum, malgré les berceuses de Weibel, Heller et tous les autres euro-vendus, euros-traitres, euro-lâches. Et en juin 2005, nous voterons, pour garder à la Suisse ce qui en fait notre pays : la liberté.

F.A.L. Octobre 2004


Lire aussi les explications de Hans Maag, président du "Groupement d'intérêts Histoire et Armes", en français - auf deutsch

P.S. : nous ne sommes pas aveugles non plus et nous savons que nous risquons de perdre. Un prochain article traitera donc de ce qu’il faudra faire, dans ce cas… et dans cas seulement.

 

Schengen : les premiers lâcheurs
(deutscher Text)

« Ce mardi 26 octobre, les conseillers fédéraux Micheline Calmy-Rey et Joseph Deiss sont à Luxembourg pour signer avec l'Union européenne les accords bilatéraux II et l'extension de la libre circulation des personnes. 
Du coup, les commissions parlementaires des deux chambres se mettent au travail cette semaine, avec l'objectif de ratifier ces accords durant la session de décembre prochain. Reste que le volet Schengen-Dublin pourrait bien demander plus de temps, entre autres à cause de la Loi sur les armes.
»

Les lignes qui précèdent sont tirées du site internet de la Radio Suisse romande, pour présenter un éclairage sur le problème des armes, par rapport à Schengen. Si on excepte le fait que journaliste confond allègrement les notions de déclaration, d’enregistrement et de permis entre particulier, la présentation est assez correcte : les collectionneurs d’armes lutteront contre Schengen, à cause de ce « tout petit problème », selon la conseillère aux Etats Christiane Langenberger, qui s’inquiète de la puissance de notre lobby. Un lobby qui pose très simplement le problème, avec Hans Maag, président du "Groupement d'intérêts Histoire et Armes" : "On ouvre les frontières et on désarme les Suisses !"

Mais nous pouvons nous inquiéter aussi : l’un des meneurs du PDC, Philipp Stähelin, président du Tir fédéral 2005, à Frauenfeld, estime déjà que Schengen est acceptable, même si on devrait tout de même chercher à mieux satisfaire les tireurs. Et de son côté, le directeur du secrétariat de la FST, Urs Weibel, annonce tout de go que c’est bien de devoir annoncer ses armes et que cela contribuera à accroître la sécurité publique. Les Français ont quelques tireurs comme Monsieur Weibel, les Anglais en ont eu. 

Stähelin et Weibel sont sans doute certains que leurs armes leur seront laissées, quand les nôtres seront confisquées et ils pensent pouvoir sans crainte pactiser avec ceux dont le seul but est de nous désarmer tous, pour arriver enfin à une Suisse sûre… une sécurité publique à la manière des pays qui nous entourent. 

Soit Messieurs Stähelin et Weibel sont d’une naïveté inquiétante pour des gens de leur âge et de leur position, soit c’est à nous de nous inquiéter, pour avoir laissé des individus de cet acabit nous représenter.

Philipp Stähelin, Urs Weibel, nous vous le crions une fois de plus :
« Il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire de l’occident, d’un enregistrement des armes, qui n’ait été suivi, à plus ou moins brève échéance, par des confiscations ! »

Et à cela, nous disons : «
NON ! »

Philipp Stähelin, Urs Weibel, allez enregistrer VOS ARMES. Les nôtres ne le seront pas !

F.A.L. Octobre 2004

Schengen : nous devons soutenir le référendum

Après la publication du rapport sur la consultation à propos des bilatérales II, deux éléments paraissent évidents :
- D’une part, à l’exception de l’UDC et de l’ASIN, tout le monde en Suisse veut Schengen, les partis politiques, les associations économiques, sociales… tout le monde.
- D’autre part, il est incontestable que les autorités fédérales a fait des efforts considérables pour aller à la rencontre des propriétaires d’armes et pour tenter de rendre la pilule moins amère à avaler : tout ce qui dépassait trop visiblement le minimum nécessaire à la Directive 91/477/CEE a été retiré.

On peut donc… on devrait donc se dire que Schengen est inévitable (tout le monde le veut) et que, de bon ou de mauvais gré, nous devrons plier. On peut donc… on devrait donc se dire que, puisque les autorités fédérales ont montré leur bonne volonté et ont fait tout ce qu’elles pouvaient dans notre direction, c’est à nous de faire le dernier pas, pour trouver un compromis historiquement helvétique.

Eh bien non ! 

Tout d’abord, Schengen n’est pas inévitable, tant que le décompte du vote de juin 2005 n’est pas terminé. Nous devons tout faire pour tenter de faire capoter ce projet liberticide (Quand nous aurons adopté toutes les lois européennes, quelle raison aurons-nous de refuser l’adhésion ?).

Comme le souligne proTell, la loi fédérale sur les armes, en vigueur depuis 1999 est le maximum que les citoyens suisses peuvent accepter et elle doit être considérée comme euro-compatible. Accepter Schengen, c’est ouvrir la porte aux modifications, mineures parfois, qui nous amèneront, à terme, à la situation britannique (aujourd’hui à Londres, on réfléchit à la manière d’interdire les carabines à air comprimé classiques. Les armes à air qui ressemblent à des vraies sont déjà interdites… peine pour leur détention illicite :5 ans !).

Nous devons nous battre jusqu’au dernier instant, pour tenter de faire comprendre aux gens que Schengen 
- ne sert à rien : le fameux contrôle policier a fait ses preuves en Europe. C’est sans doute la raison pour laquelle la criminalité n’y existe plus… ou tellement moins qu’en Suisse ! Et si Schengen est incapable de procurer la meeeerveilleuse sécurité européenne, pourquoi economiesuisse soutient-elle le projet… si ce n’est parce qu’on pourra faire entrer en Suisse un tas e travailleur moins douillets que les Suisses !… des travailleurs et des criminels, parce que cela ne sera pas écrit sur leur front, comme le dit si bien une pub française.
- nous privera du peu de liberté qui nous reste. Ce n’est pas là la question de savoir si nous pourrons ou non garder notre fusil à pompe ou notre mousqueton. Il s’agit de savoir si nous préférons continuer de diriger notre destin nous-mêmes ou nous remettre dans les mains d’une catégories de sages (citoyens++), de politiciens européens qui décideront à notre place (il suffit de voir, ces jours, la manière dont le dossier de l’adhésion éventuelle turque est traité dans les différents pays européens : pour ou contre cette idée, on ne demande surtout pas aux peuples européens de se prononcer. Ils risqueraient de ne pas avoir le même avis que leurs maîtres).
- ne nous apportera ni la sécurité, ni la prospérité qu’on tente de nous faire miroiter. Elle nous mettra simplement au même niveau que nos voisins, que certains envient peut-être, mais pas moi ! 

Et si Schengen passait

Et si Schengen passait quand même, en juin 2005, il faudrait alors continuer à se battre… se battre pour que la loi sur les armes schengo-compatible ne soit pas celle qu’on veut nous refiler aujourd’hui, aussi édulcorée soit-elle, par rapport au projet initial metzlerien.

Si nous devons vivre sous le joug de la Directive 91/477, nous devons le faire à la suisse : en définissant les limites de la loi de manière à ce que tous les citoyens puissent la comprendre et (peut-être) la respecter.

Nous devrons obtenir de Berne une loi sur les armes vraiment bien faite, pour une fois, pour empêcher qu’avant même son entrée en vigueur, de « bonnes âmes » commencent déjà à la contester, comme ce fut le cas en 99.

Mais, avant d’en venir là, nous devons soutenir le référendum… le soutenir à fond et sans état d’âme devant la gentillesse des fonctionnaires de Berne : c’est notre avenir qui est en jeu et si nous perdons sans nous être seulement cassé un ongle, nous n’aurons plus rien à dire à ce sujet.

Schengen : NON !

F.A.L. Octobre 2004

Elections américaines : Kerry, Bush et les armes

Passons en revue les divers votes du sénateur démocrate John Kerry (grand chasseur auto-proclamé), à propos des armes 

  • interdire la plupart des munitions de chasse,

  • interdire bon nombre d’armes semi-automatiques,

  • supprimer les bourses aux armes aux Etats Unis,

  • augmenter les taxes sur les armes et les munitions,

  • fermer des centaines d’hectares à la chasse,

  • permettre des attaques en justice, contre les fabricants d’armes, en cas d’actes criminels commis avec celles-ci,

  • soutenir la « Million Mom March », de femmes qui réclament, entre autres, l’enregistrement des armes et des propriétaires d’armes,

  • soutenir la « Brady Campaign » (auparavant Handgun Control, Inc.), l’organisation la plus anti-armes des Etats Unis.

En revanche, tous les actes de Georges W. Bush, pendant sa présidence, ont été en faveur des propriétaires d’armes. 

 

 

Le seul point d’ombre qu’on peut lui reprocher, c’est de s’être déclaré prêt à signer la prolongation du « Assault Gun Ban »*, si le Congrès le lui demandait… ce qu’il n’a pas fait. Curieusement, Kerry lui reproche aujourd’hui de ne pas l’avoir signée, alors qu’il n’aurait pu le faire qu’après un vote du législatif..

Cette comparaison porte sur la question des armes. Sur le reste, les réponses apportées par les deux hommes aux autres problèmes politiques reflètent de la même façon leur personnalité.

Avec ce qui précède, un Américain amateur d’armes peut-il hésiter un instant ? Swissguns n’hésite pas:


Swissguns vote Bush !

F.A.L. Octobre 2004

* Interdiction d'armes semi-automatiques, ayant l'apparence de fusils d'assaut.

Compris, Monsieur Bender

Léonard Bender, vice président du parti radical suisse, président du parti radical valaisan, à la Radio Suisse romande, dimanche 17 octobre 2004 :

« Les criminels votent contre Schengen ! »

Compris, Monsieur Bender : nous savons désormais en quelle estime vous nous tenez. Nous ne pouvons être que des criminels ou des imbéciles, dupés par les criminels zuricho-UDC.

Tous ceux d’entre nous, qui ne pensons pas être idiots (j’ai la faiblesse d’en être) sont donc des criminels… ou pire, peut-être, de lâches complices des criminels.

Et on vous entend, dans la même émission, vous plaindre du style de campagne de l’UDC ?!

Compris, Monsieur Bender : aujourd’hui, en Suisse romande en tout cas, nous savons désormais que les criminels, ce sont les radicaux, qui sont prêts à tout (y compris le mensonge le plus primaire), pour privilégier quelques intérêts économique, au détriment des valeurs… que seuls quelques imbéciles et criminels défendent encore.

Nous, nous en resterons là : la Suisse représente encore quelque chose pour nous et – tout criminels que nous sommes – nous refusons de bêler en chœur, sur l’air de « Ah ça ira, ça ira, en Europe, on ira ! »

F.A.L. Octobre 2004

Après la consultation, certains points litigieux ont disparu... mais pas tous

Swissguns avait mis en évidence 15 points principaux que la schengo-révision de la loi sur les armes imposait, selon nos sages de Berne… 15 points inacceptables. Après le rapport sur la consultation et les modificaitons apportées, il en reste tout de même une dizaine, que nous ne pouvons pas laisser passer. :

  1. La loi s’attaque à la détention d’armes (art. 1).
  2. Elle interdit la possession de certaines munitions (art. 6).
  3. Elle met en cause tout héritage, en exigeant d’un héritier des permis d’achat pour les armes qui lui reviennent En outre, certaines des armes héritées peuvent être confisquées (art. 6a).
  4. Elle instaure le permis d’achat entre particuliers, autant pour les armes que pour des éléments d’armes (art. 8).
  5. Elle instaure la déclaration obligatoire à l’autorité, lors de contrat entre particuliers, pour les armes qui restent en vente libre (art. 11).
  6. Elle interdit l’achat de munitions dans des calibres pour lesquels on ne possède pas déjà d’arme (art. 15).
  7. Elle contraint les sociétés de tir à contrôler la remise de munition (art. 16).
  8. Elle instaure le marquage des armes à l’importation comme à la fabrication.
  9. Elle menace d’emprisonnement ou d’amende pour la possession d’armes, de munitions ou d’éléments interdits (art. 33).
  10. Elle oblige tous les propriétaires d’armes, de munitions et d’éléments à déclarer tout ce qu’ils possèdent dans les 12 mois (art. 42).

Certains de ces points sont sans doute liés à Schengen et, si ce traité liberticide passe, nous devrons peut-être digérer ces couleuvres (.. encore que !).

D’autres, en revanche, viennent de ce besoin incoercible du fonctionnaire ordinaire de régenter et d’inventer pour cela toutes sortes de tracasseries (justement appelées) administratives. Et celles-là, même dans le pire des cas (Schengen), nous ne devrons jamais les accepter.

  • La LArm garantit (art. 3) le droit de posséder des armes. On ne saurait donc régenter ce droit (Schengen l’exige).
  • Munitions : certaines d’entre elles sont interdites à l’achat, à la détention, d’autres ne peuvent être acquises que si on possède légalement l’arme adéquate, d’autres encore doivent être contrôlées par les responsables de sociétés de tir. Tout cela va à l’encontre de la tradition suisse du tir et de la Directive européenne 91/477, qui permet toutes les exemptions, pour la collection et le tir (art 2).
  • Tout héritage se retrouve menacé (malgré la concession faite par Berne, qui ne demande désormais qu’un seul permis pour toute une collection), car, lors de chaque transmission de patrimoine, l’autorité réexaminera la pertinence de la possession de certaines pièces.
  • Le permis d’achat entre particuliers est inutile et contre-productif, sur le plan du contrôle des échanges (il encourage le marché noir) ; même dans Schengen, un contrôle a posteriori devrait suffire, avec une déclaration du contrat entre particuliers (si cette déclaration n’est pas faite, ce que craignent nos opposants, peut-on penser que le permis sera plus demandé ?).
  • Déclarations lors de transferts d’armes encore libres à la vente et déclarations des armes déjà en notre possession. Dans le 1er cas, on peut rappeler que Schengen ne demande une déclaration que pour les armes de la catégorie C (armes à feu longues rayées à un coup, à répétition ou semi-automatiques), mais pas pour la catégorie D (armes à feu longues lisses à un coup), ce que Berne voudrait pourtant nous imposer. Dans les deux cas, nous manquons de garantie sur ce qu’il adviendra de cette déclaration. Berne jure qu’il n’y aura pas d’enregistrement. Nous en voulons la preuve. 
  • Marquage des armes : aucun intérêt pour les armes neuves, qui sont toutes déjà marquées. Cette mesure eut en revanche être terrible, pour des armes de collection d’une certaine ancienneté (la valeur d’une arme ancienne, remarquée par dessus les inscriptions originales !.. voir la situation aux USA).
  • Les sanctions claires (demandées par Schengen, pour garantir un effet dissuasif aux contrevenants) ne le sont pas… en tout cas pas pour les particuliers qui pourraient « glisser » hors du sentier étroit de la loi.. Pour les malfrats (qui trichent dans un but lucratif), c’est clair : 5 ans de prison, 100'000 fr. d’amende. Pour les citoyens qui se sont laissé entraîner par une passion, pas de limite : les galères ou Cayenne sont envisageables.

Ces points litigieux doivent absolument être réétudiés et adaptés au système helvétique, même si Schengen est accepté. Sinon, la loi ne pourra pas être respectée dans ce pays, car elle ne sera plus respectable.

F.A.L. Octobre 2004

Accepter Schengen, c'est renoncer

La lecture des informations qui précède m'inspire ce commentaire-minute :

C'est vrai que Schengen pourrait éventuellement améliorer le travail de la police (il y a un distinguo avec la sécurité publique réelle). C'est vrai que Schengen pourrait être supportable pour les amateurs d'armes (après tout, plus de 100 millions de gens vivent avec).

Mais si je suis anti-européen, c'est justement à cause de cette multitude de lois et d'obligations liberticides. La loi sur les armes en est un exemple. Il y en a d'autres, comme la démocratie directe, dont on nous expliquera un jour qu'elle entrave par trop le processus de décision.

Mais, quand nous aurons accepté Schengen, quand nous aurons renoncé à nos droits de citoyens, quelle raison nous restera-t-il, pour refuser l'Europe. Nous n'aurons plus qu'à nous fondre dans ce grand ensemble. Et la Suisse vivra ses derniers jours.

Pour ma part, je pense que je ferai comme ces deux grands patriotes, qui ont voué leur existence au service du peuple suisse… Yves Christen et Yves Guisan, qui ont tous deux déjà demandé la nationalité française !

Ensuite, deux ou trois de mes armes seront neutralisées, pour satisfaire une autorité dans laquelle je ne crois plus (pas plus d'ailleurs qu'une majorité de Français). Une partie des autres seront vendues au noir et le reste disparaîtra, "au cas où" (toujours comme disent les Français). Quant à Swissguns, il ne restera plus qu'à en faire un site pornographique… c'est aujourd'hui nettement mieux admis qu'un site sur les armes !

F.A.L. Octobre 2004

Accords bilatéraux : une nouvelle étape franchie

Les accords bilatéraux II et l'extension de la libre circulation des personnes touchent au but. Les ambassadeurs de l'Union européenne les ont approuvés à leur tour jeudi14 octobre, ouvrant ainsi la voie à la signature des documents fin octobre. 

Après le feu vert définitif du groupe AELE mardi dernier, le Coreper (Comité des représentants permanents) a adopté sans discussion le paquet d'accords. Après une adoption formelle par les ministres, la signature pourra suivre, en marge du Conseil justice et affaires intérieures, à Luxembourg, les 25 et 26 octobre.

Ce même jeudi 14 octobre, les chefs des départements cantonaux de justice et police ont lancé la campagne du oui à l'accord de Schengen/Dublin. Il va, selon eux, «accroître la sécurité et réduire le nombre des demandeurs d'asile». Une quinzaine de cantons, réunis dans un «Forum des responsables justice et sécurité pour Schengen/Dublin», entrent ainsi en scène avec Economiesuisse, qui finance la campagne du oui.

 15 octobre 2004 (agences)

Procédure de consultation sur les accords bilatéraux II
Berne fait un pas vers les amateurs d’armes
Est-ce suffisant ?

Le Rapport concernant la procédure de consultation sur les Accords bilatéraux II Suisse – EU est sorti. Il relève la quasi-unanimité de la classe politique suisse, comme de ce qu’on appelle de nos jours la « société civile » ( ?), en faveur de la conclusion de ces accords. Les seules fausses notes viennent de l’UDC, de l’UDF et de l’ASIN, qui refusent les accords de Schengen/Dublin. Autrement, nous nageons dans un bonheur euro-compatible du meilleur effet… et c’est peut-être bien comme cela.

Schengen reste, bien sûr, l’objet de nos préoccupations, puisque, avec Schengen, vient la trop fameuse Directive 91/477/CEE, qui vient tailler de sérieuses croupières dans nos libertés en matière d’armes. Le projet de modification de la LArm qui nous a été présenté cet été était totalement inacceptable. Non seulement on nous « schengenisait », mais en plus, les fonctionnaires de Berne en avaient profité pour ressortir tous les projets malsains que Ruth Metzler avait essayé, en vain, de faire passer en 2002 et 2003.

Le rapport reconnaît toutefois la réaction unanime des milieux intéressés par les armes : « NON ! » Et la nouvelle direction du DFJP a fait son possible pour rendre la pilule moins amère : les initiatives « metzleriennes » ont été (pour la plupart) supprimées et les modifications de la loi suisse ne vont pas un iota plus loin que ce qui est nécessaire pour satisfaire la Directive et Bruxelles.

Les améliorations :

  • Nous nous sommes inquiétés de l’interdiction des «armes à feu militaires », à l'art. 5 du projet. Berne rectifie le tir (ce qui ne va peut-être pas plaire tant que ça à Bruxelles, d’ailleurs) : l’interdiction porte désormais sur les de « lanceurs militaires de munitions et de missiles à effet explosif ». Comme le relève le rapport, « cette formulation indique clairement que ce ne sont pas les armes à feu de poing et à épauler qui sont visées et interdites, mais bien les lance-grenades, les lance-mines, les lance-roquettes, les lance-roquettes antichars et autres engins du même type utilisés à des fins militaires.»
  • La menace sur la sécurité et l’ordre publics ne serviront pas à nous interdire des permis pour armes spéciales (automatiques ou « militaires », par exemple). La condition a été supprimée. 
  • La liste de motifs d’acquisition d’arme a été retirée de l’article 8 et on nous confirme qu’il n’est pas besoin de montrer un « besoin » pour acquérir une arme, un motif suffit (comme dans « parce que j’en ai envie »).
  • Les héritiers ne seront pas mis sur la paille par l’obligation de payer tous les permis (que Papa n’avait peut-être pas pris). Un seul suffira pour toutes les armes d’une succession. 
  • Les incroyables zigzags du projet, pour permettre à des étrangers d’acheter plus facilement des armes en Suisse (alors même qu’on rend cela plus difficile pour les Suisses !) ont été simplifiés.
  • Et la déclaration que nous devrons faire des armes que nous possédons déjà ne portera que sur celles que nous avons achetées dans le privé : pas besoin de déclarer les armes pour lesquelles existe déjà un permis d’achat et ni pour les armes de l’armée.

On le voit, Berne a fait un réel effort. Il faut le souligner. Bien sûr, pour arriver au « schengominimum », on peut encore raboter ici ou là.

Nous devrons insister auprès des hommes politiques que nous connaissons, pour tenter d’arriver à une loi aussi peu liberticide que possible… si elle passe ! Car, rien n’est encore joué. Le référendum sera lancé et ce n’est qu’un dimanche soir de juin 2005 que nous saurons vraiment à quelle sauce nous devons être mangés.

D’ici là, nous devons nous battre sur les deux tableaux :
- tenter de faire capoter le projet,
- si nous n’y parvenons pas, tenter de le rendre aussi supportable que possible.

Nous n’en avons pas fini avec Schengen… ni avec nos amis fonctionnaires à Berne !

F.A.L. Octobre 2004

Kerry de Tarascon

Le chasseur bientôt le plus fameux d’Amérique… John Kerry, candidat à la maison blanche, tente désespérément de se faire passer pour un chasseur auprès des électeurs, car, on le sait depuis longtemps, aux États-Unis au moins, la question des armes joue un rôle important au moment des élections.

Pour gagner les voix des anciens combattants, John Kerry a déjà raconté ou fait raconter tout et n’importe quoi sur son passé héroïque au Vietnam, où il était, selon ses biographes de campagne, à la fois une sorte de Rambo, crapahutant dans la jungle (avec un photographe devant lui !) et un commandant de vedette rapide, à l’image de l’idole démocrate John-Fitzgerald Kennedy, pendant la 2e guerre mondiale.

Actuellement, nous avons droit à John Kerry le chasseur… avec une photo que les démocrates distribuent à tous ceux qui veulent la voir. Kerry défend le droit de posséder des armes, affirment-ils. Il est lui-même un Nemrod émérite. Pourtant, un armurier de l’Ohio, entendu à la Radio Suisse Romande (mardi 5 octobre dans le journal de 12 h. 30), se pose quelques questions sur sa façon de tenir un fusil.

Mais Kerry est sûrement un grand chasseur. D’ailleurs, il l’a dit lui-même sur la chaîne de TV américaine CBS : son gibier préféré est le daim et il a même failli en tirer un avec des cors de 16 points, dans la région de Cape Cod, où il aime prendre des moments de détente (16 points, ce serait un record d’Amérique… surtout à Cape Cod, zone de villégiature de luxe, où la chasse au daim est pratiquement impossible).

Un détail encore : le fusil qu’il tient sur cette photo lui a été donné au cours de la campagne électorale, mais le candidat démocrate, qui réclame plus de contrôle sur les amateurs d’armes inconscients de leurs devoirs, n’a jamais rempli les papiers d’acquisition nécessaires pour cette arme. Au contraire, il a voté ce printemps une interdiction de ce type d’armes (toutes armes à feu tirant plus d’un coup et munies d’une poignée pistolet étaient désignées et prohibées, dans ce projet de loi, comme « fusils d’assauts » ).

 

F.A.L. Octobre 2004

P.S: deux autres photo de "Kerry with a gun"

Schengen : la campagne est lancée

Le 1er octobre, le Conseil fédéral a lancé officiellement la campagne pour l’approbation des Bilatérales II.. Le message du gouvernement a été lancé à l’issue d’une procédure de consultation dont les résultats révèlent « un clair soutien », selon le communiqué. La grande majorité des milieux économiques et politiques approuvent les accords. Seule l’UDC s’est déclarée fermement opposée. L’UDF (Union démocratique fédérale) et l’ASIN rejettent le volet de Schengen et – toujours selon le communiqué bernois – « de nombreuses associations d tireurs ont émis des critiques sur la révision de la loi sur les armes ».

Ce qui amène le Conseil fédéral à souligner « que seules seraient apportées à la loi sur les armes les modifications absolument indispensables qu'exige l'accord Schengen/Dublin. La principale modification est la suppression de la distinction faite actuellement entre l'acquisition d'armes dans le commerce et l'acquisition d'armes de particulier à particulier. A l'avenir, les conditions seront les mêmes (autorisation exceptionnelle, permis d'acquisition d'armes, notification) pour tous les modes d'acquisition (dévolution successorale y comprise) ».

Toujours dans l’optique de rassurer son monde, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a assuré devant le parlement (cf. La Liberté de samedi 2 octobre) que « l’achat d’une arme à feu ne devra pas répondre à un «besoin». Et les militaires pourront garder leur arme, considérée comme déjà enregistrée ».

Après Ruth Metzler et Samuel Schmid, la chef du Département des affaires étrangères se lance donc à son tour dans le mensonge ordinaire. Elle prétend sans rougir qu’il n’y aura pas de clause du besoin (art. 8 de la révision prévue). Elle ajoute que les armes des militaires sont considérées comme déjà enregistrées »… reconnaissant donc implicitement qu’enregistrement il y aura, alors qu’on ne cesse de nous jurer qu’il faudra déclarer, certes, mais que ce ne sera pas enregistré.

Schengen : le calendrier
(le compte à rebours)

1er octobre 2004 Le Conseil fédéral publie le « message » en vue de l’adoption des bilatérales II et de l’accord de Schengen
25 octobre 2004 Signature probable des accords bilatéraux à Bruxelles
Décembre 2004 Discussion au parlement fédéral, en session d’hiver
Référendum
Juin 2004 Votation 
1er juillet 2004 « Si tout va bien » (La Liberté du 2 octobre), entrée en vigueur des bilatérales et de Schengen.

Par ailleurs, le Conseil fédéral continue de prétendre que Schengen ne doit pas être soumis au référendum obligatoire (ce qui ferait sans doute capoter l’accord). Pourtant, la Constitution est claire, dans son article 140 : Sont soumises au vote du peuple et des cantons:
- les révisions de la Constitution;
- l’adhésion à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales.

On ne cesse de nous seriner que Schengen est la meilleure des organisations de sécurité collective. En outre, c’est à l’évidence une communauté supranationale, puisqu’elle oblige un pays souverain à adapter ses lois pour se mettre en conformité. Par ailleurs, la loi fédérale sur les armes schengo-révisée va nettement plus loin que le but exprimé dans l’article 107 de la Constitution. Elle équivaut donc à une révision de la Constitution, autre motif pour accepter un référendum obligatoire et la sanction des cantons en plus de celle du peuple.

Mais, comme l’affirment les représentants du DFAE, quand ils pensent que nous ne sommes pas à l’écoute : l’accord de Schengen représente un pas important en vue d’une adhésion à l’Europe. Et, dans ce cas, peu importe donc la légalité. 

Ce lundi 4 octobre, l’UDC a convoqué une conférence de presse, pour montrer un document confidentiel du Conseil fédéral, le "Concept d'information Schengen/Dublin"… concept d’information qui constitue en fait un mode d’emploi pour organiser la propagande pro-Schengen. Les démocrates du centre ont d’ailleurs interpellé le gouvernement, sur les sommes, parfois rondelettes qu’a reçue le NOMES, le mouvement pour l’Europe, pour l’aider à « informer » les Suisses.

On nage entre mensonge et manipulation de la part d’un gouvernement qui devrait y perdre toute crédibilité, alors qu’on peut être sûr que nos collègues des médias en vanteront la sagesse…en tout cas, celle d’une partie du gouvernement, la partie euro-vendue, schengo-formatée, prête à tous les coups pour nous « informer ».

C’est vrai, la campagne est lancée !

F.A.L. Octobre 2004

Les annonces restent !

Plusieurs correspondants ont attiré l’attention de Swissguns, ce vendredi 1er octobre, sur le changement de « petitesannonces.ch ».

Le site n’existe plus. L’adresse vous redirige vers le nouveau site, « anibis.ch ».

Anibis, interrogé par un de ces correspondants, a répondu l’ânerie que voici :

"Nous avons recu de nombreuses plaintes de la police concernant des transactions illégales d'armes à travers notre site. Compte tenu de cela et du prochain durcissement de la loi, nous avons dû prendre la difficile décision de supprimer la rubrique.En vous remerciant de votre compréhension..."

Indigné, j’ai pris ma plume… mon clavier, plutôt et j’ai contacté « petitesannonces.ch », en m’indignant du traitement fait aux collectionneurs. Et, par retour d’e-mail, j’ai reçu cette réponse :

La rubrique "arme" n'a pas été supprimée sur le site www.petites-annonces.ch. Les annonces d'armes ont été transférées de www.petitesannonces.ch à www.petites-annonces.ch.

Réponse confirmée, encore, le même soir :

Nous vous confirmons que la rubrique arme va continuer d'être proposée sur www.petites-annonces.ch.Tant que les annonces respectent la loi fédérale sur les armes, les accessoires d'armes et les munitions, nous n'avons aucune objection quant à leur publication.

Anibis nous refuse, mais www.petites-annonces.ch (avec un tiret, désormais) veut continuer à travailler avec nous. Continuons donc avec eux !

F.A.L. Octobre 2004

Une gauche mauvaise perdante ?

Au lendemain des votations de ce dernier week-end de septembre, la gauche donne l’image du mauvais perdant : des Valaisans veulent des sanctions contre un député UDC valaisan, les Verts réclament la démission du conseiller fédéral Christoph Blocher. D’autres politiciens, plus modérés et plus « sages », demandent seulement qu’on lui « permette » de ne pas s’occuper du dossier de Schengen.

Et c’est là que se trouve la clé de cette attitude qui, autrement, paraîtrait tout de même assez puérile : Schengen. A la radio romande (Forums), mardi 28 septembre, le no 2 des Verts suisses, Ueli Leuenberger, l’a avoué sans complexe : il s’agit d’empêcher Blocher de s’occuper de Schengen.

Le dossier des bilatérales est le prochain que doit traiter le parlement. L’UDC comme l’ASIN ont déjà annoncé le référendum, dans le cas, fort probable, d’une acceptation des chambres. Et la gauche, qui reproche à la droite des méthodes musclées, dans le cadre de la campagne sur les naturalisations, entame déjà la sienne, pas piquée des vers non plus, pour les bilatérales. Avant même que le débat ne quitte le parlement pour descendre dans la rue, on explique déjà que ceux qui risqueraient de ne pas être d’accord sont des irresponsables, dont l’opinion politique ne doit pas être écoutée plus longtemps, des politiciens à l’honnêteté douteuse, qu’on ferait bien de mettre au pilori, faute de pouvoir les expulser.

Le procédé est habile, s’il manque de fair play. Les comportements que la gauche dénonce si violemment aujourd’hui (affiches trop dures, annonces sensationnalistes… des procédés que tous les partis ont exploité une fois ou l’autre), elle les adopte aujourd’hui, pour tenter de discréditer tous ceux qui s’opposeront aux bilatérales et en particulier à Schengen.

Naturellement, les médias ne réagissent pas, même s’ils s’avouent parfois un peu étonnés des réactions après le vote de dimanche. Mais on a employé le mot magique, qui les paralyse : « sursaut républicain ». Les Suisses se sont montrés méchants, en votant comme ils l’ont fait. Ils ont cédé aux sirènes des menteurs nationalistes. Peu importe que le système démocratique donne raison au plus grand nombre et que cette décision sur les naturalisations doive être acceptée, puisqu’elle est l’expression de la majorité. La VERITE était dans le camp des perdants et, à l’exemple des Français aux dernières élections présidentielles, il faut réagir.. il faut un « sursaut républicain ». La presse ne cherchera pas plus loin.

Pourtant les politiciens « progressistes » de ce pays ne se donnent même pas la peine de cacher leur but : les Verts, les socialistes, le PDC et une frange des radicaux ouvrent cette semaine la chasse aux sorcières de droite. Ils comptent sur la gueule de bois que donne toujours à l’électorat une votation un peu serrée, pour renverser la tendance qui favorise la droite ces derniers temps.

Avec l’enjeu de Schengen, ils peuvent compter sur l’aide – ou au moins la neutralité - de presque tous leurs collègues du parlement. Car, mis à part l’UDC, le parti diabolique depuis ses succès, tous les partis représentés à Berne sont pour Schengen.

Dans ce jeu politicien, que pouvons nous ? Quoi que nous ayons voté, ce 26 septembre, nous devons maintenant serrer les rangs et soutenir ceux qui nous soutiennent. En politique, les diables sont toujours ceux qui crient « au démon » ! Swissguns se refuse à se lancer dans la politique politicienne (malgré certaines démangeaisons), mais nous soutiendrons toujours ceux qui défendent nos libertés, quelle que soit leur étiquette politique.

F.A.L. Septembre 2004

Et pour quelles valeurs ?

Nous tous, gens du monde des armes en Europe, nous passons une période difficile. Même ceux qui se disaient nos alliés les plus fidèles, qui partageaient nos idéaux, nos fois, nos valeur, sont prêts aujourd’hui à transiger… et surtout à sacrifier nos peaux avant les leurs, sur l’autel du progrès en marche, de l’Europe en construction, de la civilisation, de la non-violence, etc.

En face de ce lâchage nous avons de la peine à comprendre. Nous savons pourtant que nous défendons le bon droit ! Nous estimons en effet nous battre pour des valeurs absolues - courage, honnêteté, liberté individuelle, responsabilité personnelle. 

Mais nos adversaires ne voient là qu’une attitude au mieux excentrique, au pire complètement pervertie, selon LEURS critères de société. Ils prônent la soumission, l’opportunisme social, la liberté en tant que valeur collective (jamais individuelle), l responsabilité collective (donc diffuse) ou étatique (donc reportée sur quelqu’un d’autre). L’incompréhension est inévitable, de part et d’autre.

Il n’est pas étonnant que Michael Moore, pour son film « Bowling for Columbine », ait choisi comme porte-parole des amateurs d’armes le frère d’un terroriste et deux miliciens , que l’on qualifierait, en Europe, d’un peu « allumés ». C’est ainsi que les hoplophobes voient TOUS les amateurs d’armes. Quand ils nous côtoient, ils font attention à ne pas se montrer vexants, mais, dans leur for intérieur, ils « savent bien » qu’ils sont au contact de gens bizarres, peu fiables, à la limite «dangereux».

Deux attitudes néfastes
En face de ces gens, nous adoptons, instinctivement, deux attitudes aussi néfastes l’une que l’autre pour notre cause :

- Nous essayons de paraître « responsables »… nous ne tirons qu’avec des fusils ou des pistolets bleu ciel ou roses, qu’on ne saurait confondre avec des armes de mort, nous condamnons les excès des politiciens qui parlent de liberté individuelle plutôt que de soumission à la société et au « vent de l’Histoire », nous assurons que nous sommes prêts à toutes les mesures de sécurité, de contrôle raisonnable, pour nous conformer à ce que la société réclame de nous.

- Ou alors, au contraire, nous jouons la carte de la provocation (j’avoue un faible pour cette tendance : « dangereux, bien sûr que je le suis, pour tous ceux qui voudraient menacer ma paix ou ma sécurité ! »), nous affirmons haut et fort que la liberté des armes n’est pas celle du tir ou de la chasse, pas plus que de la collection, mais que c’est la LIBERTE, nous refusons l’ingérence d’une pseudo-autorité qui veut faire de nous des sujets plutôt que des citoyens, qui nous gave de loisirs et de jeux, pour nous persuader que c’est cela, la vraie vie… sous l’auspice de gens plus sages, qui s’occuperont à notre place des « petites corvées » que la vie exige.

Et chaque fois, nous tombons à côté :

- en jouant les gentils, nous renforçons l’idée qu’on peut faire n’importe quoi et que nous nous laisserons mener, comme les bêtes d’un troupeau ;

- en renâclant violemment, nous faisons la preuve à leurs yeux qu’il n’y a rien à tirer de ces « avatars » (mot d’un conseiller fédéral), de ces reliques du passé, qui ne veulent pas comprendre où doit aller la société, de ces éléments dangereux, qu’il faudra ramener à la raison, avant de construire un futur radieux, fait de repas au micro-ondes et de télé-réalité.

Alors, quelle voie prendre, quelle attitude adopter, face à des gens qui ont décidé, quoi que nous fassions, de nous cataloguer dans le tiroir des indésirables ? J’avoue que je ne sais pas… et quand je ne sais pas, j’ai tendance à faire confiance à ce que me disait mon père : « Fais ce que tu crois juste ! Les autres, tu t’en fous ! »

Je ne suis pas sûr que mon attitude soit constructive… j’ai même tendance à en douter. Mais je sais que courber le dos ne sert qu’à attraper des choses bizarres dans le bas de celui-ci. Je sais aussi que le lion qui rugit est tué par le chasseur, avant celui qui a été assez malin pour se planquer (mais le malin finit aussi par y passer, après les autres).

A chacun donc de choisir sa façon de finir le safari. De toutes manières, une chose est sûre : ceux qui ne feront rien n’auront droit à rien. Et, tant que la dernière balle n’a pas été tirée, la guerre n’est pas terminée.

F.A.L. Septembre 2004

Qui sont les anti-armes et
que veulent-ils vraiment ?

En Suisse, les anti-armes se divisent en cinq catégories :

1. une population inquiète de l’étalage toujours plus cru de la violence et conditionnée pour renoncer à se prendre en main et pour se fier à des « spécialistes »,
2. quelques politiciens pleins d’imagination, qui croient naïvement ce que leur serinent des collègues plus rusés,
3. quelques naïfs professionnels, qui font confiance aux précédents,
4. des pro-européens, pro-ONU, pro-…, qui se fichent totalement de la question, mais sont prêts à sacrifier toutes nos libertés, « pourvu qu’on y aille »,
5. des politiciens et des professionnels intelligents, rusés, habiles et malhonnêtes, qui ont un tout autre but que la sécurité publique. Ce sont eux qui mènent le jeu.

Les naïfs

On peut regrouper les trois premières catégories sous ce titre. 

La population tout d’abord, qui devient de plus en plus urbaine, de moins en moins militarisée, également.. Il y a trente ans, voir des gens marcher ou attendre le bus au centre ville, avec un fusil sur l’épaule, avec ou sans uniforme, était un spectacle banal. Lors de la dernière bourse aux armes de Neuchâtel, en 2000 ou 2001, une circulaire de police demandait qu’on emballe les armes achetées, « pour éviter d’apeurer la population » !

La société suisse se transforme, au contact d’étrangers, toujours plus nombreux, dont le rapport aux armes est radicalement différent de la tradition suisse. Les média contribuent aussi au phénomène, en faisant l’étalage plutôt complaisant d’une violence plus gratuite, plus « dure » qu’autrefois.

Mais surtout, la société actuelle, qui veut tout standardiser, cherche partout le risque zéro, en médecine, en alimentation, en équipement, en réglementation. Pour assurer un certain confort et repousser ses peurs, elle confie toutes les responsabilités à des « professionnels ». 

Ainsi, les gens sont de plus en plus habitués à reporter la responsabilité de tout ce qui est déplaisant, sur une autre personne ou un groupe de personnes, sur un gouvernement ou une autorité, sur un objet ou une catégorie d’objets.

Les professionnels responsables prennent eux même des assurances, pour pallier le risque d’erreur. Les seuls qui ne sont pas assurés, ce sont les politiciens. Ils ne peuvent donc pas se tromper !

Certains de ces politiciens croient réellement qu’ils contribuent à assurer la sécurité publique, en votant des lois inefficaces. Leurs confrères, dont ils reconnaissent la plus grande sagesse, les ont assuré que c’était le bon choix.

De la même manière, des irénistes (persuadés de la bonté universelle), comme les activistes de certaines ONG croient sincèrement qu’en éliminant les armes, on éliminera la violence… et que c’est faisable ! Pourtant, Jésus Christ lui-même savait que c’était utopique et c’est pourquoi il avait conseillé à ses disciples de s’armer :
« Mais maintenant, leur dit-Il, que celui qui a une bourse la prenne et de même celui qui a un sac ; et que celui qui n’a point d’épée vende son manteau et en achète une. » (Luc 22, 36)

Quelques personnes se rendent d’ailleurs compte de cette réalité, tout en refusant, à titre personnel, de s’armer. L’actrice américaine Sharon Stone avait déclaré, il y a quelque temps, qu’elle avait renoncé à avoir une arme, mais qu’elle comprenait très bien que d’autres en éprouvent le besoin. On a d’ailleurs lu récemment que l’actrice a engagé des gardes du corps armés.

Les pro- quelque chose

Pro-européens, pro-ONU, tous sont presque aussi monomaniaques et entêtés que moi quand il s’agit de liberté. Mais eux, ils considèrent cette liberté comme quantité négligeable, en regard de leur but.

Avec Schengen, les pro-européens sont les plus actifs, ces temps. Plusieurs politiciens, élus après avoir affirmé leur attachement à la tradition armée suisse, avouent ouvertement aujourd’hui que cela pèse peu, à leurs yeux, face aux enjeux européens de la Suisse.

Que ce soit par conviction réelle (j’ai peine à le croire, au vu des « merveilleuses » réalisations de l’UE) ou par intérêt plus matériel, ils sont donc prêts à détruire tout ce qui a fait – et fait encore – la Suisse, pour mieux la fondre dans l’ensemble bleu étoilé.

A relever une catégorie intermédiaire de naïfs pro-européens : ceux qui ne voient dans l’UE que la possibilité de ramener plus de deux litres de cognac de France ou encore la facilité à calculer le prix de ce cognac, si nous utilisions aussi l’euro !

Mais la plupart des pro-européens le sont par intérêt financier personnel ou pour acquérir plus de pouvoir et de gloriole que le parlement de Berne n’en offre.

Les meneurs de jeu

La dernière catégories d’anti-armes est la plus dangereuse. Ce sont des professionnels ou des politiciens, qui savent pertinemment que le contrôle des armes n’a rien à voir avec la sécurité, mais avec le pouvoir.

Le raisonnement est très simple : tous les politiciens ne sont pas idiots (si, si !), pas plus que tous les professeurs d’université. Il est facile de démontrer que les lois de contrôle des armes ne fonctionnent pas. Il suffit de citer, autour de nous, les systèmes français, italien, allemand… ou à peine plus loin, la splendide situation britannique.

Il est donc évident que ces gens ne continuent pas de proposer et de voter sans raison des lois stupides. Ces lois doivent servir à quelque chose… mais à quoi ?

Elles n’améliorent pas la sécurité, au contraire, elles contribuent à sa dégradation, en désarmant les honnêtes gens, tout en offrant toutes les possibilités aux moins honnêtes.

Et c’est justement ce que cherchent les « meneurs de jeu ». Car la dégradation de l’environnement social (cela va beaucoup plus loin que les armes) pousse toujours plus les gens à chercher à se rassurer… à demander plus de confort dans l’espace retreint d’un appartement moderne, plus d’illusion de bonheur, au travers de spectacles volontairement débilitants, moins d’écrasantes responsabilités et à remettre tout cela aux mains d’autres personnes, plus « sages », plus compétentes, plus « responsables ».

C’est ainsi que les « meneurs de jeu » prennent le pouvoir, de mains empressées à le donner, à le lâcher. Et, plus l’insécurité est grande, plus se justifie l’Etat fort, policier (voir les Etats unis depuis le 11 septembre 2001), plus leur pouvoir grandit.

Et nous, les propriétaires d’armes, qui sommes individualistes, qui avons choisi de prendre nous-mêmes nos vies en mains, qui ne craignons pas le noir et n’appelons pas la police ou le « meneur » au secours, nous représentons une menace pour les « meneurs de jeu ». Notre seule existence démasque leur mensonge.

Ces « meneurs de jeu »… ou meneurs en puissance, qui voudraient bien atteindre ce statut, n’ont que faire des gens à qui ils font toutes les promesses. Ils méprisent la populace qui leur fait confiance et leur donne leur pouvoir. Elle ne compte que pour ce pouvoir, qu’ils ne veulent pas lâcher, quand ils pensent le tenir, et qu’ils veulent consolider, en nous éliminant.

Je me garderais bien de crier au complot universel, qui réunirait dans un même lit, Micheline Calmy-Rey, Jacques Chirac et Oussama ben Laden. Mais, d’une façon tout à fait pernicieuse, on est obligé de constater une lointaine communauté d’intérêt : tous, qu’ils jurent de les protéger ou de les détruire, profitent et vivent de la peur qu’ils cultivent chez les gens.

Nous devons apprendre à affronter, comme dit Kipling, « ces deux menteurs d’un même front ». Notre lutte est loin d’être gagnée… on peut même douter de la gagner jamais. L’important, c’est de ne pas la perdre !

F.A.L. Septembre 2004

Victoire par forfait, aux USA
Le Clinton Ban est mort.

Ce matin, mardi 14 septembre, les deux premiers mails que j’ai reçus étaient, l’un du service de presse de SIG-USA, l’autre de la NRA. 

SIG informait ses clients que les magasins à grande capacité (12 et 15 coups) étaient de nouveau disponibles (sauf en Californie, à Hawaï, dans le Massachusetts et à New York). Les premiers chargeurs, qui seront vendus – aujourd’hui même, n’en doutons pas – portent encore la mention, désormais inutile : "Law Enforcement Only" (Forces de l’ordre seulement).

La NRA annonce la fin d’une période triste, de 10 ans, durant laquelle les citoyens américains se sont vus refuser le droit d’acheter des armes semi-automatiques, pour le tir, la chasse, la collection « et, plus important encore, la défense personnelle » (citation). LA NRA précise que, de toutes façons, les malfrats ne peuvent pas acheter ces armes légalement.

Un correspondant français a reçu de la NRA ce mail triomphant : 
Le ban, il est mort, dimanche, à vingt-quatre heures. Allons enfants de la Patrie… !

La fin de ces dix années de restriction est incontestablement une belle victoire pour nos amis américains : un grand « bravo » de la part de Swissguns !

Le Clinton Ban, voté en 1994, aurait dû être reconduit ces jours-ci, pour une nouvelle période de 10 ans. Le président Bush avait annoncé qu’il signerait la loi, si le Parlement en décidait. Plusieurs sénateurs de premier plan faisaient campagne pour son renouvellement. Parmi eux, Charles Schumer, de l’Etat policier de New York, Dianne Feinstein, de la République populaire de Californie, , Ted Kennedy (le frère indéracinable, malgré tous les scandales, de JFK), du Massachusetts, et John Kerry (le candidat démocrate à la présidence), du Massachusetts également.

John Kerry, aujourd’hui, attaque violemment le président Bush, qui a , selon lui, laissé mourir le « Clinton Ban », sous la pression de la NRA, alors que celui-ci l’aurait prolongé, si Kerry et ses amis avaient trouvé une majorité… ce que la NRA reprochait d’ailleurs à l’actuel président.

Kerry ajoute qu’il soutient le Second Amendement (qui donne aux Américains le droit de posséder et de porter des armes), qu’il a toujours été chasseur, mais qu’il faut interdire les fusils d’assaut aux terroristes. Il défend d’ailleurs également le 1er amendement (liberté d’expression), en estimant que le fait de brûler le drapeau national relève de la liberté d’expression.

Il perpétue ainsi une nouvelle fiction, très populaire en Europe également, semble-t-il, selon laquelle toute arme civile qui ressemble à une arme militaire en devient une par quelque magie, que les politiciens savent bien invoquer et qui effraye leur clientèle au point de leur faire accepter tous les renoncements à la liberté.

Il faut savoir que tout ce qui se passe aux Etats-Unis a une influence en Europe. L’interdiction de certains types d’armes et de magasins, pendant ces 10 dernières années, a entraîné le développement d’autres types (fusils « semi-civils », pistolets compacts à 10 coups, etc.). 

Si John Kerry devient en novembre président des Etats Unis, ses idées hoplophobes seront renforcées, non seulement outre-Atlantique, mais également en Europe, où nos adversaires prendront ce prétexte, pour proposer de nouveaux durcissements de loi. Tous nos philanthropes apôtres d’une violence réservée à l’Etat(donc à eux-mêmes) se feront une joie de répercuter les idées enfin positives d’une Amérique enfin civilisées. Ce n’est pas pour rien qu’on peut entendre, sur toutes les radios et télévisions de France et de Suisse : « Kerry est le candidat des Européens ! »

F.A.L. Septembre 2004

Munitions : plusieurs nouveautés dans Schengen, 
refusées déjà, réimposées aujourd’hui


La première nouveauté de cette nouvelle révision est la restriction de la vente de munitions aux seules personnes qui peuvent prouver qu’elles possèdent l’arme apte à tirer cette munition (art. 15). Cela veut dire que pour acheter une boite de .22 chez un armurier, il faudra montrer un permis d’achat (et de détention) correspondant. 

Cela veut dire aussi que le collectionneur de munitions ne pourra plus en obtenir par des voies normales… que l’amateur dans un stand privé ne pourra acheter de munition pour une arme en prêt ou en location, que l’ami ne pourra se procurer de munition pour une arme prêtée.

Heureusement, le législateur euroraisonnable a – en partie – pensé aux problème et il a prévu que « toute personne participant à une manifestation organisée par une société de tir pourra acquérir librement les munitions nécessaires à l’exécution des programmes de tir. »

Mais il ne faudrait pas que cela tourne à la foire. Aussi, « la société de tir exercera un contrôle adapté sur la remise des munitions. » : « Cartouches remises : 30, cartouches tirées : 24. Doivent rentrer 6 cartouches et 24 douilles ! »

Inutile de rappeler que toutes les sociétés de tir se sont montrés hostiles à une telle mesure, lors des consultations précédentes.

***

Le législateur eurocompétent a également estimé qu’on « peut posséder des munitions ou des éléments de munitions », si on les « a acquis en toute légalité » (art. 16a).

Le piège, là, est dans le fardeau de la preuve : est-ce que ce sera au policier de prouver que mes .357 perfo-expansives ont été achetées illégalement, ou devrai-je moi-même prouver que je les ai achetées à une époque moins civilisée ? Dans le doute, je suis sûr qu’on estimera préférable de mettre mon bien à l’abri de ma tentation en les hébergeant dans un local administratif, le temps d’éclaircir la question… dans 1000 ans peut-être.

***

La vente, l’achat, la possession, la fabrication, la réparation, la modification, le port, l’importation de munitions ou d’éléments de munitions sans droit peuvent valoir une amende ou même la prison (art. 33). 

Et l’oubli de signaler ces activités coupables à l’autorité (comme tout imprécision, volontaire ou non, dans ce caftage) peut valoir l’amende ou les arrêts (art. 34).

On peut rigoler de tout cela et se dire qu’on se débrouillera malgré tout. Mais il faut savoir que ce genre de réglementation peut avoir un effet sur tout le commerce des armes… et donc sur notre liberté d’en posséder. Et c’est bien sur cet effet d’étranglement que comptent nos adversaires. Chaque fois qu’ils ne pourront pas nous confisquer directement nos armes, ils tenteront de les neutraliser (la goupille dans le canon sera le dernier mouvement de ce ballet maudit).

F.A.L. Septembre 2004

Le piège de la clause du besoin

Les opposants à cette idée de clause du besoin sont prompts (et Swissguns a été parmi les premiers) à pointer du doigt l’article 3 de la LArm, qui garantit le droit au port d’armes, et l’application qui en est faite au travers de l’article 27, qui exige la preuve d’un danger tangible avant l’octroi d’un permis. Un danger tangible, c’est quand les balles sifflent déjà et il est alors en général un peu tard pour remplir les formulaires officiels. La logique veut donc qu’on ne délivre aucun permis de port d’arme à titre préventif… sauf à quelques professionnels et à quelques privilégiés, qui savent quelles ficelles tirer (N. de l’Ed. :Swissguns n’en connaît aucune).

Ce que j’avance là, je n’ai pas les moyens de le prouver. Mas les polices cantonales sont plus que discrètes sur le nombre de permis qu’elles ont délivrés depuis le 1er janvier 99 et le profil des récipiendaires… à l’exception, bien sûr, des gardes de sécurité.

L’article 8 de la proposition de révision pose deux obligations :
1 Toute personne qui acquiert une arme ou un élément essentiel d'arme doit être titulaire d'un permis d'acquisition d'armes.
1bis Toute personne qui demande un permis d'acquisition d'armes doit fournir un motif d'acquisition.

Nous avons déjà vu ce que nous pensons de l’obligation générale du permis d’achat. Mais l’obligation de fournir un motif pour acheter – ou pour continuer de posséder – une arme est plus grave encore.

L’administration nous fournit obligeamment les motifs possibles : 
- activité professionnelle,
- collection,
- chasse,
- tir,
- protection personnelle,
- succession,
- autre intérêt fondé.

Autrefois, le canton de Vaud, dans les formulaires demande de permis, posait la question du motif de l’achat… en insistant sur le fait qu’il ne s’agissait absolument pas d’une clause du besoin.

Cela n’a pas empêché l’administration cantonale de refuser un permis, une fois parce que le policier de service estimait qu’un pistolet semi-automatique ne convenait pas à la défense personnelle et qu’un revolver serait plus adéquat, une autre fois, parce que le motif invoqué était jugé insuffisant : « parce que j’en ai envie ». Dans les deux cas, le canton a dû faire marche arrière, mais il n’en reste pas moins que, même sans clause du besoin, l’Autorité a essayé. Compte tenu de l’honnêteté absolue avec laquelle nous avons été traités jusqu’ici, nous pouvons attendre d’elle… n’importe quoi !

Voyons donc ces motifs « raisonnables »proposés :

Activité professionnelle
On peut imaginer qu’un garde de sécurité doit acheter de temps en temps une arme. De même, le professeur Killias doit aussi pouvoir acquérir – pour étude – ces 800 grammes d’acier et de plastique qui distillent des rêves de mort chez les citoyens les plus pacifiques.

En dehors de cela, on ne voit pas…

Collection
Retour aux vieilles expériences vaudoises : il y a quelques années, un jeune avait eu beaucoup de peine à obtenir un permis, au motif de collection, parce qu’il n’avait pas de collection. Le canton avait fini par reconnaître son droit à débuter une collection, mais cela n’avait pas été sans mal.

Et que se passera-t-il, quand le fonctionnaire responsable demandera, compréhensif : « Mais vous avez déjà une arme de ce type… quel besoin de deux, pour une seule collection ? »…

Ou bien, plus agressif : « Vous collectionnez ça ! Mais ce n’est vraiment pas correct »…

Ou encore, administratif : « Navré, mais vous devez comprendre qu’un tel thème de collection n’est pas acceptable, d’un point de vue européen. »

A relever que le premier argument a déjà été employé, par l’administration vaudoise, que le second est un classique et que le 3e existe aussi (parlez d’emblèmes nazis, par exemple).

Chasse, tir
Là, c’est très vite vu : « Mais, mon brave Monsieur, à votre age, vous ne chassez plus (vous ne tirez plus)… donc, vous n’avez plus besoin de cette arme ! »

Protection
Que dire, dans ce domaine ?

Les permis de port d’arme pour protection personnelle sont refusés systématiquement, dans ce pays. Pourquoi les permis d’acquisition et de détention (notez la nouveauté, qui permet même la confiscation) ne le seraient-ils pas ?

Quand on parle aujourd’hui à un Français, un Allemand ou un Italien de permis à titre de protection, on obtient chaque fois la même réponse : « Ha ! »

J’ai déjà cité le conseil d’un policier vaudois, « prenez un revolver, plutôt qu’un PA… que je vous refuse ». On pourrait ajouter un autre conseil, d’un autre gendarme vaudois, à un femme qui habitait un coin un peu retiré et à qui il refusait un fusil de chasse : Achetez un chien ou prenez un amant ! »*

Succession
Ca, c’est le faux motif parfait : je demande un permis parce que j’hérite. Et aussitôt, on me prie de préciser : suis-je professionnel, collectionneur, chasseur, tireur ou en danger ? Sinon, il ne me reste qu’à revendre mon héritage, si je le peux, ou à y renoncer… ce serait tellement mieux.

Le fait qu’outre l’article 8, un article 6a nouveau soit entièrement consacré au sujet et fasse obligation à un héritier de demander des permis – dont on se garde de lui en garantir aucun – montre bien que ce « motif » de succession, à lui tout seul, n’en est pas un.

Autre intérêt fondé
Là, nous sommes dans le « n’importe quoi ». et n’importe quel fonctionnaire aura donc n’importe quelle raison, pour refuser n’importe quelle demande. SAUF… sauf si vous avez vos entrées dans les cercles du pouvoir. On vous trouvera alors tous les intérêts du monde.

Dans tous les cas, l’abandon à la sagacité d’un fonctionnaire plus ou moins hostile, de la justification de l’achat ou de la possession d’une arme me semble une triple insulte aux citoyens suisses : 
- à leur intelligence,
- à leur honnêteté,
- à leur liberté.

F.A.L. Septembre 2004

* Toutes ces déclarations sont parfaitement authentiques !

Permis entre particuliers : la subtilité 2004

En septembre 2002, le Département fédéral de justice et police (DFJP) de Madame Ruth Metzler a voulu nous imposer un permis d’achat d’armes entre particuliers. La réponse à la procédure de consultation a été cinglante… si cinglante qu’à ce jour, le DFJP n’en a toujours pas publié les résultats.

En 2003, quand Madame Metzler nous a reconsulté, pour tenter de placer son registre général (pré-européen) des armes (on en reparlera), nous lui avons tous – après avoir dit « NON » - rappelé notre opposition au permis entre particuliers.

Et voici qu’en 2004, alors que Madame Metzler n’est plus là, on nous refourgue le permis entre particuliers. Et, cette fois, cela va même plus loin que les fois précédentes.

Il ne s’agit plus seulement des particuliers… il s’agit de tout le monde. L’article 8 de la révision proposée le dit :

« Toute personne qui acquiert une arme ou un élément essentiel d'arme doit être titulaire d'un permis d'acquisition d'armes. »

Cela signifie que si je veux vendre à une connaissance, offrir à un ami, léguer à un parent une arme ou une pièce d’arme, celui-ci doit demander un permis. Cela signifie aussi que quand un armurier achète une arme à un autre armurier, il doit aussi demander un permis. A 50 fr. le papier, je vous laisse imaginer l’inflation dans la branche !

La subtilité de cet article 8, par rapport aux tentatives précédentes, est remarquable. Tout le monde se retrouve concerné… en dehors des forces armées et de police.

Un petit exemple tout bête : lors d’une bourse aux armes à Lausanne, deux armes me plaisaient, chez deux armuriers différents. J’ai donc demandé à l’un d’eux de prendre l’arme chez son collègue, pour que je puisse les grouper sur un seul permis. Dans le régime proposé, ce ne serait plus possible.

Actuellement, la plupart des professionnels de la branche sont totalement inconscients de la portée réelle de l’article 8. Certains d’entre eux se réjouissent même de ce coup de frein à la « concurrence » des privés… sans comprendre, d’ailleurs, que ce marché privé les sert aussi, en accélérant les mouvements de marchandise. Quand ils s’en rendront compte, il sera trop tard.

Nous devons donc le rappeler une fois de plus : 

Le permis entre particuliers n’amènera aucun contrôle supplémentaires dans les mouvements d’armes en Suisse. Au contraire, en encourageant des milliers de citoyens, jusque là des plus honnêtes, à cnontou7rner la loi, il entraînera une croissance – et une émergence, là où il n’y en avait pas encore – du marché noir.

Loin de contribuer à l’amélioration de la sécurité publique, le permis entre particuliers sera un facteur de dégradation de celle-ci. Et quand les politiciens et les fonctionnaires de tout poil refusent d’entendre nos arguments, ils se rendent gravement complices de cette dégradation. Naturellement, par la suite, c’est sur nous qu’ils feront porter la faute, mais il n’en reste pas moins que ce sont e3ux qui auront créé les conditions d’une insécurité accrue.

Etranglement des échanges entre particuliers et entre professionnels, aggravation du marché noir, effets négatifs sur la sécurité publique… j’estime qu’on peut réellement traiter ceux qui veulent cet article 8 de criminels… car ce sont eux qui seront responsables des problèmes que cela entraînera.

F.A.L. Septembre 2004

Sécurité 2004 : Les Suisses veulent la neutralité, pas l’Europe, mais plus de contrôle des armes.
Nous devons faire passer notre message !

Chaque année, l’Ecole polytechnique fédérale réalise une enquête sur le sentiment de la population suisse, par rapport à sa sécurité. L’enquête 2004 révèle notamment que 85% des Suisses affirment se sentir «très» en sécurité ou «plutôt en sécurité». Toutefois, ce sentiment s’est quelque peu nuancé après les attentats terroristes de Madrid.

Une grande importance est accordée au contrôle de la proportion d’étrangers en Suisse. Seule une minorité des sondés se montre en faveur de la naturalisation facilitée des étrangères et étrangers. Pour garantir la sécurité intérieure on préfère en général plutôt les mesures répressives aux mesures intégratives.

Une large majorité, sans distinction d'appartenance politique, souhaite un contrôle plus sévère de la vente d'armes. Seul un tiers des Suisses se montre en faveur de l'adhésion à l’UE. Et près de 90% d’entre eux veulent que la Suisse reste neutre.

Une majorité - plus faible qu'en 2003 - approuve la nécessité d'une armée. Plus de la moitié des personnes interrogées trouvent cependant que les dépenses pour l'armement sont trop élevées. Comme les années précédentes, l'armée de milice est préférée à l'armée de métier.

***

De chiffres intéressants, surtout, en ce qui nous concerne, cette affirmation selon laquelle la population réclame un contrôle plus sévère des armes. Il faut bien sûr nuancer le propos, la manière de poser la question a sans doute influé sur la réponse : « Etes-vous pour une insécurité galopante dans les rues ou pour un contrôle des armes ? ».

Mais, même si c’est le cas, il ne faudrait pas pour autant se sentir rassuré. Car, quand il faudra voter pour ou contre Schengen, la question sera posée de la même manière : « Etes-vous pour Schengen ou pour un déferlement de criminels étrangers sur notre pays ? »

Car ceux qui veulent nous désarmer - tout en offrant la possibilité à toutes sortes de touristes malintentionnés de venir visiter notre pays en étant bien équipés - utilisent nos propres arguments : refuser Schengen, c’est refuser la sécurité. 

NOUS DEVONS, avant même que le référendum contre Schengen ne soit lancé, commencer à faire passer le message :

- Schengen n’est pas la sécurité… ou alors, c’est une sécurité telle qu’on la trouve dans les banlieues françaises, allemandes, italiennes ou espagnoles.
- Schengen, c’est la fin d’un système de liberté, qui a jusqu’ici permis à la Suisse de rester un îlot de sécurité, dans une Europe désarmée et gangrenée.
- Schengen, c’est le début d’un processus, qui doit nous mener où en sont maintenant les Français, qui déconseillent, au mois d’août , de rouler vitre ouverte, dans la cité touristique de Nice !
- Schengen, c’est le but de gens qui n’ont rien à faire avec la sécurité publique, au contraire : ce qu’ils veulent, c’est une dégradation de cette sécurité, pour permettre plus d’emprise de l’administration, de leur administration, sur les citoyens.

En 2004, 85 % des Suisses estiment être encore en sécurité. Si Schengen passe, quel sera ce taux, l’année prochaine ?

Je sais ce qu’il en est, vous le savez aussi… mais vos voisins ? Avant même le référendum, vous devez informer le plus de monde possible... avant que les politiciens et les journalistes ne les désinforment.

F.A.L. Septembre 2004

Des nouvelles d’Amérique

Nos amis américains ne sont pas à la joie, eux non plus. Cet automne, ils doivent affronter une élection présidentielle, entre un président en exercice trop faible (ou mal conseillé) pour reconnaître ses amis et un challenger au mensonge habile, qui représente le pire de ce que la classe politique US peut produire.

Pourquoi se préoccuper des problèmes des Américains, me direz-vous ? Nous avons les nôtres. C’est vrai, mais, les problèmes des Américains sont les nôtres, que nous le voulions ou non. D’une part, nous les retrouvons chez nous quelques années plus tard, d’autre part, si le marché américain se tarit, le marché européen se fossilise !

Aux Etats Unis, en cette fin d’été, nous voyons, d’un côté, un président George W. Bush, qui s’affirme de droite, défenseur des propriétaires d’armes, mais qui se dit prêt à signer la prolongation de l’interdiction des fusils d’assaut (des armes semi-auto de type militaire), si le Congrès le vote. Nous voyons un président dont le neveu, George P. Bush, se rend au Mexique, pour déplorer la « barbarie » des gardes frontières, armés de balles en plastique au poivre, face aux Kalachnikov des trafiquants de drogue… un président, dont le sous-secrétaire pour la sécurité et le transport à la frontière, Asa Hutchinson, a publiquement désavoué une opération d’arrestations d’immigrants clandestins, lancée en juin dernier. Un rapport publié dernièrement par le corps des garde-frontières (Border Patrol) montre que près des deux tiers des agents de cette unité sont complètement démoralisés et cherchent du travail ailleurs.

De l’autre côté, on trouve un sémillant sénateur, John Kerry, héros du Vietnam, dont on se demande toujours s’il fut un rat de jungle, comme le présentent un certain nombre de ses partisans, ou un commandant de vedette rapide, comme son modèle, J.-F. Kennedy, pendant la 2e guerre mondiale. John Kerry, qui se fait photographier, ces jours-ci, en tenue de chasseur, deux faisans morts à ses pieds (on a de sérieux doutes sur l’identité de l’assassin réel de ces pauvres bêtes), pour montrer qu’il est un Américain « profond ». Le même John Kerry, qui a voté 55 fois sur 59, au Sénat, contre les propriétaires d’armes, que l’on voit triomphant, aux côtés des ennemis les plus acharnés des armes, Diane Feinstein, Charles Schumer, Ted Kennedy… Le même John Kerry, qui signait, dans les années 70 le livre « The new Soldier », un pamphlet contre la guerre du Vietnam… un livre dont même la couverture est aujourd’hui bannie des sites internet américains (sous peine de poursuites légales). Le même John Kerry, qui, après avoir dénoncé des atrocités commises par les forces américaines au Vietnam, auxquelles il « admet » avoir pris part (alors que, selon sa propre biographie, on se demande comment il aurait pu y participer), a été l’un des premiers politiciens américains à oser proposer d’abandonner les disparus du Vietnam, pour mieux relancer les marchés commerciaux en extrême orient.

George W. Bush n’est sans doute pas le grand homme que nous aurions espéré. Mais John Kerry, c’est tout ce que nos cauchemars les plus sombres nous ont annoncé. Et, si les Américains font l’erreur, en novembre prochain, nous aussi, en Europe, nous « le sentirons passer » !

Swissguns vote pour Georges W. Bush !

F.A.L. Août 2004

Armes à feu militaires : qu’est-ce que c’est ?
(deutscher Text)

Toutes les déclarations de Berne et des politiciens eurovendus insistent sur le fait qu’on ne touchera pas à nos fusils d’assaut « civilisés », ni aux mousquetons 11 ou 31. « Ce ne sont pas des armes militaires, nous assure-t-on. Seules les armes automatiques le sont. Et on voit déjà certains cercles de tireurs, rassurés, se déclarer prêts à composer, puisqu’il le faut bien… et puisqu’on leur a donné ces garanties.

Mais ces naïfs ne se rendent pas compte que, de nos jours, le mensonge est un argument politique comme les autres et que Berne et les politiciens eurofondus en usent et en abusent. Le problème, c’est qu’ils mentent mal. Car il suffit de bien lire les textes officiels proposés pour déceler ce mensonge :

Art. 5 Titre médian, al. 1bis (nouveau), al. 1ter (nouveau), al. 4bis (nouveau), al. 6 Interdictions applicables à certaines armes et à certains éléments d'armes
1ter Est également interdite la possession d'armes à feu automatiques, d'armes à feu militaires et d'armes à feu imitant un objet d'usage courant, ainsi que d'éléments essentiels de celles-ci.

Si on fait la différence entre armes militaires et automatiques, pour interdire la possession des deux types d’armes, que sont les armes militaires ? Un ex-secrétaire général du Département de la défense a voulu nous faire croire qu’il s’agissait de lance-mines, de lance-roquettes, etc. (c’est vrai que le RPG a une certaine vogue dans le milieu marseillais !).

Mais nous savons bien que, dans tous les pays qui nous entourent, 

une arme militaire est une arme qui sert ou a servi dans une armée, au cours du 20e siècle. 

Cette définition est quasi universelle et on essaye de nous faire croire qu’elle ne s’appliquerait pas à la petite Suisse, si désireuse de se fondre dans la grande matrice européenne ? Selon cette définition, même un fusil 89 devient une arme militaire, car certaines de ces armes splendides se trouvaient encore à l’épaule de nos grands pères, pendant la mob de 14-18.

Et ne parlons pas de toutes les armes de poing militaires… revolvers 82, pistolets 00, 06, 29, 49 et 75 sont tous des armes militaires. Il suffit de se référer aux lois des pays voisins, pour être convaincu : en France, le revolver 1892, en 8 mm (faussement appelé) Lebel, est considéré comme une arme militaire et se retrouve totalement prohibé. Sa cartouche de 8 mm est pourtant plus rare, aujourd’hui, que celle de notre 7,5.*

Personne n’a répondu jusqu’à présent à quelques questions pourtant simples : si un mousqueton 1931 est une arme en vente libre, pourquoi un fusil Mauser 1898 ne l’est pas ? si un fass 57 ou 90 ne doit pas être considéré comme militaire, pourquoi une Kalachnikov ou un fusil américain AR-15 le seraient-il ? Va-t-on de la même manière nous expliquer que les pistolets SIG ne sont pas militaires, alors que les Beretta le seraient ?

Ne nous faisons aucune illusion : notre gouvernement, comme les eurominus mentent sciemment. Certes, ce n’est pas au lendemain de la ratification des accords de Schengen qu’ils viendront prendre nos armes. Mais, passé un délai d’adaptation raisonnable, rien ne les empêchera (« vous devez comprendre, ce sont des pressions des pays européens, qui nous obligent… ») à réviser leur interprétation de la définition d’armes militaires. Il ne sera même pas besoin de changer une virgule à la loi. Et nous, ce jour là, nous n’aurons plus de recours possible. Ce sera trop tard. C’est aujourd’hui qu’il faut dire non à Schengen !

F.A.L. Août 2004

* Un correspondant me signale que le revolver français 92 est en 4e catégorie (pas en 1ère), donc pas tout à fait prohibé, mais presque.

Les radicaux et la démocratie !

Je viens de lire, dans le dernier service de presse du PRD sur internet :
« Une possibilité serait d’introduire la possibilité de renverser les résultats du vote populaire sur une initiative ou un référendum si une majorité qualifiée (67% ou 75%) du Parlement l’approuve… »

Si je comprends bien, Monsieur Jean Martin, député vaudois, propose ni plus ni moins que de retirer sa souveraineté au peuple, au profit de la classe politique. Laissons lui un peu de temps et il proposera que cette classe politique soit cooptée et non plus élue, car cela fait la part trop belle aux «populistes».

Le parti radical envisage-t-il aussi de remettre à l’honneur le salut bras tendu et le port d’insignes (étoiles, carrés ou cercles, de couleurs diverses, pour marquer certaines appartenances douteuses) ?

Je suis absolument effaré par ce genre de propos. Monsieur Martin, Mesdames et Messieurs les élus radicaux, même quand le peuple a tord, le peuple a raison ! Ou alors, admettons que la démocratie n’est plus à l’ordre du jour.

Mais le jour où vous admettrez cela, vous devrez admettre aussi que si la parole des citoyens n’est plus respectée, c’est à leurs armes de parler !
Frank Leutenegger
1608 Oron-le-Châtel

Port d’arme : ni trop ni trop peu

Dans son édition de juin dernier, le dépliant d’information de Pro Tell publie question et réponse suivantes :

Je dirige une société de sécurité privée à X.Y. La majorité de mes collaborateurs possède un permis de port d'arme. Récemment, lors d'un examen de tir, l'administration cantonale responsable nous a fait savoir que l'utilisation d'une arme en calibre 22 LR était interdite. Le plus gros calibre admis était le 10 mm. je voudrais savoir s'il s'agit une fois de plus d'une tracasserie de l'administration ou s'il existe réellement une telle interdiction légale et où elle peut être consultée ?

Ni la loi sur les armes ni l'ordonnance sur le port d'armes ne contiennent des prescriptions concernant les armes et les calibres. L’ordonnance prévoit toutefois que l'administration responsable du canton peut accorder le permis de port d'arme à certaines « conditions ». Une condition classique est par ex. la restriction de la validité du permis à usage professionnel. La législation prescrit qu'une telle condition soit sensée et justifiable. Une limitation du calibre vers le haut est sensée, car pour la légitime défense, le porteur de l'arme n'a pas besoin d'un « canon ».La condition interdisant le calibre 22 LR est également sensée. Aux yeux d'un spécialiste, ce calibre n'est pas recommandable, car sa fiabilité ne vaut pas celle d'une arme à percussion centrale et son efficacité est douteuse. Ces raisons ont amené le canton de Zurich à prescrire des calibres entre 7.65 et 10 mm. Cette condition n'est ni tracassière, ni insensée, mais défendable.

C’est « l’expert » de pro Tell pour la loi sur les armes, le Dr. Jur. Hans Wüst, qui fait cette réponse… absolument inacceptable.

Swissguns a enquêté parallèlement. Ce n’est pas seulement la police zurichoise qui introduit ce genre de restrictions stupides, c’est la police fédérale qui le recommande aux cantons. J’ai posé directement la question, par mail, à Berne et – après quelques péripéties – j’ai obtenu une réponse du Service d’analyse et de prévention de l’Office fédéral de la police.: 

On ne délivre de permis de port d’arme, que pour les calibres suivants :
- revolvers : calibres .32 à .40
- pistolets : calibres 7.65 à 10 mm

Et quand on demande de quels textes légaux on s’est inspiré, on reçoit la réponse suivante :

Depuis l’entrée en vigueur de la loi fédérale sur les armes, les accessoires d’armes et les munitions (LArm 514.54), en 1997, un groupe de travail a été créé sur les armes et les munitions. Ce groupe de travail est formé de 16 représentants de polices cantonales. Ce groupe lors de sa réunion AWM du 10.12.1998 a déterminé comme suit les limites de calibres :
- Revolver cal. .32 - .40
- Pistolet cal. 7.65 - 10mm

Pas de pistolets ou de revolvers en .44 ou .45, pas non plus du petit 6.35 de nos pères (je me souviens d’un policier lausannois qui ne se déplaçait jamais sans son petit FN 1906)… Eh, même le revolver suisse est interdit de port : c’est du 7.5 (.30) et pas du .32 ! Monsieur Wüst estime ces restrictions « sensées », car il ne faut ni trop, ni trop peu, selon lui, pour se défendre. Dans ce domaine, on sait pourtant que l’avis d’un expert n’est trop souvent que le prétexte d’une polémique. En ce qui me concerne, je suis un chaud partisan du .45 ACP… un « canon », selon le Zurichois !

Et en plus, les citoyens suisses n’ont pas le droit de charger leurs armes avec des munitions efficaces. Il vaut donc mieux pour tout le monde qu’ils ne sortent pas armés, même si on leur en donne le droit (il paraît que quelques rares privilégiés l’ont, en dehors des agents de sécurité privés).

On est loin de l’article 3 de la Loi fédérale sur les armes :

Le droit d’acquérir, de posséder et de porter des armes est garanti dans le cadre de la présente loi.

Et surtout, on est en totale illégalité ! Quel est donc le texte de loi ou d’ordonnance qui permet à la police de dicter le calibre d’une arme ? Quelle en est seulement la raison ? L’avis « sensé » d’un expert ? Ou une simple manifestation du fait que nous vivons dans un Etat policier ? Peut-être, surtout, une manière « soft » de modifier la loi (après on pourrait passer du port à l’achat, puis à la détention d’armes trop petites ou trop grosses) ?

Et voici d’autres questions pour la police fédérale : 
- Sur quelle base a-t-on pris cette décision absurde ?
- Quelles sont les polices cantonales, dont les 16 représentants forment ce groupe de travail ? Et pourquoi au moins 10 polices cantonales ont-elles été écartées du centre de décision ?
- Quelles compétences ont ces 16 représentants occultes des polices ? On peut s’en inquiéter, au vu de la décision qui nous les fait découvrir.
- Quelles autres décisions farfelues peut-on attendre de ce groupe ?
- Comment se fait-il que cette décision ait été prise avant même l’entrée en vigueur de la loi (20 jours avant, exactement) ?
- Que signifie les lettres AWM dans la réponse de la police fédérale ?

Ce sont quelques unes des questions qui me viennent à l’esprit, en même temps qu’une inquiétude : vivons-nous réellement dans un Etat policier soft ?

Je continuerai à poser des questions…

F.A.L. Août 2004

Bagarre à Olten 

Bagarre à Olten… une centaine d’extrémistes de droite, selon les dépêches ( ?) et d’étrangers, en ce samedi soir de la mi-août. 6 blessés, dont un par balle, et des pillards qui se répandent alentours, au fur et à mesure que la police estime contrôler les lieux. De quoi gloser à l’infini, selon ses convictions politiques :
- « ces ignobles brutes de droite !… »
- « ces étrangers pas tout à fait civilisés !… »

Pourtant, j’ai peur aujourd’hui, alors même qu’on ne connaît pas encore tous les détails de l’affaire, que le point central ne soit, pour les deux P. respectueuses, la presse et la politique, le coup de feu tiré part un homme attaqué chez lui par des pillards : « Mon Dieu, quelle horreur… un sale bourgeois partisan de l’autodéfense, contre une jeunesse qui s’exprime ! » Notre bourgeois aura de la chance si l’homme qu’il a blessé était un « ignoble fasciste ». Si c’était un « pauvre étranger déraciné », il est mal !

Et de toutes les manières, nous serons tous dans la même galère, quand les deux P., la presse et les politiciens, entonneront en chœur le refrain : « Il faut supprimer ces armes horribles et interdire la légitime défense ! »

F.A.L. 15 août 2004

Armes légères et de petit calibre (ALPC)
Le DFAE avoue ses intentions !

Alors que nous sommes en plein dans la période de consultation pour Schengen et que, de part et d’autres, on s’agite  pour tenter de convaincre, le Département fédéral des affaires étrangères se laisse aller à d’étonnants dérapages.

Ces temps-ci, tous les officiels chargés de nous vendre Schengen ne cessent de répéter ad nauseam, que personne ne veut enregistrer nos armes et que nos craintes sont donc vaines. Mais, sur le site du DFAE, on peut lire un petits rapport, intitulé « Focus 15 », consacré aux :
« Armes légères et de petits calibres ».

L’articulet dit tout le mal qu’il faut penser des ALPC… et tout le bien pour lequel on doit remercier les Nations unies et l’Union européenne, dans ce domaine. Mais surtout le DFAE avoue tranquillement et même avec une certaine fierté que :
« La Suisse participe vigoureusement à la lutte contre la prolifération des armes légères illicites.
- Ses initiatives diplomatiques contribuent à la création de normes internationales. 
Elle s’est par exemple employée à faire admettre un meilleur marquage des armes
et l’enregistrement de leurs propriétaires.

- C’est à son instigation qu’a été créé le programme Small Arms Survey, qu’elle finance pour une large part. »


Ainsi donc, le DFAE reconnaît publiquement que la Suisse veut faire enregistrer les propriétaires d’armes… malgré tous les démentis officiels. C’est la preuve qu’il est toujours difficile de mentir, quand on essaye de plaire à tous en même temps. Mais c’est aussi
LA PREUVE DU MENSONGE !

 

Et, pour couronner le tout, le DFAE explique comment la Suisse a  créé et subventionne le « Small Arms Survey », une entreprise  commerciale, qui vend de pseudo-rapports sur l’état de l’armement dans le monde, en utilisant des chiffres que même Martin Killias ne reconnaîtrait pas. 

 

Armes légères et de petit calibre
Définition, selon l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)


On entend par armes légères et de petit calibre les armes portables fabriquées ou modifiées conformément à des spécifications militaires pour servir d’instruments de guerre meurtriers.

La catégorie des armes de petit calibre comprend en général les armes destinées à l’usage de membres individuels des forces armées ou des forces de sécurité :
- revolvers et pistolets à chargement automatique ; 
- fusils et carabines ; 
- mitraillettes ;
- fusils d’assaut ; 
- et mitrailleuses légères.

La catégorie des armes légères comprend en général les armes destinées à l’usage de plusieurs membres des forces armées ou des forces de sécurité faisant partie d’une équipe : 
- mitrailleuses lourdes ; 
- lance-grenades portatifs, amovibles ou montés ; 
- canons antiaériens portatifs ; 
- canons antichars portatifs ; 
- fusils sans recul ;
- lance-missiles et lance-roquettes antichars portatifs ; 
- lance-missiles antiaériens portatifs ; 
- et mortiers de calibre inférieur à 100 mm.

Je crois avoir décidé de renoncer à la lecture, quand je suis tombé sur le passage qui démontrait que si la Suisse ne souffre que d’une faible criminalité violente, c’est parce qu’il n’y a presque pas d’armes en mains privées ! Et je me suis arrêté un peu plus loin, quand on expliquait qu’il fallait tout de même mieux contrôler ces armes non étatiques.

En résumé, Berne se coupe dans ses mensonges, en jurant qu’il n’y aura pas d’enregistrement, tout en annonçant sa volonté d’enregistrer. Et Berne s’enorgueillit de financer une entreprise qui n’est guère plus qu’une escroquerie onusienne de plus. Et on nous demande de continuer à avoir confiance !

F.A.L. Août 2004

P.S. : J’ai demandé au DFAE ce que c’est que ce DP IV, qui a fait cette fiche sur les ALPC.. La réponse du Secrétariat général du DFAE, à Berne, par retour de mail :
Le DP IV est notre Division politique qui s'occupe de la Sécurité humaine (paix, droits de l'homme, politique humanitaire).

Schengen :les positions des députés

Il y a un mois, Swissguns a envoyé à un certain nombre de députés vaudois, ainsi qu’aux présidents des partis gouvernementaux, un e-mail, leur demandant instamment de rejeter Schengen.

Ce courrier a été adressé aux personnes suivantes :

- Michel Béguelin, conseiller aux Etats, PS, 
- Christiane Langenberger, conseillère aux Etats, PRD,
- André Bugnon, conseiller national, UDC,
- Jean Fattebert, conseiller national, UDC,
- Charles Favre, conseiller national, PRD,
- Yves Guisan, conseiller national, PRD,
- Marianne Huguenin, conseillère nationale, PdT,
- Guy Parmelin, conseiller national, UDC,
- Luc Recordon, conseiller national, Verts,
- Claude Ruey, conseiller national, PLS,
- Pierre Salvi, conseiller national, PS,
- Géraldine Savary, conseillère nationale, PS,
- René Vaudroz, conseiller national, PRD,
- Pierre-François Veillon, conseiller national, UDC.

Ainsi que les présidents de partis :
- Doris Leuthardt, conseillère nationale, AG, PDC,
- Hans-Jürg Fehr, conseiller national, SH, PS,
- Ueli Maurer, conseiller national, ZH, UDC.
- Rolf Schweiger, conseiller aux Etats, ZG, PRD.

Madame Leuthardt a chargé sa collaboratrice, Alexandra Werz de nous rassurer avec le credo lénifiant habituel. Les autres présidents de partis n’ont pas daigné répondre, pas plus les députés suivants :

- Christiane Langenberger, 
- André Bugnon, 
- Pierre Salvi, 
- Géraldine Savary, 
- René Vaudroz, 
- Pierre-François Veillon.

De ceux qui ont répondu à notre lettre, Jean Fattebert a été le plus positif (au téléphone). Claude Ruey, absent, a annoncé une réponse de son adjoint… qui n’est toujours pas arrivée. Charles Favre et Guy Parmelin, ont assuré vouloir tenir compte de nos craintes, mais sans se prononcer fermement. 

Yves Guisan a tenté de nous convaincre de l’inéluctabilité et du bonheur que représente l’Europe pour la Suisse (devant notre obstination, il a même envoyé au charbon un adjoint, Peter Jost).

Sans surprise, Marianne Huguenin et Luc Recordon ont répondu – honnêtement – en soutenant tous les renforcements de la loi sur les armes. Michel Béguelin a eu l’intelligence de proposer un dialogue (nous ne manquerons pas de le prendre au mot).

N’ont pas reçu notre lettre :

- Serge Beck, conseiller national, PLS (erreur de notre part),
- Yves Christen, conseiller national, PRD (je connaissais déjà la répponse du nouveau patron du NOMES),
- Marlyse Dormond-Béguelin, conseillère nationale, PS (a déjà manifesté plusieurs fois son hostilité au monde des armes),
- Pierre-Yves Maillard, conseiller national, PS (a déjà manifesté plusieurs fois son hostilité au monde des armes),
- Anne-Catherine Menétrey, conseillère nationale, Verts (a déjà manifesté plusieurs fois son hostilité au monde des armes),
- Joseph Zisyadis, conseiller national, PdT,

De ce qui précède, on peut déduire que :

- les présidents de partis négligent pour la plupart de répondre aux citoyens qu’ils jurent de représenter,
- que la majorité de la classe politique vaudoise ne nous est guère favorable,
- que certains UDCreprésentent vraiment leur parti, alors que d’autres sont plutôt des agrariens reconvertis,
- que deux personnalités au moins – Doris Leuthardt et Yves Guisan – avaient fait des déclarations pro armes avant les élections et préfèrent aujourd’hui renoncer à notre clientèle au profit de l‘européenne (toutes deux sont passées de la colonne « pour » à la colonne « contre » dans le trombinoscope).

Que les nouvelles soient bonnes ou moins bonnes, il est toujours précieux de savoir où on met les pieds. Ce courrier nous aura permis de mieux nous rendre compte dans quelle ambiance nous devons continuer de nous battre, pour rejeter Schengen.

F.A.L. Août 2004

Schengen veut contrôler des millions d’armes en Suisse
et va créer une nouvelle race de criminels « techniques »

(english)

En novembre 2003 (dans Archives -> 2003), j’avais fait une recherche sur le nombre d’armes qui peuvent circuler en Suisse. J’ai étudié les chiffres avancés par Ruth Metzler, par Martin Killias, j’ai posé des questions un peu partout… à l’Office fédéral de la statistique, à la police fédérale (qui ne comprend pas plus que moi les calculs du professeur lausannois), à l’ONU, dont les statistiques semblent tomber du ciel et ne rien devoir à la moindre recherche... Pour finir, j’en suis arrivé aux chiffres suivants (chiffres de 2001) :

- armes militaires : 495’250
- armes militaires libérées : 351’600
- armes de collectionneurs : environ 4 millions
- armes de tireurs et chasseurs : environ 650’000

Ce qui nous donne un total d’environ 5 millions et demi d’armes à feu en Suisse, plus d’une par citoyen… le taux le plus élevé du monde occidental, devant les Etats Unis.

Et ce sont ces 5 millions d’armes, détenues par des citoyens honnêtes (mes calculs ne tiennent pas compte des armes de la pègre, ni de celles qui sont importées par de joyeux « réfugiés du crime ») que Schengen veut réglementer, enregistrer et, dans certains cas, interdire.

Les Allemands – qui sont dans Schengen – n’ont jamais réussi à obliger leurs propriétaires d’armes à les faire toutes enregistrer (on parle de 50%). Les Anglais – qui sont dans Schengen – sont obligés de reconnaître qu’ils ont 4 fois plus de problèmes, aujourd’hui, avec les armes qui tirent dans les rues de toutes les grandes villes, qu’au temps où c’étaient d’honnêtes citoyens qui les détenaient. Les Français tirent une certaine fierté du nombre – indéterminé, mais sans doute supérieur au million – d’armes illégalement détenues dans leur pays ; c’est la preuve, sourient-ils de l’indépendance de l’esprit gaulois. 

Et, au milieu de tous ces échecs patents, la Suisse annonce qu’elle va désormais faire comme tout le monde et emm… ses propriétaires d’armes légaux, pour mieux laisser le champ libre aux importateurs d’AK 47 ex-Varsovie, très très noires.

Le seul résultat que nos politiciens eurovendus obtiendront ainsi, c’est la création de nouvelles races de criminels :
- les criminels opportunistes,
- les criminels techniques,
- les criminels inconscients.

Les criminels opportunistes
Ils sont de deux sortes et préparent déjà leurs stocks. Il s’agit en premier lieu de quelques personnes qui voient dans toute nouvelle restriction l’ouverture d’un marché, noir mais combien lucratif. Il s’agit ensuite et surtout de tous les vrais criminels qui savent pertinemment que dans un milieu soi-disant contrôlé par la police, il y a une place de rêve pour eux et pour leurs Kalachnikov neuves, dans la graisse d’origine, récupérées dans les anciens arsenaux de l’Est et vendues (cher) aux jeunes délinquants de l’Ouest.

Les criminels techniques
Je serai sans doute l’un d’entre eux. Ce sont tous ceux qui, pour une raison ou une autre, se verront dans l’incapacité réelle de se conformer à la loi. Je n’ai pas la moindre idée du nombre de cartouches que je possède, que je devrais, théoriquement, toutes déclarer. Je ne sais pas combien de pièces dites « essentielles » d’armes dorment dans mes tiroirs, juste pour les avoir sous la main en cas de réparation. Je possède des armes qui seront sûrement interdites, d’autres, pour lesquelles je devrai demander tant de permis de détention que je n’arriverai pas à sortir l’argent nécessaire… ou, je l’avoue, que je préférerai peut-être l’utiliser pour d’autres achats que pour satisfaire la soif de contrôle et d’argent l’administration !

Ces criminels « techniques » seront nombreux et – pour mieux embarrasser les autorités (ou bien, ne le seront-elles pas du tout ?) – ce seront tous des citoyens jusqu’ici on ne peut plus honorables, en général appartenant à la classe moyenne, voire supérieure, mais bien décidés à ne pas se laisser casser les … pieds, par les enquiquineurs de Berne et de Bruxelles.

Les criminels inconscients
Ils seront sans doute les plus nombreux… et les plus maltraités dans le monde de Schengen. Ce sont toutes les personnes qui détiennent des armes sans même le savoir. Le fusil est au grenier, à la cave ou dans la grange. Il peut même être au salon, accroché au mur, mais personne n’y pense en tant qu’arme, depuis le temps qu’il fait partie du décor.

Et ces armes là permettront à la police de faire du bilan à peu de frais, chaque fois qu’une « autorité » réclamera de l’action. Nos policiers ne sont pas pires que ceux d’autres pays, mais il n’y a pas d raison qu’ils soient meilleurs. Et, en France, en Allemagne, en Grande Bretagne, on a vu ces actions de police qui se terminent triomphalement avec la prise d’un Mauser 1898, prise de guerre d’un mari ou d’un père glorieux mais défunt, qui n’avait jamais pensé à régulariser ce terrible outil guerrier.

Imaginez, en Suisse, ce que donneraient des descentes dans des carnotzets ! Car même si on nous jure aujourd’hui que tous ces mousquetons sont on ne peut plus légaux, il n’empêche que dans peu de temps, on peut être assuré que nos sages législateurs redécouvriront le vrai sens « d’arme de guerre », celui qui est défini dans toute l’Europe.

Ah, oh, c’est vrai, Schengen n’est pas fait pour inventer de nouvelles catégories de criminels plus ou moins poliçables. Schengen est là pour notre sécurité !

F.A.L. Juillet 2004

Schengen, mensonges et précisions
(English text)

Il y a quelque temps, à l’occasion de l’assemblée générale de la FST, Monsieur Juan Gut, secrétaire général du DDPS avait apporté aux tireurs le message lénifiant de Berne (en français, auf deutsch) : « Faites nous confiance. Quel que soit le niveau de la trahison et de la vente de la Suisse à l’Europe, VOUS ne serez pas touchés… en tout cas, pas tout de suite ! »

Je me suis permis d’apporter quelques éclairages, à la manière Swissguns sur internet et, plus poliment sans doute, dans le journal de la FST. Et Monsieur Gut, à son tour, a cru bon d’ajouter quelques précisions (Voir son texte, en français, auf deutsch, voir également le texte de ma réponse au journal Tir Suisse)... et voici ce qu'on peut en dire sur Swissguns :

Remarque préliminaire : dans les journaux anglo-saxons du 19e et du 20e siècle, la polémique par lettres de lecteurs était un genre très prisé. Cela se fait de moins en moins aujourd’hui et je vais tenter (ça sera difficile) de ne pas tomber dans ce travers.

Remarque préliminaire bis : cela fait tout de même plaisir de voir le secrétaire général du DDPS se sentir obligé de se fendre d’un courrier (2 pages A4 sur mon Word), pour répondre à un individu qui, selon lui, a raconté un tissu de bêtises. Cela prouve que quelqu’un a dû se sentir gêné à Berne !

Remarque préliminaire ter : je trouve un peu stupide, de la part de Monsieur Gut (ou de celui qui le conseille –ou lui donne des ordres) de répondre avec les mêmes arguments éculés, alors que les textes sont sortis et que chacun peut voir à quel point Berne nous a trahis (texte de l’accord Suisse-UE en consultation lois à modifier pour se conformer à Schengen).

Quand on précise… on est précis !

Au sujet de la cession de l'arme personnelle en toute propriété à la fin des obligations militaires (les sous-titres sont ceux de Monsieur Gut, pas les miens)

Monsieur Gut ressort sans en modifier une virgule, la notion selon laquelle, la cession de l'arme personnelle du militaire sera également possible sous Schengen. Il est vrai que Berne affirme avoir signé avec les Européens un texte selon lequel ce serait possible (texte qu’on ne peut trouver dans aucun document de la consultation !). 

Mais dans toute l’Europe , on interdit la possession privée d’armes armes militaires… fussent-elles suisses. Et si vous voulez faire rire un Européen, vous essayez de lui expliquer qu’un fusil d’assaut 57 ou 90 n’en est pas un, quand le tir en rafales a été supprimé. Demandez, par exemple, à un Français si on peut posséder librement un mousqueton 31… ou à un Anglais… à un Allemand… Et quand le rire – jaune – se sera éteint, reposez la question avec un 57 ou un 90.

Même la loi fédérale en vigueur actuellement prévoit l’interdiction du commerce des armes automatiques transformées en armes semi-automatiques (article 5), qui sont rangées dans le même panier que les premières… quand elles ne sont pas suisses ! Il existe une contradiction flagrante entre cette convention euro-suisse et la catégorie A… A votre avis, à terme, quel interprétation l’emportera ?

En outre, tous les amateurs savent à quel point il est possible, dans la même loi, d’autoriser, voire de garantir quelque chose, puis de l’interdire dans les faits (l’article 3 de la loi fédérale garantit le droit au port d’arme, l’article 27 le rend impossible).

Au sujet de la question de savoir ce que règle Schengen

Monsieur Gut nous refait le cours sur les catégories d’armes dans Schengen (sans sembler conscient que la catégorie A englobe même les vieux fusils 11 longs). Il apporte même un complément d’information intéressant : les armes de guerre seraient, selon lui, les « lance-mines et les tubes-roquettes » (dont chacun sait les problèmes de sécurité qu’il posent en Suisse… au point qu’ils étaient jusqu’ici en vente libre, sans la moindre restriction.

Mais, à propos des fusils d’assaut, dont Monsieur Gut prétendait qu’ils restaient aussi libres que dans le bon vieux temps, il croit bon de préciser que, moyennant une autorisation spéciale, les collectionneurs privés pourront acquérir, par exemple, un fusil d'assaut. Donnés sans autre ou soumis à autorisation spéciale ? faudrait savoir ! En plus, selon Schengen, les collectionneurs ne devraient même pas être concernés et – au contraire des anciens militaires ou des tireurs – devraient pouvoir acheter fusils, lance-mines et tubes-roquettes, sans problème.

A part ce genre d’invraisemblance, il faut tout de même relever que le fait qu’on réglemente désormais non seulement le commerce et le port d’armes mais aussi la détention ne dérange pas le représentant de Berne.

Monsieur Gut précise (dans ses précisions) que les procédures de Schengen pour l’octroi d’un permis d’acquisition sont tellement semblables à celles qui sont en vigueur en Suisse, que l’instauration d’une clause du besoin ne pose aucun problème… en tout cas pas pour les chasseurs et les tireurs (à chaque paragraphe, on voit dans le texte dicté par Berne, la pratique du salami : cet article ne gêne pas les collectionneurs, mais tous les autres. Cet article ne gêne pas les tireurs, pas les chasseurs, mais… et personne ne parle du simple citoyen, ni collectionneur, ni chasseur, ni tireur, qui lui n’a plus aucun droit).

Monsieur Gut affirme que le mousqueton 31 appartient à la catégorie des armes pour lesquelles il ne faut pas d’autorisation de détention, mais pour lesquelles un enregistrement suffit. La lecture attentive des textes de Schengen, associés aux législations européennes en vigueur prouve que même un fusil 89 pourrait être menacé !

Etonnant que Monsieur Gut se croie obligé de répondre que Schengen ne vise pas un «désarmement du peuple»… et ajoute e3nsuite le couplet sur les buts semblables de lutte contre les abus et pour la sécurité. On ne lui avait pas envoyé cet argument. Schengen ne vise même pas une limitation du nombre d’armes, selon Monsieur Gut… seulement un contrôle léger… pourquoi faire ? Pour la sécurité ? Cet argument est tout simplement infâme, quand on sait que qu’aucune – ABSOLUMENT AUCUNE – des mesures envisagées n’a jamais eu le moindre effet sur la sécurité publique.

Au sujet de l'acquisition de munitions et de l'interdiction de certains types de munitions

L’interdiction d’acheter des munitions pour une arme pour laquelle on n’a pas d’autorisation supprime la possibilité d’emprunter une arme, voire de la louer, comme dans un stand de tir privé.

Interdiction de la vente d'armes entre particuliers
Personne n’a jamais dit que Schengen prévoyait une telle interdiction. On se pose seulement la question « jusqu’à quand ? ». En outre, on affirme (et Monsieur Gut oublie d’y répondre) que le permis d’achat entre particulier est une gêne majeure, qui encourage par ailleurs le développement du marché noir. En outre, ce permis entre particuliers équivaudra à un enregistrement de fait… donc à un instrument de limitation, voire de confiscation.

Au sujet de la question de l'enregistrement de la détention d'armes
Registre centralisé ou pas, Schengen prévoit l’enregistrement : voir l’article 42, alinéa 4 nouveau, qui prévoit la déclaration de TOUTES les armes détenues en Suisse. Du moment que l’on doit réglementer la possession d’armes, il faut bien les enregistrer !

Si Monsieur Gut n’a pas lu cet article, il ne sait pas de quoi il parle et ferait donc mieux de s’abstenir. S’il l’a lu, il ment sciemment et je trouve cela plutôt grave.

Ce que ne mentionne pas le courrier du lecteur

Et pour ajouter un joli nœud rose à ses précisions, Monsieur Gut nous sort un autre couplet appris par cœur : la carte européenne d’armes, qui nous permettra de nous promener dans toutes l’Europe avec nos mousquetons. D’abord, on n’en a pas forcément envie, ensuite, ce n’est pas vraiment possible, Monsieur Gut. Car, dans toute l’Europe, on le reconnaît : la carte européenne (la seule bonne idée du paquet, selon moi) ne fonctionne pas !

Donc, au nom d’un écran de fumée diplomatique, Berne demande aux citoyens suisses de plier le dos face au dictat de Schengen. Le comble est que ce n’est pas l’Europe qui veut nous l’imposer, c’est Berne, pour avoir accès à une banque de données mal foutue, qui recense les malfrats interdits de séjour en Europe. Les négociateurs suisses ont même dû insister pour que Schengen fasse partie des bilatérales II.

A pleurer !… Et à crier : « Monsieur Gut, vous et les vôtres mentez ! »

F.A.L. Juillet 2004

PS : Le journal "Tir Suisse" a refusé ma réponse à Monsieur Gut, tout en publiant un nouvel article, sous la plume de Fritz Rudolf, relevant les positions censées du secrétaire général du DDPS et laissant entendre que ceux qui ne sont pas d'accord avec lui et avec Schengen "se contentent de citer des tirades contre l'«Europe» et de glorifier nos libertés ancestrales", sans apporter d'argument documenté (Voir l'article : en français, auf deutsch). 

La presse découvre le monde des armes

Le 18 juillet dernier, la NZZ am Sonntag publiait l’information suivante :
« Christoph Blocher reporte l’actuelle révision de la loi sur les armes. Avec une adhésion aux accords de Schengen, la législation suisse devra être adaptée. Le ministre de la justice préfère attendre les résultats de la procédure de consultation sur les bilatérales bis.»

La décision était logique. Il n’aurait servi à rien d’entamer une révision, en sachant qu’une autre, incontournable, s’annonçait avec Schengen.

A ma connaissance, l’ensemble de a presse n’a pas sauté sur cette occasion de vilipender le « tribun populiste, toujours prêt à caser ce que les autres membres du gouvernement tentent de réaliser». C’est même étonnant, alors qu’on pouvait se douter que le chef du DFJP n’avait pas lâché cette information par simple distraction.

En revanche, la Radio Suisse Romande, en rebondissant sur l’information, a découvert à l’occasion l’existence… et la puissance des amateurs d’armes… « entre 300'000 et 500'000, avez-vous dit ?… et vous allez tous voter contre Schengen ? »

« Un peu ! »… et Christoph Blocher le sait. Le DFJP n’a jamais osé publier les réponses, beaucoup trop négatives, aux consultations à répétition de son prédécesseur, Ruth Metzler. Mais lui a pu se renseigner sur le sentiment réel des milieux concernés. Nous avons d’ailleurs été quelques uns à le lui rappeler avec insistance.

Le référendum contre Schengen a pratiquement abouti, avant même d’être lancé. Mais, si la récolte des signatures ne pose aucun problème, il reste à gagner devant les urnes. Et cela, c’est une autre histoire !

F.A.L. Juillet 2004

L'accord de Schengen et la Suisse
Les paragraphes et articles, pas à pas

Quand on lutte, comme Swissguns, contre la volonté de Berne de brader nos libertés contre une sécurité illusoire, celle que nous offre si volontiers une Europe déchirée par la violence, il faut étudier attentivement toutes les propositions, dans leurs moindres détails.

Le 30 juin, le Conseil fédéral a mis en consultation l'Accord entre l'Union européenne, la Communauté européenne et la Confédération suisse sur l'association de la Confédération suisse à la mise en œuvre, à l'application et au développement de l'acquis de Schengen. Certains paragraphes de ce texte traitent de la détention d'armes par des particuliers. En outre, l'accord implique une modification de certaines lois fédérales, dont la Loi fédérale sur les armes de 1997.

Voici donc l'analyse des paragraphes de l'accord UE-Confédération qui concernent les armes, puis l'analyse des modifications que cet accord imposerait à la Larm. Vous les trouverez en annexe en cliquant sur les liens :

Les points les plus importantes sont à l'évidence la notion de contrôle de la possession d'armes et de munitions, l'introduction d'une clause du besoin pour acquérir une arme et l'obligation de déclarer toutes les armes, munitions et pièces en mains privées. Et bien sûr, le fait que rien de tout cela n'est négociable : on prend tout ou on laisse !

 

Mais, une fois que l'on a décortiqué tout ce fatras de juridisme stupide et de gargarismes policiers ineptes, il ne reste plus qu'un mot à dire : NON !!!

F.A.L. Juillet 2004

Schengen : la trahison de Berne 
(Deutscher Text)   (English)

L’accord bilatéral entre la Suisse et l’Union européenne est une catastrophe majeure pour tous les propriétaires d’armes. Et le Conseil fédéral nous a sciemment menti à ce sujet, depuis des années. Les diverses modifications que Schengen imposera à la loi fédérale sur les armes vont détruire les quelques libertés que nous possédons encore. Il ne faut pas laisser faire !

Ce mercredi 30 juin 2004, le Conseil fédéral a mis en consultation le texte des accords bilatéraux à propos de notre adhésion à l’accord de Schengen.

Quelques paragraphes de ce texte concernent les armes, mais l’important se trouve dans l’annexe au projet, la « Loi fédérale sur les accords réglant l’association de la Suisse à Schengen et Dublin », qui modifie plusieurs lois, dont la loi fédérale sur les armes de 1997.

Le texte de présentation de la Confédération est un florilège de tout le bonheur que doit nous apporter l’Europe. Les paragraphes qui concernent les armes reprennent, de manière frappante et lénifiante, le texte de présentation de la révision de la loi, de septembre 2002 (dont personne n’a d’ailleurs jamais eu les conclusions).

Mais la modification de la loi a de quoi nous faire regretter Ruth Metzler !

La loi concernera désormais la possession d’armes, ce qui n’a jamais existé en Suisse. On instaure le permis entre particuliers (que demandait la défunte tentative de révision), y compris pour des pièces ou des munitions. Et ce permis, que ce soit entre particuliers ou auprès d’un armurier, ne sera accordé que si l’on fournit une bonne raison à l’acquisition ! La clause du besoin… même Ruth Metzler n’avait pas osé !

Enfin, nous aurons 12 mois dès l’entrée en vigueur de l’accord, pour déclarer toutes nos armes, nos pièces d’armes et nos munitions. L’autorité compétente nous fera alors parvenir – si nous le méritons – les permis correspondants… contre émoluments sans doute.

D’autres nouveautés tout aussi inacceptables sont présentées benoîtement par les mêmes personnes qui affirmaient naguère défendre nos intérêts et qui juraient que Schengen ne changerait rien de sérieux au droit suisse sur les armes.

Nous allons devenir des criminels !
Les conditions que cette nouvelle loi pose, sans transition, aux propriétaires d’armes de ce pays fait que nombre d’entre eux – moi le premier - ne pourront faire autrement que de devenir des criminels ! Criminels « techniques » seulement, peut-être, mais criminels tout de même, aux yeux d’une loi inique.

Comment ne pas voir le cynisme d’une politique qui ouvre la porte toute grande aux criminels de toute l’Europe élargie, tout en refusant aux citoyens suisses tout moyen de défense.

Nous avions pensé, depuis le début de cette année 2004, que nous avions un peu de répit. C’était une erreur. Et il faut se rendre à l’évidence, nous avons été trahis et sciemment menés en bateau par certains de nos élus. 

Dès aujourd’hui, nous devons nous mobiliser, faire connaître la vérité, en appeler au monde politique, nous préparer à soutenir le référendum contre Schengen. « Seuls les morts connaissent la paix », a dit un penseur.

F.A.L. juillet 2004

Le virus et le mépris

Depuis quelques temps, Swissguns est attaqué par des citoyens bien intentionnés, suisses et européens, qui estiment sans doute qu’un site de défense des armes appartient au lobby des tueurs de bébés, enrôleurs d’enfants soldats, violeurs des mamans des précédents, nettoyeurs ethniques,… enfin un site de méchants, quoi !

Les attaques prennent la forme de virus – pas bien dangereux… amateurs ! – que Swissguns a d’abord reçu directement . Comme l’hébergeur du site les détruisait au fur et à mesure, les virusseurs ont changé de tactique : ils ont envoyé leurs petites merdes aux correspondants de Swissguns, en son nom. Maintenant, ils en sont à les expédier tous azimuts, en empruntant les identités des dits correspondants et – toujours – de Swissguns. Au passage, ils ont refilé ces adresses à des spameurs aussi stupides qu’eux (qui se ressemble…), ce qui fait que nous commençons tous à recevoir des offres de soutien chimique à notre sexualité défaillante. C’est bien connu, dans ce genre de cercles, que les armes sont un substitut dans ce domaine. Pour eux, c’est sans doute trop tard !

Pour information, un des virusseurs est inscrit à Bluewin et il habite sans doute en Suisse romande… sans doute un fan baveux du professeur Killias (que Schweizer Waffen Magazin qualifiait récemment de « Ober Anti-Waffen Guru »). Un autre Suisse est chez vtx.ch. Un troisième est allemand, chez webde.de, et j’en ai encore identifié deux en France, un chez wanadoo.fr, l’autre à l’université de Rouen ! 

Cela n’est pas vraiment dangereux, mais c’est agaçant, quand on ouvre son mail, de devoir faire le tri et Swissguns présente ses excuses à tous ses correspondants, ennuyés par des attaques qui ne les concernent pad. D’un autre côté, c’est rassurant de se savoir craint par la racaille… et c’est également rassurant de voir qu’elle en est réduite à ce genre d’actions lamentables.

Que dire encore ? Que Swissguns emm… tous ces petits salopards, trop lâches pour agir à visage découvert et trop nuls pour nous combattre sérieusement. Ces gens ne méritent qu’une attitude… à laquelle ils doivent d’ailleurs être habitués : le mépris.

F.A.L. Juin 2004

Angleterre bis...
Contrôle des armes au Royaume uni :
L’échec est officiel !

Un correspondant nous signale, sur le site même du Parlement britannique, le rapport de l'Office of Legislative Affairs (L'Office des affaires législatives), à propos de l'efficacité de la législation sur les armes dans le Royaume uni. Edifiant !… d’autant plus, ajoute notre ami qui nous transmets l’information, que ce rapport n'est pas rédigé par des « fanatiques » (des amateurs d’armes), mais par un comité tout ce qu'il y a de plus sérieux, aux yeux du monde politique. 

Vous trouverez en lien l’entier de ce rapport, en anglais. Mais en voici les points principaux : 

- La législation sur le contrôle des armes ne renforce pas la sécurité publique, comme elle le devrait.
- Il aurait fallu faire une enquête sur les effets possibles de la législation avant de la mettre en vigueur.
- La législation de 1997 a été inefficace, pour retirer les armes de poings de la circulation.
- L’idée selon laquelle le bas niveau de crimes de sang en GB serait dû à la rigueur de notre système d’enregistrement des armes est erronée.
- En tant que mesures de contrôle du crime, les lois (sur les armes) de 1988 (certainement) et de 1997 (probablement) se montrent contre-productives.
- La GB a besoin d’un meilleur régime de contrôle des armes. Etendre encore le système actuel n’apportera aucune amélioration, au contraire, cela affaiblira encore ce qui est déjà déficient.
- Selon les estimations actuelles, la loi de 1997 a coûté £98,4 millions. On peut estimer à 1300 le nombre d’armes qu’elle a empêché d’éventuels hors-la-loi de se procurer… ce qui implique que le contribuable a payé £31,742 pour chaque arme qui aurait risqué de rejoindre le pool des armes illégales.
- Un chiffre à mettre en relation avec la valeur sur le marché (noir)des armes non-enregistrées. Un récent rapport de presse parle d’enfants qui achètent des armes, sans doute des pistolets, pour environ £80., Ce qui montre également la chute de la valeur des armes sur le marché illégal.
- Ainsi, la prohibition de 1997 représente une manière coûteuse de ramasser un petit nombre d’armes à risque de tomber dans le marché illégal… un nombre si petit que l’apport d’autres sources a suffi à le combler.
- Depuis 1920, la législation sur les armes a été amendée 12 fois. Aucune de ces modifications n’a été faite sur la base de recherche ou de réflexion sur le sujet. Au contraire, les plus drastiques ont été décidées à la hâte, après des incidents dramatiques.
- Au contraire des Etats-Unis et du Canada, il ne semble avoir en Angleterre, aucune intérêt pour une étude sérieuse (pour ou contre) sur le contrôle des armes, qui est accepté comme une évidence qui n’a pas à être démontrée.
- La police explique que la possession d’armes augmente chez les jeunes, parce que c’est une sorte de mode. D’ailleurs les victimes de ces armes sont elles aussi souvent des jeunes.

Et on pourrait continuer...

Le rapport conclut par ces recommandations :
- Etendre la législation actuelle ne serait pas raisonnable.
- Le mouvement des armes vers un système d’enregistrement (depuis l’underground) devrait être encouragé.
- Un corps académique indépendant devrait être formé pour réaliser une réelle étude sur le sujet du contrôle des armes, avec pour but une amélioration réelle de la sécurité publique.
- Un meilleur système de contrôle des armes devrait ensuite être adopté.

Vœux pieux, semble-t-il, puisque tous les autres textes sur les armes que j’ai trouvé sur le site du parlement britannique vont dans le sens d’interdictions plus sérieuses, plus étendues, vers une criminalisation des irresponsables qui veulent encore posséder des armes, etc.

Entre temps, les courbes de la criminalité continuent de monter en Grande Bretagne. Et, chez nous, les politiciens continuent de baver, en pensant à toutes ces lois magnifiques qu’ils pourraient nous imposer en suivant cet exemple.

F.A.L. Juin 2004

L’Angleterre : un exemple dans le contrôle des armes

En mars 1996, un homme perturbé est entré dans l’école de Dunblane, en Ecosse, et a tué 16 enfants et un professeur. A la suite de cette tragédie, les politiciens britanniques ont décidé de réduire les crimes violents en édictant une interdiction générale des armes de poing. Les propriétaires d’armes de poing ont eu jusqu’en février 1998 pour rendre leurs armes… ce qu’ils ont fait. Le Royaume uni était censé devenir alors un endroit beaucoup plus sûr… mais ce ne fut pas le cas… de loin pas !

Comme le reportait il y a quelques jours le journal d’Edmonton (GB), la statistique, enfin publiée, sur les crimes avec armes, pour les 5 premières années qui ont suivi l’interdiction, indique un résultat très différent de ce qu’on avait prévu. Selon cet article, le nombre de crimes avec armes, en Angleterre et au Pays de Galles a presque doublé, de 13'874 en 1998, à 24'070 en 2003. Et la proportion de meurtres avec armes à feu, quoique toujours heureusement très faible, s’est accrue de 65%.

L’article cite également des statistiques d’un autre rapport, publié l’année dernière (2003) par le Home Office (ministère de l’Intérieur), qui révèle un accroissement dramatique des vols, ces dernières années… plus 28% en 2002. En Angleterre seulement, on compte une moyenne de 400'000 vols chaque années, près de 25% de plus qu’aux Etats-Unis !

L’Angleterre est décidément un excellent exemple de ce monde de paix vers leuel veulent nous emmener nos politiciens bien intentionnés !

F.A.L. Mai 2004

Les bilatérales sont conclues ce 19 mai.
Mais la bataille continue

La Suisse achève ce mercredi son deuxième paquet de négociations bilatérales avec l'Union européenne. Une délégation du Conseil fédéral, formée du président de la Confédération, Joseph Deiss, de la chef du Département fédéral des affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, et du ministre des finances, Hans-Rudolf Merz, se rendra à Bruxelles pour en signer les conclusions. Bruxelles qualifie ce sommet de «signal très important». 

Ce mercredi 19 mai est donc sans doute à marquer d’une pierre noire, pour les amateurs d’armes de ce pays. Nous savons – malgré tous les mensonges de Berne – ce que représente pour nous Schengen.

Pourtant, tout n’est pas encore joué. L’un des membres de la délégation, Hans-Rudolf Merz, a déjà dit à plusieurs reprises ce qu’il pensait du volet financier de cet accord. En outre, toute la presse remarque déjà l’absence de Christoph Blocher. C’est lui, le chef du Département de justice et police, qui devrait se réjouir le plus de la mise en œuvre de l’accord de Schengen, qui doit tant faciliter la gestion de l’asile et la lutte contre la criminalité.

Mais l'ancien leader de l'UDC a bâti une grande part de son succès politique en luttant contre un rapprochement avec l’Union européenne et, jusqu’à son élection au gouvernement, il ne manquait aucune occasion de dénoncer l'accord «colonial» de Schengen. 

Rien n’est terminé !

Les bilatérales ont abouti. Les politiciens suisses et européens en paraphent ce mercredi les conclusions… mais rien n’est fini. Ces accords doivent encore être signés officiellement, ce qui sera sans doute fait dans les mois à venir. Puis, il faudra les ratifier, tant du côté des 25 membres de l’Union européenne (pas pour tous les accords, mais au moins sur la lutte contre la fraude fiscale, sujet sensible, s’il en est, outre-frontière) que du côté suisse. 

L’administration fédérale se penche déjà sur la question. D'après une analyse préliminaire, tous ces accords bilatéraux ne devront pas être forcément soumis parlement. Pour ceux sur la statistique et l'éducation, la formation professionnelle et la jeunesse, le Conseil fédéral devrait pouvoir se passer de cette étape. 

L'accord sur les produits agricoles devrait recevoir l'aval du parlement, sans être soumis au référendum facultatif. Tous les autres textes devraient passer par les Chambres fédérales et être soumis au référendum facultatif. Et surtout, l’accord sur Schengen/Dublin, dont on sait qu’il sera attaqué en référendum par l'Association pour une Suisse indépendante et neutre. 

De dures batailles nous attendent encore. Il est vrai que ce mercredi 19 mai est sombre pour nous, mais nous ne devons pas baisser les bras… d’autant que, malgré les sourires aujourd’hui des europhiles, il nous reste des alliés à Berne, comme Hans-Rudolf Merz et Christoph Blocher. Schengen est presque signé… il passera encore de l’eau dans nos rivières avant qu’il ne soit ratifié.

F.A.L. 19 mai 2004

La Suisse doit entrer dans l’Europe… pour mieux payer !

Discussion classique avec un ressortissant européen :
« De toutes façons, il faudra bien que vous y veniez un jour…
- A quoi ?
- A l’Europe, voyons… vous êtes bien trop peu…
- Trop peu… les amateurs d’armes face à Schengen ?
- Non, les Suisses, face à l’Europe ! Vous devez entrer dans l’Union européenne.
- Pourquoi ? 
- Mais ça vous coûte trop cher, de rester en dehors !
- Ah ! Je ne vois pas en quoi… les taux de chômage comparés entre la Suisse et l’Europe suffisent à me faire préférer la situation actuelle.
- Mais... il faut bien que vous entriez ! »

Tous les arguments logiques épuisés (ce qui précède est un – très court – résumé), je ne comprenais pas pourquoi mon interlocuteur insistait sur notre entrée inéluctable et nécessaire dans l’Europe. Je tentai un dernier :

« Mais l’Europe n’a pas besoin de la Suisse…
- Ça, c’est vrai
- … et la Suisse n’a pas besoin de l’Europe… de l’Europe politique en tout cas !
- … mmm… »

J’ai failli enchaîner :
« Alors, pourquoi faut-il entrer ? »
Mais je me suis arrêté. J’avais compris qu’il ne fallait pas insister. La conversation terminée, il m’a fallu encore un certain temps avant de réaliser pleinement :

En fait, l’Européen avec qui je discutais nous voulait dans l’Europe, parce qu’il n’y avait aucune raison, selon lui, pour que les Suisses s’en tirent mieux que les Européens. Il ne l’aurait jamais admis ouvertement…. Je crois même qu’il ne le pensait pas consciemment, mais son subconscient hurlait :
« Nous sommes dans la M… il n’y a pas de raison que ces salauds de Suisses ne nagent pas avec nous ! » 

Un dernier échange de mots a confirmé mon impression :
« Tu sais que les nouveaux pays européens veulent que la Suisse paye pour leur développement au niveau européen occidental ?
- C’est bien normal… les pays riches doivent aider les moins favorisés !
- Mais la Suisse n’est PAS dans l’Europe !
- Euh… oui… alors… euh… »

« Ça serait bien, tout de même que ces cochons de Suisses payent, comme nous devons le faire, pour intégrer tous ces nouveaux pays, plus ou moins bien venus. S’ils ne sont pas Européens, ils n’ont pas de raison de payer… Il faut qu’ils entrent ! »

Ce que les Européens veulent de nous, c’est cela : que nous payons… puisque nous sommes si riches. Et si cela doit nous faire perdre notre prospérité, notre identité, notre liberté, peu importe : lui, cela fait longtemps que ces mots ne veulent plus rien dire pour lui… y a pas de raisons que les Suisses s’en tirent !

Je peux comprendre mon ami européen. Mais je ne lui ferai pas ce plaisir.

F.A.L. Mai 2004

Voici un texte repris tel quel de "Schiesen" - "Tir Suisse"

Le Tir inter unités des troupes romandes a-t-il vécu ?

paj. Dans une missive du 23 avril, le comité d'organisation a informé les participants, la mort dans l'âme, que l'édition 2004 du TIU n'aurait pas lieu. Préalablement fixé au 2 octobre à Lausanne, la réservation des cibles est donc caduque, ce qui permettra à quelques sociétés de l'USTL de disposer des installations de Vernand le jour en question.

Concrètement, la réorganisation de l'armée a causé la mort de cette manifestation, les militaires n'offrant plus aucune aide à ce genre de compétition, hormis pour les fêtes de tir cantonales et nationales. Dès lors, sans l'appui (infrastructures, logements, aide logistique pour le matériel, les munitions, prix, promotions et courriers) d'Armée XXI, l'ASSO Lausanne et le comité d'organisation ont dû se résoudre à ce qui paraissait encore impensable il y a quelques années. Après l'abandon du Tir des Capitales romandes, voici un nouveau fleuron des fêtes de tir qui met la clef sous le paillasson. C'est dommageable pour les centaines de tireurs heureux de se retrouver, unis dans l'amitié, parmi leurs pairs chaque année depuis dés décennies. Et certainement pour l'Armée et l'image de professionnels coûteux qu'elle nous propose en échange.

Ou quand la froide technocratie l'emporte sur l'esprit de concours, d'unité et d'amitié. A ce tarif, l'aimée perd également des milliers d'électeurs qui validaient solidairement des demandes de crédit se chiffrant en centaines de millions. Qu'on se le dise !

Mai 2004

Trois messages de Berne

Dans « Schiessen », l’hebdomadaire de la Fédération sportive suisse de tir, on peut lire en plusieurs langues, un article sur les déclarations faites par Monsieur Juan Gut, secrétaire général du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), lors de l’assemblée générale de la FST, samedi 24 avril à Bulle. Déclarations destinées à rassurer des tireurs sur différents points. L’article s’intitule « Trois messages de Berne », en allemand, « Drei bedeutsame Botschaften aus Bern ».

Je ne m’étendrai pas sur le premier message de Monsieur Gut, qui concerne Armée 21 (cela nous entraînerait trop loin, car il y aurait beaucoup à dire sur cette destruction en douceur de l’armée suisse). Le troisième message est une assurance que le DDPS restera derrière les tireurs. On en accepte l’augure.

En revanche, le second message est directement du ressort de Swissguns. Il s’agit de Schengen et Monsieur Gut tenait à réaffirmer aux tireurs que les bilatérales – et donc une adhésion de la Suisse au traité de Schengen-Dublin – ne changeraient rien pour les propriétaires d’armes de Suisse.

L’arme à la maison
Avant même de développer ces points, Monsieur Gut a tenu a faire quelques mises au point à propos d’informations de presse récentes.

Monsieur Gut regrette un défaut de communication de la part du Département de la défense. Il ferait bien de peaufiner sa propre technique de communication (ou l’a-t-il fait ?), car ses déclarations manquent elles aussi de clarté. Il affirme que le soldat suisse peut sans autre garder son arme, dans la mesure où cela ne va pas à l’encontre de la loi sur les armes. C’était le cas dans l’ancienne armée suisse. Lorsqu’on nous a donné nos mousquetons, puis nos fass 57, il n’a jamais été question de nous laisser assassiner qui bon nous semblait avec. Lorsqu’un soldat libéré de ses obligations était jugé incapable de détenir une arme (casier judiciaire, alcoolisme, insuffisance psychique, etc.) la police pouvait parfaitement la lui retirer.

Monsieur Gut ajoute que le soldat libéré peut garder son fass 90… « pour peu qu’il présente une justification de tir adéquate». Il se garde bien de préciser que ce soldat garde une arme en prêt et pas en propriété, ce qui fait une nuance de taille. Il garde son arme en prêt… tant qu’il est actif dans une société de tir reconnue. Quand l’âge aura eu raison de ses yeux, il ne sera pas question de lui laisser un fass 90 à accrocher au mur (ou à planquer dans l’armoire… au cas où). Si le soldat libéré et tireur insiste, il peut heureusement se faire donner un fass 57 en toute propriété, tant qu’il y en a en stock. Mais cela, Monsieur Gut a oublié de le mentionner aux tireurs.

Schengen et l’arme au foyer
Monsieur Gut affirme que le traité de Schengen n’a aucune influence sur la remise de l’arme personnelle au soldat libéré du service militaire. Il semble qu’il y a là une confusion, soigneusement entretenue, entre l’arme du soldat, détenue au domicile selon la tradition militaire, et celle du soldat « libéré ». Et quand l’Union européenne a « explicitement accepté », selon Monsieur Gut, que le soldat suisse garde son arme, il s’agissait de l’arme de service et pas de celle du militaire à la retraite, qui, par sa configuration et sa munition ressemble trop à une arme de catégorie A, interdite par la Directive 91/477/CEE du Conseil du 18 juin 1991 relative au contrôle de l'acquisition et de la détention d'armes

Schengen permettra à nos soldats de conserver leur arme de service au domicile, comme le font notamment des milliers de policiers en Europe, mais interdira certainement aux civils de posséder une arme militaire.

Prétendre, comme le fait Monsieur Gut, que Schengen ne changera rien pour nous est un MENSONGE !

Schengen et l’enregistrement des armes
Monsieur Gut affirme par ailleurs que le traité de Schengen ne prévoit aucun enregistrement des armes et que rien ne changera donc dans la pratique pour les propriétaires d’armes en Suisse.

Soit Monsieur Gut est mal renseigné (ce que je trouve préoccupant pour une personne de ce rang), soit il ment, par action ou par omission. 

En effet, il est aisé, en lisant la Directive européenne, de voir ce qui va changer pour nous : 
- réglementation de la détention et plus seulement du commerce ou du port d’arme (titre même de la directive)
- clause du besoin pour l’acquisition d’arme (article 5)
- interdiction de détention de certaines catégories d’armes (article 6, très voisin de la proposition Metzler de révision, à l’article 5)
- limitations sur le nombre et la qualité des munitions et permis d’acquisition pour certaines d’entre elles (article 10)
- interdiction ou contrôle de la vente entre particuliers.

A aucun moment – c’est vrai -, la Directive européenne ne prévoit dans ces termes l’enregistrement centralisé des armes. Il est exact que les mots enregistrement ou enregistrer n’apparaissent nulle part dans ce texte. Cependant, sur les 4 catégories d’armes définies par Bruxelles(annexe 1, II), la première (A) est totalement interdite à la détention, la seconde (B) est assujettie à un permis de détention, assorti d’une clause du besoin, et la troisième (C) est accompagnée d’une obligation de déclaration. Seule la catégorie C des « armes à feu longues à un coup par canon lisse » reste libre.

En outre, l’article 91 des accords de Schengen (un des deux articles restés en vigueur après l’adoption de la Directive) prévoit très clairement un échange de renseignements sur les armes et leurs propriétaires entre les Etats membres... donc, forcément un enregistrement de celles-ci et de ceux-ci.

Les permis de détention (et plus d’acquisition) sont conservés par les autorités concernées et les déclarations de détention sont – je suppose – classés quelque part. Les renseignements à communiquer aux Etats voisins également. Et ce classement constitue bel et bien un fichier d’enregistrement. Sinon, cela voudrait dire que les différentes polices européennes – et suisse – jettent toute cette paperasse au fur et à mesure qu’elle rentre ! Stupide, non ? C’est pourtant ce que Monsieur Gut tente de nous faire croire. Pas d’enregistrement dans Schengen ? C’est un MENSONGE !

D’ailleurs, Monsieur Gut finit par reconnaître que le projet de révision de la loi fédérale sur les armes (révision pour le moment enterrée) prévoit un permis d’acquisition pour toutes les transactions d’armes… ce qui « répond aux conditions posées par l’UE ». Il existe donc bel et bien des « conditions posées par l’UE » et la révision de la loi, refusée par tous les milieux intéressés permettrait de les satisfaire. Notre seule chance, dans toute cette histoire, c’est que les MENTEURS ne sont pas toujours aussi malins qu’ils le croient et qu’ils finissent toujours par se couper.

Enfin, Monsieur Gut veut rassurer le tireur suisse : un des bons côtés de Schengen (ou plutôt de la Directive), c’est l’établissement de la carte d’arme, qu’il appelle un « passeport ». C’est vrai – et Swissguns l’a déjà reconnu à plusieurs reprises. Le seul problème, c’est que l’UE reconnaît elle-même que sa carte d’arme ne fonctionne pas !

Monsieur Gut, JE NE VOUS CROIS PAS !

F.A.L. Mai 2004

Révision de la loi sur les armes
Deux prises de position récentes

La FST, la Fédération suisse de tir (environ 130'000 membres) était réunie en assemblée générale, samedi 24 avril, à Bulle (FR). Sur l’initiative de sa section zurichoise, les délégués ont adopté, à l’unanimité, une résolution s’opposant formellement à tout durcissement de la loi fédérale sur les armes et rejetant notamment l’idée de registre des armes, proposée par Ruth Metzler, abandonnée depuis par la police fédérale… mais toujours espérée par les europhiles.

Autre assemblée générale, celle du Conseil suisse de la paix, le Friedensrat, basé à Zurich et regroupant x(?) membres. Lundi 26 avril, à l’issue de cette assemblée annuelle (!), le Friedensrat a critiqué cette attitude « incompréhensible » des tireurs et appelé à la soumission immédiate au parlement du projet de loi Metzler, sans le moindre amendement. Les pacifistes (j’écris « les », parce qu’ils sont sans doute au moins 2) accusent en outre Christoph Blocher de protéger les tireurs (au début du texte ce sont des citoyens manquant un peu de jugeote, à la fin, les tireurs se retrouvent membres d’une sombre mafia) et de freiner toutes les mesures propres à assurer la sécurité publique et à permettre à la Suisse de se mettre « enfin » en conformité avec l’ONU et l’Europe !

D’un côté, la résolution de 130'000 tireurs, piliers de la société helvétique, de l’autre la déclaration d’une poignée de barbus décalés (sont-ils vraiment toue une poignée ?). A votre avis, qu’en retiendront l’ONU, le Small Arms Survey, Amnesty, l’International action network et tous les autres ? Un indice : la dépêche sur la FST fait 5 lignes, celle sur le Friedensrat en compte 20 !

F.A.L. Avril 2004

P.S. : Ne manquez pas la visite du site internet du Friedensrat : leur emblème est une poubelle. Pas de commentaire !

Le fusil à la maison : c’est fini ?
La presse le voudrait… le DDPS dément !

Ce jeudi 15 avril, plusieurs médias (dont la Radio Suisse romande) nous ont informé d’une décision récente du Département de la défense, de la protection de la population et des sports, concernant la remise du fusil aux militaires qui ont fini leur temps. Le fusil d’assaut 90, le fass 90, devra être rendu à l’armée et, dans le meilleur des cas, on laissera un vieux fass 57 de «pousse-cailloux», aux «personnes qualifiées» (sans que l’on précise de quelles qualifications il s’agit !). Le fass 90 pourrait éventuellement être conservé, sur demande, moyennant certaines conditions, impliquant le tir en société. Pas question donc de vouloir conserver son arme, comme symbole de liberté… ou comme moyen de défense (personnelle ET collective) comme l’ont fait nos pères et nos grands-pères.

Protestations de certaines sociétés de tir, inquiète de voir leurs effectifs fondre, avec les dégraissages d’Armée 21… protestations également d’un parti politique, l’UDC, l’Union démocratique du centre, et d’une association, l’ASIN, Association pour une Suisse indépendante et neutre, devant cette nouvelle attaque contre nos traditions et contre cette manière détournée de nous rapprocher un peu plus de Schengen.

Mais les médias le savent : dans un monde (et surtout une Europe de Schengen) moderne, pas question d’armes au domicile. Et ils s’appuient tous sur les déclarations irréfutables d’un porte parole du DDPS.

Vendredi 16 avril, le Département de la défense met les choses au point et publie un communiqué révélateur, dans lequel il précise qu’il n'y a eu aucun changement fondamental dans la pratique de ces dernières années (depuis 1991). Le militaire en fin de carrière peut garder son fass 57, s’il prouve qu’il a manifesté de l’intérêt pour le tir (2 programmes obligatoires ou tirs en campagnes pendant ses 3 dernières années d’armée).

Le fass 90 doit normalement être rendu (pour des raisons purement économiques, ni politiques, ni sécuritaires), mais peut être conservé en prêt pour un tireur (en plus du fass 57, qu’on lui donne volontiers). Mais il faut, c’est vrai, penser aux conditions de remise. Avec Armée 21, un grand nombre d’hommes et de femmes encore jeunes vont bientôt se retrouver libérés de leurs obligations et, s’ils n’y prennent pas garde, se retrouver également soulagés de leur fusil.

Nous nous sommes donc fait une frayeur inutile, nous avons failli dire des mots peu aimables envers certains de nos dirigeants… juste à cause d’un petit coup de fièvre des médias et de la complaisance de quelques fonctionnaires bernois. Ouf, la Suisse reste (encore) la Suisse !

F.A.L. Avril 2004

Etonnantes restrictions au port d’arme

Selon le mensuel Schweizer Waffen Magazin (que l’on trouve encarté dans l’allemand Visier), les autorités qui délivrent des permis de port d’arme ajoutent une restriction étonnante : l’autorisation est délivrée pour une arme d’un calibre de 7,65 mm à 10 mm. Ce qui implique : .44 et .45 interdits ! Cette règle n’apparaît nulle part dans la loi fédérale, ni dans l’ordonnance d’application, mais il semble que la Commission « armes et munitions » de l’Office fédéral de la police a décidé que cettte mesure s’imposait pour la sécurité publique ! 

Schweizer Waffen Magazin ajoute que le chef de l’Office, Claude Mebes, estime que les armes de gros calibres ne doivent pas être portées en public.

Interrogé par mes soins, l’Office fédéral de la police n’a tout simplement pas répondu. Merci pour le service au public !

F.A.L. Avril 2004

Les dangers de Schengen
Où l’on reparle du fichier central des armes

La consultation en deux parties lancée en 2002 et 2003 par le Département fédéral de justice et police a eu jusqu’ici un résultat net : l’Office fédéral de la police a réalisé que les tireurs, collectionneurs et chasseurs suisses (de même que la plupart des partis et des cantons et une bonne partie des forces de police) ne voulaient absolument pas d’un fichier central des armes. Et, en janvier dernier, Fedpol annonçait le retrait de cette proposition.

Nous avons sablé le champagne, alors, et nous avions bien droit à quelque réjouissance, après le travail énorme qu’avait représenté la lutte contre ce fichier et les autres propositions Metzler. Mais cet enregistrement général auquel Fedpol a si sagement renoncé, nous pourrions le voir réapparaître, par la petite porte. 

En effet, si les «bilatérales 2» se concluent enfin, nous devrons adopter les règles de Schengen en matière d’armes. Et ces règles, détaillées dans la Directive européenne du 18 juin 1991, impliquent un enregistrement général de toutes les armes à feu détenues en Suisse !

Ajoutons que la loi fédérale en vigueur actuellement en Suisse régit la vente et l’achat d’armes, ainsi que le port et le transport, mais pas la détention. Domaines auxquels la Directive ajoute des mesures strictes concernant la détention d’armes et de munitions. Et Schengen prévoit encore une clause du besoin pour l’acquisition d’armes. On a vu ce qu’une telle clause a fait en Suisse du droit au port d’armes (théoriquement garanti à l’article 3 de la loi).

Un fichier central, un contrôle de la détention d’armes ET de munitions, une clause du besoin… tout ce qu’il faut pour justifier une modification de la loi fédérale sur les armes, contre laquelle toutes nos objections ne serviraient à rien : Berne nous répondrait simplement que Schengen est signé et doit être appliqué !

En contrepartie de ces «petits sacrifices», ajouteront nos politiciens, nous bénéficierons désormais du même niveau de sécurité que nos voisins européens : Avouez que les Suisses ne peuvent qu’en rêver : la même sécurité que dans les rues de Paris Hambourg ou Naples… ou encore Madrid !

F.A.L. Mars 2004

Les attaques reprennent – 3

Boris Banga revient à la charge : Dans une deuxième question, déposée le 10 mars et intitulée : « Le Far West au Palais fédéral ? Deuxième tentative », le socialiste soleurois s’est réjouit du fait que les gardes de sécurité cachent désormais leur arme, mais a encore demandé si leur présence était due à l’absence de verre pare-balles aux entrées du Palais fédéral.

Le président du Conseil national, Max Binder a tenté, le 15 mars dernier, d’expliquer à Boris Banga la nécessité pour des policiers, qui pourraient être amenés à gérer dans l’urgence une situation délicate ou dangereuse, d’être armés en permanence.


Boris Banga a insisté et Max Binder a précisé que depuis le 1er janvier 2004, il y a déjà eu 9'000 visiteurs et que dans 9 cas, des armes ont été saisies. Il s'agissait de pistolets, de couteaux à cran d'arrêt et de sprays au poivre. Deux personnes ont été remises à la police. De l’avis du président, le système de sécurité fonctionne tel qu’il est et ne doit pas être changé.

F.A.L. Mars 2004

Les attaques reprennent – 2

Je vous ai parlé, il y a quelques jours, des nouvelles attaques contre les armes au parlement (cf. ci-dessous « Les attaques reprennent »). J’ai depuis reçu les réponses écrites aux interventions en cause.

La conseillère nationale bâloise verte Maya Graf demandait le 2 mars dernier au Conseil fédéral pourquoi il tardait à réviser la loi sur les armes. La réponse n’existe qu’en allemand. Le Conseil fédéral se dit disposé à réviser la loi sur les armes. Après la consultation qu’il avait lancée en 2002 et celle que le DFJP avait ajoutée en 2003 (noter la nuance), les réactions ont été très contrastées :quelques propositions acceptées, d’autres très controversées, d’autres encore clairement rejetées… comme la proposition du DFJP d’un fichier central des armes. Le Conseil fédéral dit vouloir prendre connaissance de toutes les réponses, avant de se prononcer sur la manière de poursuivre la révision.

On peut relever les nuances : le Conseil fédéral a procédé à une consultation, le DFJP a fait des propositions, plutôt malvenues… à l’époque Metzler. Le Conseil fédéral reprendre l’examen de la question, mais en pleine connaissance de cause. Reste à savoir qui, du chef actuel du DFJP, Christoph Blocher, ou des fonctionnaires de la police fédérale inféodés aux hoplophobes aura le dernier mot au moment de proposer une loi révisée.

Question Banga
Le socialiste soleurois Boris Banga demandait, lui, le 02.03.2004, le désarmement des gardes du Palais fédéral, dans un souci de sécurité ( ?). La réponse du bureau, en allemand uniquement, le 08.03.2004, est assez ambiguë : d’un côté on relève que personne ne s’est jamais plaint de voir ces gardes armés (comme dans tous les parlements du monde entier), de l’autre, on examine la question de leur faire porter leur arme de manière camouflée… « pour éviter une image martiale » !

Autrefois, on était fier d’exhiber des hommes en armes devant les édifices officiels. Puis, il y a eu Ruth Dreifuss, qui voulait bien passer l’armée suisse en revue, mais seulement à condition que les soldats laissent leurs fusils au vestiaire (la honte, ce jour-là !). Voici maintenant une hypocrisie de plus : on veut des gardes armés, mais sans que cela se voie. Signe des temps !

Swissguns reste branché à l’écoute de nos chers politiciens !

F.A.L. Mars 2004

La civilisation du troupeau

J’ai pris l’avion, il y a une dizaine de jours, pour participer à un voyage organisé. Dans la zone d’attente de l’aéroport de Cointrin, après les contrôles de passeport, j’ai entendu quelqu’un s’étonner devant un tax free shop : « comment peut-on encore autoriser ici la vente de couteaux comme ceux-ci ? » (le magasin avait une belle collection de Victorinox... dont quelques modèles qui seraient sûrement interdits de port en Suisse !)

Cette personne faisait partie du même voyage que moi et, dès que cela a été possible, j’ai remis le sujet sur le tapis :
« Vous savez que le (trop) fameux 11 septembre, le seul avion qui ne s’est pas écrasé où les terroristes l’avaient prévu, c’est celui, dans lequel les passagers ont décidé d’agir… avec des couteaux suisses ? Aujourd’hui, ils ne pourraient plus résister ainsi.»

La réaction de mon interlocuteur m’a laissé sans voix :
« Ah, ça me rassure ! »

J’ai mis un bon moment à réaliser que ce monsieur, ni plus ni moins courageux - ou peureux - que la plupart d’entre nous, préférait sans aucun doute l’idée de mourir en s’écrasant contre une tour, sans trop savoir de quoi il retourne, plutôt que celle de mourir pleinement conscient, en luttant pour empêcher une monstruosité.
« Qu’on me tue, s’il le faut, mais pendant que j’ai les yeux fermés… et sans me demander de faire face ! »

Je m’étais demandé jusque là pourquoi les gens hochaient la tête d’un air désapprobateur, quand, dans la file d’attente au portique magnétique de l’aéroport, un passager se faisait confisquer un coupe-ongles. J’avais de la peine à comprendre cette attitude qui faisait d’eux les complices de la mascarade sécuritaire actuelle.

Je pense maintenant avoir compris : quand on confisque un gadget de manucure à un inoffensif passager, on rasure tous les autres : « Si des terroristes veulent vous tuer, ils le feront de toutes manières, mais, grâce à nos contrôles, vous ignorerez le danger jusqu’à la fin.»

Le contrôle des armes, l’Etat policier, les tracasseries administratives réservées aux honnêtes gens (et jamais imposées aux malfrats), tout cela n’a rien à voir avec la sécurité publique. Il ne s’agit là que d’un écran chargé de cacher au bon peuple tout ce qui pourrait le peiner et l’empêcher de déguster, le soir à la télé, Star Ac’ ou … (choisissez !). C’est la même technique qu’emploie un bon fermier (un peu de foin, une tape amicale sur la cuisse), pour distraire sa vache, quand il l’emmène à l’abattoir !

Et nous qui voulons garder les yeux ouverts, nous qui refusons le bandeau, la tape ou la télé, nous n’entrons pas dans ce nouvel ordre mondial. Nous gênons et c’est pour cela qu’il est plus important de lutter contre nous que d’attraper bandits et terroristes.

J’écris cela, alors que fracas du carnage de Madrid résonne encore ! Car j’ai déjà pu entendre une personne bien pensante s’exclamer à la radio : « Si un gouvernement moins rigoriste avait négocié avec les terroristes, peut-être n’auraient-ils pas commis cet acte ». Selon elle, il aurait fallu qu’à la première menace, l’Espagne se couche… de peur de rater l’émission du soir !

F.A.L. Mars 2004

Les attaques reprennent

« Les hoplophobes, les anti-armes, sont comme la vermine, ai-je écrit récemment dans un édito : il suffit de cesser de traiter pour les voir réapparaître ». Eh bien il semble que les nouvelles espèces résistent bien au traitement et elles reprennent leurs attaques sans attendre.

La cession de printemps des Chambres fédérales a commencé le 1er mars. Le 3, Maya Graf (Verts, Bâle-Campagne) déposait une question au Conseil national :

Une enquête effectuée par l'EPF, mandatée par le DDPS, montre qu'une majorité de la population suisse est favorable à un durcissement de la loi sur les armes. L'enquête révèle en particulier qu'une écrasante majorité de femmes se prononce en faveur d'un durcissement marqué du droit en vigueur. 
Compte tenu de ces faits et de l'insuffisance de la loi, pourquoi le Conseil fédéral ajourne-t-il la révision de la loi sur les armes? 

Le Conseil fédéral a répondu par écrit, mais nous ne manquerons pas de publier son avis dès que possible.

Il faut se rappeler qu’un des buts de la gauche, dans la révision de la loi sur les armes, était de créer un monumental fichier des propriétaires d’armes honnêtes. On peut souligner que, quelques minutes après le traitement de la question Graf, Pierre Vanek, de l’Alliance de gauche genevoise s’insurgeait, dans le même conseil, contre les fichages policiers de manifestants hyper violents !

***

Le 2 mars déjà, Boris Banga, (PS, Soleure) s’inquiétait de voir des gardes armés au parlement :

Depuis le début de la nouvelle législature, seules peuvent accéder au Palais du Parlement les personnes munies d'une pièce d'identité. En outre, les personnes qui ne possèdent pas d'autorisation d'accès permanente, de même que leurs bagages et effets, sont contrôlés à l'aide d'un détecteur de métal. 
Cela dit, je constate que, malgré ces contrôles coûteux et minutieux, on rencontre au premier étage (devant les antichambres) et dans les tribunes (au moins quatre agents) des agents de sécurité supplémentaires portant ostensiblement une arme (SIG 9 mm). Or, il est notoire que - de facto - il est dangereux d'utiliser des armes à feu portatives en présence de masses de gens à cause des risques collatéraux. 
Je prie par conséquent la délégation administrative de répondre à la question suivante: 
Ne pourrait-on pas, (précisément) par respect pour la protection de l'intégrité physique des personnes au Palais fédéral, renoncer à ces agents armés partout ailleurs qu'à l'entrée principale - notamment aussi par respect pour la dignité du Parlement et sa valeur symbolique? 


Heureusement, de l’autre côté, on peut relever l’intervention d’Alexander Baumann, qui ne voudrait pas voir le Département fédéral de la défense retirer l’arme du soldat :

Le DDPS a-t-il des velléités: 
- de ne plus donner de munitions de poche au soldat qui est renvoyé dans ses foyers? 
- d'obliger le militaire qui est renvoyé dans ses foyers à déposer son arme à l'arsenal, quitte à la récupérer pour la prochaine période de service, de l'obliger même à rendre l'arme qu'il peut jusqu'à présent conserver, une fois libéré de toutes ses obligations militaires? 
Le Conseil fédéral ne craint-il pas, comme moi, que de tels agissements nuisent gravement à l'image de l'armée et au principe même de l'armée de milice? 

Ce qui a permis au conseiller fédéral Samuel Schmid de rappeler que le devoir de garder son arme militaire au domicile a été confirmé, avec le règlement du 5 décembre 2003 sur l'équipement personnel. En revanche, il est exact que la munition de poche n’est plus confiée qu’aux soldats actifs et plus à ceux de la réserve.

Nous continuons de suivre les débats !

F.A.L. Mars 2004

Les socialistes ne lisent pas Swissguns !

Aujourd’hui (lundi 23 février), le parti socialiste suisse vient de prendre position à propos du remplacement des avions de combat de l’armée de l’air suisse. Sans surprise, il est contre. Ce qui est intéressant, dans les déclarations du jour, tient dans la fin de la dépêche d’agence qui les relate : « Parmi les autres priorités socialistes figurent la relance de la révision de la loi sur le service civil et le soutien à celle de la loi sur les armes, qui risque d'être passablement redimensionnée ».

Apparemment, les Socialistes ne lisent pas Swissguns, qui vous a informé, vendredi dernier, des derniers développements en la matière : la révision de la loi sur les armes n’est pas une priorité du conseiller fédéral Christoph Blocher. Apparemment, ils ne lisent pas non plus les rapports de leurs membres (la déclaration de Christoph Blocher a été faite à la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats, dans laquelle siègent au moins deux socialistes.

Il faut dire que dans la délégation socialiste qui a présenté l’opposition du parti aux avions, il y avait la Zurichoise Barbara Haering, le Vaudois Pierre Salvi et le Bernois Paul Günter, un hoplophobe accro aux révisions et interdictions en chaîne !

Alors, on le leur répète : pour l’instant au moins, on ne révise plus !

F.A.L. Février 2004

La révision de la loi sur les armes : 
ENTERREE !

Ce n'est pas une priorité, selon Christoph Blocher

La révision de la loi sur les armes ne fait pas partie des priorités du nouveau chef du Département fédéral de justice et police. Selon une dépêche de l’agence AP, diffusée ce mercredi 18 février, Christoph Blocher l’a fait savoir mardi à la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats.

Le conseiller fédéral estime que la ''variante maximale'' du projet de révision de loi sur les armes présenté par l'ancienne conseillère fédérale Ruth Metzler n'a aucune chance d'aboutir et qu'il faut le revoir à la baisse, en faisant le tri entre le réalisable et le souhaitable. Cet avis a été partagé par la majorité de la commission, qui a par ailleurs pris acte du fait que ce dossier ne figurait pas parmi les priorités du DFJP. 

Un clou de plus dans le cercueil politique de Ruth Metzler… et surtout un avertissement à certains fonctionnaires de l’Office fédéral de la police qui auraient tant aimé régner sur une Suisse complètement ''fliquée''.

Le conseiller fédéral Blocher n’a pas eu besoin de s’entourer d’une foule d’experts pour se rendre compte de l’évidence : la révision proposée ne pouvait pas marcher. Au contraire, elle aurait marqué le début de la transformation de la Suisse en Etat euro-compatible et ONU-bien pensant. Confiscations et tracasseries insupportable d’un côté, marché noir et criminalité accrue de l’autre… la Suisse serait effectivement devenue un pays comme les autres.

A relever qu’une majorité de la commission a partagé l’avis du conseiller fédéral. Dans ses conditions, il semble peu probable que les chambres reviennent sur le sujet dans un avenir immédiat. Cela devrait laisser au DFJP le temps de proposer – quand le moment sera venu – une loi sur les armes correctement révisée, avec des propositions réalisables et réellement souhaitables.

En attendant, une seule chose à dire : OUF !!!!!

F.A.L. Février 2004

Armes à la maison : un risque ?

Les hoplophobes font circuler une statistique à leurs yeux imparables : une personne qui possède une arme à la maison est 2,8 fois plus susceptible d’être la victime d’un homicide qu’une personne qui ne possède pas d’arme. L’étude, définitive selon eux, a été menée par le professeur Kellermann, dans le Journal de médecine du New-Jersey, USA. On l'a retrouvée, récemment citée comme vérité d'Evangile, dans un journal suisse.

Il est cependant intéressant de savoir que l’auteur de l’étude n’a pas tenu compte de quelques facteurs qui auraient dû avoir une certaine importance : un nombre indéterminé des personnes concernées par l’étude étaient impliquées dans le trafic de drogue ou dans des gangs de rues. 

En outre, il est vrai que dans une maison où se trouve une arme, la possibilité d’une résistance active à une tentative d’intrusion violente (l’étude est américaine, on s’en souvient) est plus grande. L’utilisation d’une arme dans une telle situation de légitime défense a été considérée dans l’étude au même titre, comme « homicide à domicile », même lorsque la personne tuée était l'envahisseur et non le propriétaire de l'arme.

Il semble pourtant difficile de comparer la possession d’armes par des citoyens honnêtes, piliers de la société, et des membres de gangs où la culture de la violence et du meurtre prévaut sur tous les principes généralement appliqués ailleurs. Comme il semble difficile de comparer une situation de légitime défense à l’accomplissement d’un meurtre sordide. Mais, en évitant de prendre les premiers facteurs en considération, tout en retenant les seconds, on fausse l’esprit de l’étude… et c’est sans doute bien l’effet recherché, puisque depuis (l’étude a plus de 10 ans), on nous ressort à l’envi ce chiffre de 2,8 risques supplémentaires dus à la seule existence d’une arme.

Un défenseur bien connu des armes, le professeur américain Gary Kleck, a contrôlé les sources de l’étude Kellermann. Il a constaté, en consultant les statistiques officielles, que dans les villes retenues pour l’étude et pendant la période concernée, seuls 4,7 % du total des homicides commis mettaient en cause des personnes proches… donc des armes détenues à domicile et utilisées contre des personnes du domicile. Plus de 95 % des cas sont le fait de personnes venues du dehors et, dans ces conditions, l’arme à domicile est plutôt un facteur de survie qu’un facteur de risque !

F.A.L. Février 2004

La femme suisse et les armes

Depuis quelque temps, on essaye de nous faire croire que les armes et les hommes armés font peur aux femmes… « ah le regard du mâle, vers la porte de l’armoire, dans laquelle est caché le fusil d’assaut militaire… ce regard seul suffit à la contraindre à la soumission ». Ce genre de bêtises, je les ai entendues, dans la bouche d’éminents « spécialistes »!

Un de ces experts en particulier, le professeur Martin Killias, de l’Université de Lausanne, ne manque pas de souligner que la détention d’armes par des privés a pour conséquence une augmentation considérable du nombre de femmes tuées… en fait, si on en croit ses chiffres, sur 43 homicides commis en Suisse en 1998, on dénombre 259 femmes tuées. Je n’invente pas ces chiffres : ils viennent tout droit d’un article paru dans l’hebdomadaire bien pensant l’Illustré, d’octobre 2003. En outre, je n’ai pas fait d’inversion : l’article cite 43 homicides en 1998 et 37 femmes tuées, par million d’habitant… ce qui, ramené à 7 millions d’habitants fait 259 mortes !

Qu’en est-il dans la réalité ? A première vue, si on excepte quelques féministes et politiciennes avides de temps d’antenne, on a l’impression que la femme suisse n’est pas franchement hoplophobe*

Il faut se rappeler qu’en général, la femme suisse a d’abord été la fille d’un soldat suisse, qui rentrait à la maison avec son arme. Elle est la sœur d’un militaire, puis son amie, son épouse. Enfin, elle devient souvent la mère d’un militaire. De nos jours, elle devient militaire elle-même et prend une place pleine et entière dans l’armée.. avec SON fusil d’assaut.

On pourrait le dire encore d’une autre façon : petit fille, elle s’est sûrement écorché les cuisses en sautant sur les genoux de son père, habillé de drap gris-vert ; gamine, elle a quémandé du chocolat à son grand frère ; jeune fille, elle a écrasé une larme, au moment de la longue séparation d’une semaine ; femme, elle a redressé la cravate de son homme, avant son départ, le dimanche soir ; mère, elle a lavé sans mot dire chaussettes et sous-vêtements sales ; grand-mère enfin, elle a soupiré d’une tendre pitié, en voyant ce pauvre gamin devoir subir de telles épreuves. Aujourd’hui, son fusil 90 en bandoulière, elle fait l’admiration (un peu craintive peut-être) de son père, son fiancé, son mari ou son fils.

La femme suisse tremblante de peur devant le citoyen-soldat ? « + *ç%& » !

Une anecdote montre l’attitude des gens, des femmes en particulier devant les armes. Il s’agit d’un sketch que nous avions réalisé avec la télévision britannique BBC. Dans les rues d’Oron-la-Ville (Vaud), je déambulais avec un fusil 57 à l’épaule, comme si je revenais du stand. Les caméramans britanniques n’en revenaient pas de voir l’indifférence générale, au passage de cet homme armé. Quand je suis entré dans un boulangerie et que j’ai appuyé mon fusil contre le comptoir, affolement des trois dames qui se trouaient là : « Oh, mon Dieu ! vous avez vu ?!… la TELE !!! ». Elles avaient remarqué, avec un temps de retard, la présence de la caméra.

En fait, quand j’entends les « experts » tenter de nous persuader que les femmes suisses sont les pauvres victimes des helvètes machos et surarmés, je trouve cela non seulement énervant de bêtise, mais surtout insultant pour les femmes de ce pays. En fait, il faudrait peut-être se demander si les « experts » en questions n’ont pas, eux, un problème de manque de confiance en eux… problème qu’il voudraient bien reporter sur « ces pauvres petites choses » que doivent être, selon eux, les femmes.

F.A.L. février 2004

* hoplophobe : néologisme qui signifie « qui a peur des armes »


USA vs ONU

Lundi 2 février 2004, le parlement de l’Etat américain de l’Utah a voté une résolution demandant avec insistance au congrès américain de considérer un retrait des Etats unis de l’Organisation des Nations unies. La résolution est passée par 42 voix contre 33. Elle va maintenant devant le sénat de l’Utah.

Une bataille de gagnée !
(la guerre, c’est une autre histoire)

Nous avons gagné aujourd’hui (vendredi 23 janvier 2004) une bataille importante. Selon les agences de presse suisses, l’Office fédéral de la police a exclu de la révision de la loi sur les armes le projet d'enregistrer tous les propriétaires d'armes. Une décision qui fait suite aux vives critiques que l'idée a suscitées lors de la procédure de consultation.

Tous les partis politiques avaient rejeté cette idée, à l’exception des socialistes et des Verts. Même la plupart des polices cantonales n’y ont vu qu’une tâche improductive de plus. Seules quelques associations de femmes de gauche ont soutenu Ruth Metzler (ce sont sans doute les mêmes qui ont manifesté à Berne, quand l’Appenzelloise s’est fait renvoyer chez elle).

L’Office fédéral de la police nous annonce donc qu’il renonce au fichier central. Mais nous devons rester vigilants : « Fedpol » ne dit pas aujourd’hui ce qui reste de la procédure de consultation à deux vitesses (septembre 2002 - septembre 2003)… les armes dangereuses, les visites domiciliaires, les encouragements à la délation des prêtres, des avocats et des médecins…

Rien n’est encore joué, tant que le Parlement ne s’est pas penché une bonne fois pour toutes sur ce projet de révision de la Loi fédérale sur les armes.

Ce soir, nous avons gagné une bataille. La guerre, c’est une autre histoire !

F.A.L. Janvier 2004

La Suisse telle qu'ils l'ont vue

Des Français qui ont vécu la guerre ont répondu aux révisionnistes de l'histoire suisse avant même que ceux-ci n'écrivent leurs mensonges

C'est d'un livre que je voudrais parler, d'un livre écrit et publié pendant la seconde guerre mondiale et qui m'a marqué, sans doute en grande partie à cause du révisionnisme de certains « historiens » suisses (très officiels pourtant), qui prennent plaisir à rabaisser l'honneur de tous ceux qui ont un jour servi sous l'uniforme dans ce pays.

Un jour, dans une brocante à coffres ouverts, je regardais, sans vraiment les voir, un mousqueton et un sac militaire à poils. Un vieux Monsieur se tenait à côté de moi, les mains enfoncées dans les poches. Au bout d'un moment je remarquais qu'il avait les épaules secouées de sanglots. Il s'est tourné vers moi et m'a dit :

« Tout ça, la mob, l'armée, la fierté, c'était pour rien. Ils nous ont mentis ! »

C'était l'époque où les historiens suisses « découvraient » l'infâme collaboration suisse avec le régime nazi... l'époque où il était de bon ton, dans les médias et les cercles politiques progressistes de renier tout ce qui avait pu faire notre fierté dans le passé et de hurler avec ceux qui ne voulaient voir de la Suisse qu'une équipe de banquiers (juifs, pourquoi pas ?) assis sur leur or.

L'armée suisse n'avait jamais servi à rien, Hitler ne s'était pas intéressé à notre petit pays et, s'il l'avait fait, il serait passé à travers nos défenses comme dans du beurre. Nos parents qui ont fait la mob et qui ont souffert pour maintenir notre liberté n'avaient été que des marionnettes entre les mains de ces gnomes et tous leurs sacrifices ne valaient pas pipette.

Plus tard, c'est pour maintenir l'illusion que nos dirigeants m'ont contraint, moi et toute ma génération, à accomplir du service militaire, car ils savaient que les Russes n'attaqueraient jamais la Suisse et que, s'ils le faisaient, nous ne résisterions pas plus de quelques minutes.

Voilà les « vérités historiques » qui avaient déstabilisé l'homme de cette brocante. J'ai essayé de lui communiquer ma certitude que tout cela est un mensonge... que les sacrifices des anciens ont vraiment contribué (même si ce ne fut sûrement pas le seul argument) à dissuader les Allemands d'envahir la Suisse. J'ai essayé de lui dire que je reste absolument persuadé que notre attitude, pendant la guerre froide, a vraiment contribué (même si ce ne fut sûrement pas le seul argument et même si l'armée suisse ne fut là-dedans qu'un petit rouage) à dissuader le bloc de l'Est de nous apporter la vérité marxiste. Malheureusement, je crois que j'ai échoué.

Aussi, quand je suis tombé sur ce petit livre, dans une autre brocante, j'ai décidé de le publier sur Swissguns. «La Suisse, telle qu'ils l'ont vue» est un document extraordinaire, écrit par les soldats français qui furent contraint, en juin 1940 à passer la frontière, pour se réfugier en Suisse. Eux ne pensaient pas que les Suisses étaient d'ignobles profiteurs. Ce qu'ils ont écrit des hommes et des femmes de la génération de mes parents m'a rempli de fierté et d'émotion.

Je remercie ici ces soldats, sous-officiers et officiers français, pour leurs témoignages qui, 60 ans plus tard, redonnent du brillant à ce mousqueton et à ce sac à poils.

F.A.L. Janvier 2004

Lire : "La Suisse telle qu'ils l'ont vue"

Deux informations alarmantes 

Mardi 6 janvier, on apprend que le Tribunal fédéral estime qu’être en bisbille avec ses voisins peut compromettre le droit d'acquérir une arme. Le TF rappelle que, selon la loi fédérale sur les armes, aucun permis d'acquisition d'armes n'est délivré aux personnes «dont il y a lieu de craindre qu'elles utilisent l'arme d'une manière dangereuse pour elles-mêmes ou pour autrui». Les requérants en la matière avaient un lourd passé d’insultes, de plaintes, avec leurs voisins.

Mercredi 7 janvier, une autre information de presse nous dit que la population prend au sérieux son rôle dans la lutte contre la cybercriminalité. Au cours de sa première année d'activité, le service de coordination de la Confédération a reçu quelque 6.400 annonces de contenus suspects. La plupart des dénonciations concernaient de la pornographie dure. Mais certaines d’entre elles, selon l’agence de presse Associated Press concernaient le commerce illicite d'armes. Nul doute que Swissguns a dû être dénoncé plus d’une fois.

La deuxième de ces informations reflète bien le climat actuel de notre société et ne prête pas trop à conséquence pour nous… en tous cas, pour l’instant. Car si les rêves de certains employés du Département fédéral de justice et police se réalisaient, nous deviendrions des criminels aussi répugnants que les pédophiles, simplement pour le désir de conserver un « instrument de mort » à la maison.

Le jugement du Tribunal fédéral vient confirmer une tendance récente de cette instance, qui est présumée suprême et présumée sage : celle de prendre systématiquement le parti des ennemis des armes. Ainsi donc, une querelle de ménage peut suffire pour interdire l’accès aux armes. La jurisprudence ainsi créée – même si un cas particulier peut sembler justifier toutes les mesures de prudence – servira sans nul doute aux hoplophobes pur faire disparaître quelques armes de plus. 

Car, de bonne foi et sur les assurances du politique, nous avions à l’époque laissé passer cette formulation : «dont il y a lieu de craindre qu'elles utilisent l'arme d'une manière dangereuse…». Mais à la lumière des récentes tentatives pour nous gruger, on peut se dire que la lecture de cet article* peut se faire d’une manière beaucoup plus « moderne » :
« Puisqu’une arme peut en tout temps être utilisée de manière dangereuse pour soi-même ou pour autrui, le permis d’acquisition doit être refusé dans tous les cas ».

Le Tribunal fédéral n’en est pas encore arrivé à cette lecture de la loi. Mais la plupart des jugements récents (sur le port et le transport d’armes, notamment) nous donnent de sérieux sujets d’inquiétude.

F.A.L. Janvier 2004

*Art. 8 Al. 2 c :
Aucun permis d’acquisition d’armes n’est délivré aux personnes dont il y a lieu de craindre qu’elles utilisent l’arme d’une manière dangereuse pour elles-mêmes ou pour autrui;