Poudre noire

Les différents systèmes de mise à feu

 

Depuis les débuts des armes à feu, les différents systèmes de mise à feu ont évolué, de la mèche primitive à la percussion.

 

 

Premier essai d'arme à feu le "Handgone": un bout de tube de fer emmanché sur un bout de bois plus ou moins façonné, plus ou moins orné. Une braise, une mèche ou un morceau de fer porté au rouge ("Burning Wick") sert à bouter le feu à la charge, à travers la "lumière" ("touch hole" en anglais).

 

 

Le "Handgone", le canon à main, se voit rapidement doté d'un système d'allumage intégré. La mèche est fixée à un levier qui est rabattu - d'abord à la main, puis mécaniquement, par une détente et une gâchette. La lumière simple a été complétée par un bassinet ("flash pan"), qui contient de la poudre fine (du pulvérin) et même par un couvercle de bassinet ("flash pan cover")

 

 

Voici la séquence d'allumage de la poudre et de mise à feu qui expulse le projectile. La mèche, ou tout autre moyen de mise à feu allume la charge de départ - le pulvérin - dans le bassinet. Le feu est ensuite transmis, à travers la lumière, vers la charge principale, qui - à son tour - transmet son énergie au projectile.

 

 

Le développement de la platine à mèche, avec un mécanisme qui permet une mise à feu relativement sûre, permet de construire des armes de plus en plus maniables. Le mousquet est né.

 

 

La mèche, c'est bien, mais pas pratique. Il faut la garder allumée en permanence, si on veut rester prêt à tout, il faut la protéger de l'humidité, etc. Avec la platine à rouet, on entre dans le monde moderne: une mise à feu instantanée (ou presque), un mécanisme étanche (certaines platines à rouet ont été spécialement conçues pour être complètement étanches).

Le système fonctionne comme n'importe quel briquet moderne: un bras appuie une pierre (pyrite) contre une mollette en métal. Celle-ci a été armée, en remontant un ressort à spirale avec une clé (comme une vieille horloge). Quand on presse la détente, le bras appuie la pierre contre la roue et la gâchette libère celle-ci. La roue tourne contre la pierre, arrache des étincelles et met le feu à la charge d'amorçage dans le bassinet. Système très performant dont le seul défaut est la complication du mécanisme, donc son prix.

 

 

La platine à mèche est souvent présentée comme l'achèvement d'une évolution technologique. En fait, il ne s'agit pas d'autre chose que d'une tentative de rationalisation, de réduction des coûts. Plutôt que le briquet moderne, on revient au système plus ancien qui consiste à frapper le fer avec une pierre à feu, un silex. Les premiers mécanismes sont relativement simples, fonctionnels, mais manquant d'élégance. C'est la platine à Miquelet ou à Chenapan (représentée ici).
 

L'achèvement de platine à silex en fait un mécanisme d'arme à feu presque aussi performant que le rouet. L'étanchéité n'est certainement pas aussi parfaite, mais elle suffit à la plupart des situations de mauvais temps en Europe (dans certaines colonies tropicales, on regrette, on recherche les vieilles armes à rouet, qui tirent même en pleine mousson). Dans la platine à silex, le chien en s'abattant crée des étincelles et ouvre le bassinet. L'étincelle rencontre la poudre et....

 

 

Enfin, au début du XIXe siècle J. Shaw invente la capsule. Le mécanisme est désormais presque étanche. La mise à feu est rapide. Un pulvérin humide ou mal situé ne peut plus empêcher la mise à feu. Dans ce mécanisme, le chien frappe une capsule qui contient une petite charge explosive (du fulminate). La flamme du fulminate est transmise directement à la charge principale.

L'étape suivante sera la plus simple: incorporer amorce, poudre et projectile dans une cartouche unique. Le monde moderne est arrivé.